Emmanuel Macron s’est souvenu qu’il avait une mère et un père<!-- --> | Atlantico.fr
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Emmanuel Macron parents
Emmanuel Macron parents
©Tolga Akmen / POOL / AFP

Et Dieu (Jupiter) créa l’homme

C’est un peu tard. Mais c’est en tout cas un progrès.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Une vieille légende talmudique évoque le doigt de l’ange. Dans le ventre de sa mère le fœtus sait déjà tout ce qu’il faut savoir sur le monde. Il connait la Torah, c’est-à-dire tout.

A sa naissance arrive l’ange de la conception. Il pose son doigt sur la bouche du bébé. Ainsi il lui fait oublier tout ce qu’il savait afin qu’il puisse grandir sereinement et s’épanouir. D’où le petit sillon que nous avons tous au-dessus de la bouche.

L’enfant en France vivait heureux. Il n’avait plus de mère et de père, des personnages encombrants. Ils avaient été remplacés par « parent 1 » et « parent 2 » sans que l’on sache précisément qui était le « 1 » et qui était le « 2 ».

Cette hiérarchie en choquait plus d’un. Pour les formulaires scolaires, on avait, à la demande de Blanquer, trouvé un aménagement. Les familles hétérosexuelles avaient la liberté de les remplir avec la mention « père-mère ». Pour les familles homosexuelles il y avait « père-père » ou « mère-mère ». Tout allait donc pour le mieux dans le meilleur des mondes enfantins. 

Mais ce bonheur progressiste a pris fin. Des pédopsychiatres, assurément réactionnaires, se sont avisés que le nourrisson avait besoin de la présence du père, de la voix du père pour grandir normalement.
Leurs travaux, que nous jugeons totalement contestables car réactionnaires, ont été portés à la connaissance d’Emmanuel Macron. Et le Président de la République a aussitôt tourné réac…

De passage dans une PMI, il a annoncé que le congé paternité serait porté à 28 jours avec « 7 jours obligatoires ». Ainsi il a fait surgir le spectre, qu’on croyait oublié à jamais, du mâle dominant et sexiste. La société patriarcale était de retour.

Plusieurs questions restent néanmoins en suspens. Pour les enfants nés de la PMA, et souvent de père inconnu, qui prendra le congé paternité ? Et pour les enfants à venir de la GPA la mère porteuse aura-t-elle droit à un congé maternité ?

Nous attendons des réponses claires de la part du chef de l’Etat. Nous savons qu’il ne se dérobera pas. Et nous espérons le voir bientôt au premier rang de la prochaine manif pour tous.

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