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Attouchements, viol, harcèlement : 
la campagne 2012 tient toutes ses promesses…
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EDITORIAL

Après l'affaire DSK, voici le cas Georges Tron, secrétaire d'état à la Fonction publique poursuivi pour harcèlement sexuel. Et dire que la campagne 2012 ne fait que commencer...

Yves Derai

Yves Derai

Yves Derai est éditorialiste à Atlantico. Chaque semaine, il écarte les lourds rideaux de velours des palais de la République pour nous en révéler les secrets.

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La boîte de Pandore est ouverte et ne se refermera sans doute pas de sitôt. Avant même que ne soit élucidée l’affaire DSK, voici le dossier Tron. Georges Tron est un grand et élégant secrétaire d’Etat à la Fonction publique qui fut balladurien avant de devenir le plus fervent des villepinistes pour finir dans les filets de Nicolas Sarkozy lors d’un précédent remaniement. Autant dire que sur le plan politique, il ne démontra pas toujours une fidélité à toute épreuve. Il est aujourd’hui visé par des plaintes pour harcèlement sexuel par deux anciennes employées de la mairie de Draveil. Lui-même menace de les attaquer pour dénonciation calomnieuse.

Dans le cas de Tron comme dans celui de DSK, une question se pose aux habitués de la coulisse politique : savait-on quelque chose laissant penser que cet élu plutôt conservateur serait capable de ce dont on l’accuse ? Ma réponse est clairement non. En revanche, j’avais déjà entendu quelques uns de ses amis se moquer de sa technique de drague décrite aujourd’hui comme perverse. Adepte de la réflexologie chinoise, Tron propose facilement des massages plantaires pour les déstresser aux assistantes et autres secrétaires sur son chemin croisées. A ma connaissance, il propose, celles-ci disposent. Aurait-on dû alerter l’opinion là-dessus alors qu’aucun incident ne s’était jamais produit ? Je ne le pense pas. Ou alors, il faudrait aussi exhumer cet ancien ministre qui, paraît-il, monte prudemment le son du téléviseur installé dans son bureau avant de tenter d’embrasser ses visiteuses afin que nul n’entende leur réaction, pour peu qu’elle soit hostile… Ou cet éminemment personnage de l’Etat si réputé pour ses mains baladeuses qu’il est conseillé aux dames ayant obtenu avec lui un tête-à-tête de porter des pantalons plutôt qu’une minijupe. Ou encore cet autre ancien ministre connu pour ne sélectionner ses stagiaires que sur leur plastique avantageuse…

On pourrait poursuivre l’inventaire à l’envi ou presque. Et après ? La séduction, même lourdingue, ne disparaîtra pas des allées du pouvoir pour autant et après tout, heureusement. Que le pouvoir dote les dirigeants - toutes catégories confondues d’ailleurs - d’un supplément de charme aux yeux de certaines femmes, rien de nouveau sous le soleil de France. Au passage, l’executive woman en fait aussi fantasmer quelques-uns… C’est l’abus de pouvoir qui doit être dénoncé, a fortiori lorsqu’il s’accompagne de violence physique ou même morale.

De toute évidence, l’affaire de la suite 2806 a fait l’effet d’une explosion nucléaire dans le landerneau politique hexagonal. Georges Tron, dont les accusatrices font directement référence à l’affaire DSK pour justifier leur plainte, pourrait s’en révéler la première victime collatérale. Que d’autres suivent d’ici à mai 2012 ne me surprendrait pas. Chambre haute ou chambre basse ? L’avenir nous le dira.

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