Éliminatoires Euro 2024 France/Pays-Bas : 4/0 En écrasant les Oranje, les Bleus n'ont pas fait de quartiers <!-- --> | Atlantico.fr
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Antoine Griezmann célèbre un but à côté de Kylian Mbappé lors du match de football de qualification de l'UEFA Euro 2024 entre la France et les Pays-Bas au Stade de France, le 24 mars 2023.
Antoine Griezmann célèbre un but à côté de Kylian Mbappé lors du match de football de qualification de l'UEFA Euro 2024 entre la France et les Pays-Bas au Stade de France, le 24 mars 2023.
©Anne-Christine POUJOULAT / AFP

Qualification

Les Bleus ont idéalement lancé leur campagne de qualification pour l'Euro 2024 vendredi au Stade de France. Les Bleus se sont imposés 4-0 contre les Pays-Bas au terme d’une soirée parfaite pour le tandem Griezmann-Mbappé.

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez est entraîneur de tennis et préparateur physique. Il a coaché des sportifs de haut niveau en tennis. 
 
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Trois mois après une défaite déjà anthologique, c'est chargée de souvenirs, ces moments qui ne veulent pas finir, que l'équipe de France se lançait dans l'aventure des qualifications de l'Euro 2024. Au menu ? Le gros morceau du Groupe B, la Hollande, l'autre pays du chômage, sixième au classement FIFA. Une entrée en matière prétendument difficile pour un groupe grandement régénéré après les départs de Lloris, Benzema, Mandanda ou Varane et emmené par un Kylian Mbappé que son nouveau statut de capitaine plaçait sur un plan supérieur, pas très loin de Dieu...

Je dis "prétendument", car le moins que je puisse écrire, c'est que l'affaire fut vite pliée face à des Hollandais visiblement aussi à l'aise en début de rencontre que des sangliers sur une départementale. Bilan : deux buts d'entrée de jeu marqués par Griezmann et Upamecano (2e et 7e), suivis d'un troisième inscrit par l'homme au brassard (21e). Des buts qui ont eu pour heureuses conséquences d'assommer des adversaires déjà affaiblis par un virus (cinq titulaires absents) et de donner à leur match l'aspect d'une maladie incurable. Le reste ? Une aimable promenade digestive seulement agrémentée par une occasion de Kolo Muani (59e), une frappe sèche victorieuse du Kid de Bondy (87e) et un pénalty stoppé par Mike Maignan après une main involontaire d'Upamecano (94e). Une affaire de football rondement menée, somme toute.

Même si la route de ces éliminatoires sera encore longue et certainement semée d'embûches, même s'il n'y a pas encore lieu de jubiler au point de s'oindre les seins de cire chaude, je vous avoue chercher ce matin des raisons de râler, sans en trouver, ce qui m'en fournit une. Blague à part, les Bleus ont offert hier soir une partie vraiment consistante, en alliant rigueur et plaisir, prouvant si besoin était qu'ils restent  les tireurs embusqués les plus efficaces et les rois de l'attaque rapide. 

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Côté individualités, voici les méritants du soir :

Griezmann : tel qu'on l'aime dans son nouveau rôle de milieu défensif/offensif. Donc généreux, intelligent et efficace, à l'image du premier but où il est à la récupération et à la conclusion. Il atteint aujourd'hui à 43 buts en 118 sélections, ce qui dit presque tout.

Mbappé : pas perturbé pour deux sous, il a inauguré son nouveau statut en offrant, comme un symbole, une passe décisive à Griezmann et en inscrivant un doublé. Au-delà des statistiques, le capitaine a su encore faire admirer sa capacité de sanction et sa rapidité d'exécution. Selon toute vraisemblance, à l'instar des grands toréadors, celui qui le prendra de vitesse n'est peut-être pas encore né.

Kolo Muani : une première titularisation si réussie qu'il ne lui a manqué qu'un but pour signer une soirée parfaite. Inspiré, facile dans ses dribbles comme dans ses décrochages, il décale Mbappé sur le premier but, provoque le coup franc sur le deuxième et s'efface intelligemment pour le troisième. Que demande le peuple ? Comme l'uniforme la jeunesse, demain, c'est peut-être lui.

Upamecano : transfiguré depuis la Coupe du Monde, le défenseur a de nouveau signé un match solide, en se montrant généreux et en étalant une grosse impression de puissance. Cerise sur le gâteau, il a aussi réussi à finir premier dans un concours de circonstances pour marquer le second but.

Maignan : peu de travail à effectuer, ce qui est toujours difficile pour un gardien, mais une manchette importante sur un coup franc vicieux (57e) et (surtout) un pénalty stoppé en deux temps face à Depay dans les arrêts de jeu. Un début de rêve pour celui qui a la lourde tâche de succéder à Hugo Lloris.

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Au-delà de tous ces débuts réussis et de l'idée qu'une relève déjà prête a tout pour aider l'équipe de France à redessiner son avenir, les quelques jours qui nous séparent du prochain match des Bleus (lundi, en Irlande) nous laisseront toujours le loisir de disserter sur l'impact du capitanat sur le joueur Mbappé... Car si la prise de pouvoir médiatique et sportive du meilleur attaquant français n'est pas récente - et même si ce baptême est réussi - cette nouvelle fonction, qui l'oblige autant qu'elle l'implique, charrie forcément son lot de questions : deviendra-t-il durablement un leader tout court après avoir été celui de l'attaque ? Saura-t-il se tourner vers les autres, lui dont l'instinct de buteur est fondé sur la volonté de faire la différence par soi-même et aux dépens d'autrui ? Parviendra-t-il à rassembler, à galvaniser ses partenaires les mauvais soirs, lui qui n'a pas toujours eu le meilleur langage corporel vis-à-vis de ses coéquipiers ? Assumera-t-il ce rôle sans que cela nuise à ses performances individuelles ? Ça en fait des questions... Vous, je ne sais pas, mais moi, j'attends avec impatience de connaître la suite du feuilleton et l'apostolat à long terme qu'il convoque. Histoire de voir Kylian Mbappé grandir dans ce nouveau rôle... Histoire aussi, de le voir cultiver, pour la première fois, le culte de l'impersonnalité.

À lundi.

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