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Droite : l’autre fracture, celle des générations
©GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

Le péril jeune

Alors que les LR traversent une grave crise avec le départ notamment mercredi de Valérie Pécresse, figure importante du parti, on a vu un certain nombre de jeunes députés défendre une nouvelle ligne dans le parti.

David Desgouilles

David Desgouilles

David Desgouilles est chroniqueur pour Causeur.fr, au Figaro Vox et auteur de l'ouvrage Le Bruit de la douche aux éditions Michalon (2015).

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Atlantico : À quel point peut-on considérer que cette rupture est symptomatique d'une vraie ligne de fracture générationnelle, laquelle se retrouve d'ailleurs dans l'électorat ?

David Desgouilles : Cette fracture générationnelle ne saute pas aux yeux. Quand on va dans des meetings des Républicains on s'aperçoit qu'il n'y a pas beaucoup de jeunes. Cela reflète bien l'électorat résiduel des LR, un électorat avec des gens plutôt âgés. Ce qui reste de programme économique est calqué sur l'ordo-libéralisme allemand. Wauquiez après François Fillon a bien tenu cette ligne pour ne pas effrayer les retraités qui constituent l'électorat mais aussi les plus grands bataillons de militants des LR.

Il est vrai qu'en 2017 il y a eu une jeune garde élue à l'Assemblée Nationale dont effectivement Aurelien Pradié qui est leur tête de proue. Peut-être qu'il y a des jeunes qui, devant la crise des Républicains qui est là depuis une grosse dizaine de jours veulent s'imposer. Tout le monde a envie de s'imposer en ce moment, c'est normal et rappelle la défaite de Chirac d'il y a 30 ans.

Cette fracture générationnelle si on ne l'entend pas vraiment dans le discours, peut-être qu'en eux ils ressentent l'urgence du renouvellement de l'électorat des LR afin d'y amener plus de jeunes et plus d'actifs. Cela passe vraiment par un renouveau programmatique et un discours autour du travail qui, forcément, ne sera pas le même que celui de Fillon pendant la campagne et de Wauquiez ces deux dernières années.

Dans une tribune, de jeunes députés LR ont critiqué la place encore paternelle que jouait Nicolas Sarkozy, mentor de toute une génération dont il a été le président à l'UMP ou à l'Élysée. Le sarkozysme est souvent présenté comme fédérateur au sein de l'électorat LR, mais faut-il considérer que la jeune génération soit tentée aujourd'hui de "tuer le père" pour continuer à exister ?

Le "père" – officiellement - ne fait plus de politique. Toutefois on sait qu'il reçoit énormément, notamment la jeune génération qu'il encourage. Mais en même temps on dit aussi qu'il a encouragé Darmanin à travailler avec Emmanuel Macron. Au final on ne sait pas vraiment à quel jeu il joue.

Effectivement il est aujourd'hui à 80% dans les sondages par rapport à l'électorat de droite mais il l'était aussi en 2014 avant de reprendre le flambeau. Les sondages sont toujours flatteurs pour les gens qui ne sont pas dans la politique et n'aspirent pas officiellement à revenir au pouvoir. S'il redevient candidat il va tomber au même niveau que les autres. Nicolas Sarkozy doit se rappeler de la célèbre phrase de Karl Marx : "Les événements se répètent toujours, la première fois en tragédie (la primaire où il a été humilié) et la seconde fois en farce".


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