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DSK : le retour du père prodigue ?
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Zone franche

Si DSK n’est coupable de rien, son retour sur la scène politique est légitime. Plat de pâtes aux truffes à 60 euros ou pas.

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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Ok, je suis comme vous, je n’ai pas la moindre idée de ce qui passe dans la tête d’un type tour à tour présenté comme le messie, la pire des crapules et le comte de Monte-Cristo en l’espace de quelques semaines…

J’ai déjà eu suffisamment de mal à arbitrer entre la Bretagne et les Landes cet été pour ne pas me figurer à quel point il doit constamment balancer entre un retour fracassant sur la scène politique (« Ah vous pensiez que j’étais fichu ? Vous allez voir ce que vous allez voir !) et un jet d’éponge définitif (« Sarkozy, Aubry, les retraites, la crise grecque ? Who cares… »).

S’être retrouvé à deux doigts d’une peine de 75 ans de prison, ça vous transforme fatalement un chouïa façon Ecclésiaste (« Vanité des vanités, tout est vanité ») . D’un autre côté, Chevènement est allé jusqu’à mourir littéralement sans que ça n’affecte sa carrière politique au lendemain de sa résurrection.

La question de l’avenir de DSK se pose toutefois avec une certaine acuité, risque de nouvel « emballement médiatique » ou pas : un second mandat au FMI, c’est fichu (Lagarde, qui est une personne conciliante, rentrerait peut-être à la maison mais Baroin serait certainement plus pugnace) et tous les orphelins du dskisme n’ont pas encore vraiment fait allégeance à un nouveau suzerain.

Mais surtout, les raisons strictement politiques pour lesquelles l’ex-ministre des Finances de Lionel Jospin et solutionneur des malaises budgétaires de la planète était un bon candidat pour la gauche demeurent ― tout comme le sentiment que Martine Aubry ne se soit levée du banc de touche que par défaut.

Car enfin, quelle serait la logique de passer DSK par profits et pertes s’il s’avère être innocent du crime dont on ne l’accuse déjà même plus dans le New York Post ? De violeur, il redevient dragueur lourdingue et mari volage, ce qui n’est sans doute pas joli-joli mais en aucun cas disqualifiant pour un séjour à l’Élysée.

Ah, on a aussi découvert, horresco referens, que son épouse était riche et qu’il commandait parfois des pâtes à 60 euros au restaurant quand tant de journalistes progressistes souffrent de la faim à travers le monde. Mais que celui qui ne s’est jamais payé un bon gueuleton en apprenant qu’il ne serait pas envoyé au cachot jusqu’à la fin de ses jours lui jette la première truffe...

Si l’homme n’est coupable de rien, qu’il reprenne le cours de son existence (une petite inflexion dans sa relation aux femmes serait néanmoins la bienvenue).

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Amis lecteurs, Zone franche se met en jachère jusqu'au 18 juillet : les Landes l'ont emporté.

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