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Donald Trump sur la piste de Santa Fé...
©MANDEL NGAN / AFP

Ce n’est pas du cinéma

C’est le titre de l’un des plus grands films d’Hollywood. Le président des Etats-Unis aurait pu honorablement jouer dedans.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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La piste de Santa fut tourné en 1940. Un grand film à la gloire de la cavalerie américaine, quelques années avant la Guerre de Sécession. Un metteur en scène de premier plan : Michael Curtiz. Un acteur de légende : Eroll Flynn. Une actrice à la beauté diaphane : Olivia de Havilland. Et aussi, très peu connu à l’époque, un acteur voué aux seconds rôles.

Il n’était pas très beau : il fallait ça pour mettre en valeur le charme d’Eroll Flynn. Il jouait pas trop mal mais sans plus. Et dans le film il faisait juste le job : un brave soldat qui n'avait pas inventé la poudre. Des années après il devint célèbre mais pas grâce au cinéma. Son nom : Ronald Reagan !

Quand il fut élu président des Etats-Unis, la majorité des journaux français ironisèrent avec condescendance. Un acteur de seconde zone à la tête de la première puissance mondiale ! Ah non, c’est pas chez nous qu’une telle chose serait arrivée… Il se trouva que Ronald Reagan fut un grand, très grand président. C’est lui qui avec vigueur et obstination fit face à l’empire soviétique et l’obligea à baisser la tête.

Des années auparavant, les mêmes quolibets avaient salué l’arrivée à la Maison Blanche de Harry Truman. Pensez donc il avait été marchand de cravates ! Ah non, c’est pas chez nous qu’une telle chose serait arrivée… Truman fut un grand, un très grand président. Pendant les premières années de la guerre froide il tint tête sans fléchir à Joseph Staline.

Puis est arrivé Donald Trump. Il fut chez nous moqué et traîné dans la fange ! Quoi un milliardaire, vulgaire de surcroît, président des Etats-Unis ? Mais c’était aussi honteux et grotesque qu’un acteur de cinéma ou qu’un marchand de cravates ! Nos présidents à nous ne sont pas comme ça : ils sont plus chics. Ils sortent de l’ENA (Chirac, Hollande…) Vous trouvez qu’ils sont tellement mieux, que le milliardaire, l’acteur et le marchand de cravate ?

Si vous voulez savoir si Donald Trump a l’étoffe d’un grand président, reportez vous à une scène qui a ému tout le Congrès, démocrates compris. A la tribune, à côté d’Ivanka Trump, la fille du président, il y avait une jeune femme blonde, Carryne Owens, la compagne de Ryan Owens. Ce soldat des forces spéciales avait été tué dans une opération sanglante au Yémen le 29 janvier dernier contre un site occupé par al-Qaïda. “Ryan est mort comme il a vécu : un guerrier et un héros combattant le terrorisme et défendant notre nation” déclara Donald Trump.

Tous les regards des parlementaires américains se tournèrent vers la jeune femme blonde. Et chez nous ? Et bien chez nous on est pas comme "ces cons" d’Américains ! On a un président qui est sorti de l’ENA. Il sait donc se tenir. Il s’est rendu au chevet de Théo. Puis est allé écouter les doléances des “jeunes” à Aubervilliers. Quelle classe ! 

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