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Elections italiennes : comment le meurtre barbare d'une jeune fille a tout changé !
©STR / AFP

Viva Italia !

Un fait divers en apparence. Mais pas comme ceux qu'on classe habituellement dans la rubrique des chiens écrasés. Il s'agit d'une autre rubrique : celle des filles écrasées…

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Ça s'est passé à Macerata, une ville des Marches dans le centre de l'Italie. Une Italienne de 18 ans avait fugué d'un centre de soin pour toxicomanes. Elle a croisé un immigré, ou un migrant, nigérian en situation illégale. Il lui a proposé de la drogue.

Elle l'a suivi chez lui. Là, on ne connaît pas exactement les circonstances de sa mort. Mais son corps a été découpé et les morceaux placés dans deux valises. Le meurtrier a avoué. La presse italienne en a abondement parlé. Tout l'Italie l'a su et a été gagnée par un sentiment d'écœurement. Mais pas un mot dans la presse française : pensez-donc, stigmatiser un migrant, c'est de très mauvais goût…

Quelques jours plus tard, Lucas Traini, 28 ans, est arrivé en voiture à Macerata. Il a garé son véhicule, enlevé son blouson puis s'est enveloppé dans un drapeau italien. Il a fait le salut fasciste et crié "Viva Italia!" Ensuite, ivre de haine et de vengeance, il a sorti un pistolet et a tiré sur des passants sélectionnés par lui car ils étaient noirs ! Plusieurs blessés : des Maliens, des Ghanéens, des Nigérians. La presse italienne s'en est évidemment fait l'écho. Et la presse française, cette fois-ci, en a fait des tonnes : pensez-donc, un meurtrier fasciste, c'est toujours bon à prendre…

Lucas Traini était un militant du parti d'extrême droite la Lega (l'ancienne Ligue du Nord). C'est ce parti qui est arrivé en tête des partis de droite – dépassant Forza Italia de Silvio Berlusconi – aux élections italiennes. On lui prédisait un succès : ce fut un triomphe. Les partis qui ont remporté les élections italiennes ont, y compris le Mouvement 5 étoiles de Beppe Grillo, un socle commun : le refus farouche et assumé de l'immigration. Dans les journaux français, on utilise pour les qualifier des mots suaves : eurosceptiques, souverainistes, populistes. Ça ne veut pas dire grand-chose.

Car si près de 70% des électeurs italiens ont votés pour eux, c'est bien à cause de ce qui s'est passé à Macerata. On oublie que l'Italie a une porte ouverte pour les migrants (il y en a déjà 700.000 sur son territoire) la Sicile. C'est là-bas qu'ils sont arrivés par milliers. Compte tenu du résultat des élections italiennes, peut-être vont-ils dorénavant mettre le cap sur la Corse ?

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