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Edouard Philippe cherche une issue par la droite au Grand débat
©BERTRAND GUAY / AFP

Sortie de crise

Edouard Philippe a dressé une première restitution du Grand Débat et de ses nombreuses contributions. Son discours au Grand Palais devant un parterre de gens sérieux, dont une centaine de hauts fonctionnaires, n’a pas donné d’indication précise sur la suite des opérations. Mais la tonalité générale s’est dégagée assez clairement: elle donne une lecture « de droite » aux événements, avec une mise en exergue des baisses d’impôts.

Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe est le fondateur du cabinet Parménide et président de Triapalio. Il est l'auteur de Faut-il quitter la France ? (Jacob-Duvernet, avril 2012). Son site : www.eric-verhaeghe.fr Il vient de créer un nouveau site : www.lecourrierdesstrateges.fr
 

Diplômé de l'Ena (promotion Copernic) et titulaire d'une maîtrise de philosophie et d'un Dea d'histoire à l'université Paris-I, il est né à Liège en 1968.

 

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Formellement, Edouard Philippe a plutôt réussi son grand oral de sortie du Grand Débat. D’un ton assuré, sachant trouver les mots pour dire ses erreurs et ses marges de progrès, Edouard Philippe a donné le sentiment d’avoir entendu les Français et de vouloir en tenir compte. On lui aurait presque donné le bon dieu sans confession, à l’écouter sur son nécessaire apprentissage de la composition avec les autres.

Philippe face au ras-le-bol fiscal

En même temps… les constats dressés à l’issue de ce Grand Débat ont quand même produit un sentiment de malaise. Fallait-il attendre vingt semaines de contestation pour comprendre que les Français demandaient des baisses d’impôt? Cette revendication avait dominé les manifestations avant même le 17 novembre, et a systématiquement donné le ton des premiers actes de contestation.

Plus d’un mauvais coucheur en retirera d’abord le sentiment que le pouvoir exécutif a tardé à écouter, même quand les revendications étaient évidentes.

Vers une baisse de la dépense publique?

Logiquement, la question de la baisse de la dépense publique devrait donc agiter les prochaines semaines. Nous l’annonçons depuis plusieurs semaines dans ces colonnes, avec toujours la même question lancinante: le gouvernement est-il de taille à faire céder sa haute administration, qui ne veut entendre parler ni de baisse des dépenses publiques ni de baisse des impôts?

Sur ce point, nous avons un doute, et nous parions qu’aucune baisse n’interviendra avant le 31 décembre. Nous parions aussi que les baisses qui pourraient survenir après seront d’ampleur limitée.

Rappelons que l’Allemagne est parvenue à baisser ses prélèvements obligatoires de 10 points de PIB au début des années 2000, quand la France présente comme une révolution une simple baisse de 3 points.

L’ultime hésitation de Macron?

Après plusieurs semaines où Emmanuel Macron a envoyé des signaux objectifs à sa gauche, par exemple en annonçant les bases d’une cinquième branche de la sécurité sociale, son arbitrage final pour la sortie de crise pencherait donc plutôt à droite. Reste à mettre en scène cette thématique des baisses d’impôts, qui ne préjuge en rien des mesures exactes qui seront prises.

On parle notamment d’un aménagement des deux premières tranches d’impôt sur le revenu pour alléger le fardeau fiscal des classes moyennes les plus modestes. Cette idée pourrait être la bonne, mais il faudra voir si Macron l’assortira de mesures nouvelles ou anciennes, moins populaires, comme le retour de la taxe carbone ou l’alourdissement de l’IFI.

Un changement de pied à prévoir?

Pour le reste, il faut savoir raison garder. Le discours était prononcé par Edouard Philippe, et non par Emmanuel Macron, et il ne comportait aucune annonce précise. Tout peut encore se produire, comme un changement de pied de dernière minute de la part du Président.

Après tout, ce ne serait pas la première fois que, sous couvert de réduire les impôts ou la dépense publique, Macron ferait exactement l’inverse. Il faudra donc suivre avec précision les mesures proposées dans les semaines à venir.

Reste une évidence, qui se constate loin des caméras parisiennes: les Français sont pressés d’avoir un Président de la République qui passe à l’action.

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