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Drapeaux tricolores aux fenêtres ? Pas de quoi pavoiser !
©Reuters

Pavillon bas

Certes il y en avait. D'autant plus faciles à remarquer qu'on pouvait les compter sur les doigts d'une main.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Il est bien brave François Hollande. Il a un drapeau tricolore qui flotte pour lui tout seul à l'Elysée. Et le Président en a sérieusement déduit que tous les Français en avait un. C'est pourquoi, sans trop réfléchir, il a demandé à la Nation de pavoiser en ce jour d'hommage aux victimes du 13 novembre.

Le résultat a été en quelque sorte emblématique (pardon pour ce jeu de mot un peu facile). Pas de drapeaux aux fenêtres. Ou alors très, très peu. En tout cas beaucoup moins nombreux que les pots de fleurs affichant les trois couleurs.  Pour autant on ne jettera pas la pierre à François Hollande : il fait son job de Président. Et encore moins aux Français qui ont fait ce qu'ils pouvaient. C’est-à-dire pas grand-chose.

Car des drapeaux ils n'en n'ont pas chez eux. Pourquoi d'ailleurs en auraient-ils ? Ca fait des dizaines d'années qu'on leur répète que le drapeau tricolore est juste un bout de tissu. Pire encore, un chiffon. Un étendard sanglant trempé dans le sang des victimes de nos guerres coloniales. Une serpillère brandit par notre armée de tortionnaires. L'emblème de Front National. Qui voudrait avoir ça à la maison ?

Pendant la campagne électorale de 2007 Ségolène Royal proposa que la Marseillaise fût chantée partout et que le drapeau tricolore devienne l'ornement indispensable de nos villes et de nos campagnes. Pauvre Ségolène que n'avait-elle pas dit là ! Des quolibets fusèrent des rangs de la gauche. Et on ne se priva pas de lui rappeler qu'elle était une Marie-Chantal, fille de général. Une tare héréditaire donc.

Ainsi le drapeau tricolore fût jeté dans les poubelles de l'Histoire. D'autres drapeaux flottent sur notre territoire. On les a vus lors de la soirée triomphale qui suivit l'élection de François Hollande. J'en ai vus beaucoup un jour à Montreuil. J'étais en voiture rue de Paris. Des embouteillages monstres. Partout aux fenêtres des drapeaux algériens. C'était un grand jour pour l'Algérie : son équipe de foot disputait un match important contre je ne sais qu'elle équipe africaine. Au milieu de la chaussée deux types sûrs d'eux-mêmes tenaient une banderole aux couleurs de l'Algérie. Les voitures devaient passer en dessous. En signe de respect ou de soumission ? Et elles ralentissaient pour ne pas heurter les deux types.

Tant bien que mal j'ai fait demi-tour pour éviter ça. Et je suis passé par des petites rues. Ensuite j'ai appelé les flics pour leur demander de rétablir la circulation normale rue de Paris. Ils m'ont demandé qu'elle été la cause des encombrements. Je leur ai dit. Ils m'ont rétorqué : " et vous voulez vraiment qu'on intervienne ? Vous souhaitez une émeute, la guerre civile ?". Non, bien sûr, je ne voulais pas. Aujourd'hui je n'en suis plus aussi sûr.

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