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Taisez-vous, DSK !
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EDITORIAL

Alors que le premier tour de la primaire socialiste approche, c'est toujours Dominique Strauss-Kahn qui attire la lumière... Dernier retour sur son intervention au 20h.

Yves Derai

Yves Derai

Yves Derai est éditorialiste à Atlantico. Chaque semaine, il écarte les lourds rideaux de velours des palais de la République pour nous en révéler les secrets.

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DSK devait parler. Il le fallait. Pourquoi ? C’est comme ça. La pression médiatique, l’allégeance au système. Alors, il a parlé. Bien ? Mal ? On peut en débattre. D’ailleurs, on n’arrête pas. Les exégètes de la vulgate « déèskaïenne » s’en donnent à cœur joie. Et ils ont raison. Son interview sur TF1 sera disséquée par tous les apprentis spin doctorsdans les meilleures écoles de communication pendant les trente prochaines années.

Mais avoir un avis sur sa prestation n’invite pas à dire n’importe quoi.

Or, qu’entend-on depuis dimanche dernier ? Les féministes s’indignent du fait que DSK n’ait pas eu un mot de compassion pour Nafissatou Diallo et Tristane Banon. Franchement, comment pouvait-on imaginer qu’il regretterait publiquement un crime qu’il affirme ne pas avoir commis ou qu’il s’excuserait auprès d’une jeune femme qu’il attaque en justice pour dénonciation calomnieuse ? Où est la logique ?

De même qu’on continue, malgré ses dénégations, de lui disputer la qualité d’innocent. Selon nombre de juristes censément connaisseur du droit américain, DSK serait en quelque sorte à demi coupable. Un statut hybride inventé spécialement pour lui. La réalité est moins tarabiscotée. Le procureur en charge de l’enquête a conclu que DSK ne pouvait pas être jugé tant le dossier lui semblait fragile. Donc pas condamné, même pas jugeable, mais quand même un peu coupable ? Soyons sérieux.

Complot or not complot ?

« Nous verrons » a répondu Strauss-Kahn à Claire Chazal. Le minimum syndical pour un homme dont le destin présidentiel s’est brisé en 9 minutes d’égarement. Il n’empêche. « DSK réactive la théorie du complot » s’indigne-t-on dans les cafés de la rive gauche où l’on se targue pourtant de connaître la langue française. Mais que je sache, il y a bien des procédures en cours et des enquêtes qui se poursuivent. Des langues pourraient se délier dans les semaines et les mois qui viennent. Alors, oui, nous verrons.

Dernier délire en date, l’affaire du pacte de Marrakech. En reconnaissant son existence, il aurait taclé Martine Aubry. Mais pourquoi au fait ? Pour aider François Hollande à gagner la primaire ? Alors qu’Aubry n’a pas cessé de le soutenir durant cette période éprouvante tandis que les hollandais sablaient le champagne ? Ca ne tient pas debout.

Je crains malheureusement que quoiqu’il dise, DSK ne soit désormais condamné à avoir toujours tort. Condamné au silence. C’est dommage car en trois ou quatre phrases ciselées, ce 18 septembre sur TF1, il a donné le sentiment à plusieurs millions de téléspectateurs que sur la crise mondiale, sa parole n’était pas inutile.

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