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"Des bandes criminelles d’origine immigrée" ! Mais qui a osé écrire ça ?
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Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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C’était peut-être dans Rivarol ou Minute ? Non. Dans Valeurs Actuelles ? Non plus. Dans le bulletin municipal de Béziers, la ville dont Robert Ménard est le maire ? Pas du tout. Alors où ? Dans Libération !! Il m’en a coûté 2,70€ pour le découvrir. Et pour une fois, je n’ai pas regretté la dépense.

Il s’agissait encore et toujours des agressions sexuelles de Cologne. Mais là, ni répétition, ni lassitude : du jamais lu ! Le journal a voulu savoir, c’est louable, qui était vraiment les brutes en rut qui se sont ruées sur de jeunes Allemandes le soir de la Saint Sylvestre. D’après l’envoyée spéciale de Libération, les policiers allemands sont convaincus que les agresseurs étaient liés "aux bandes criminelles originaires du Maroc et d’Algérie, particulièrement actives à Düsseldorf". "Criminels originaires du Maroc et d’Algérie" ? Non, non, on ne rêve pas.

Le quartier d’où ils viennent s’appelle "le Maghreb". Un coin où il ne fait pas bon se promener, surtout si l’on est une jeune Allemande. Les policiers, toujours selon Libération, sont quand même surpris : "jusqu’à présent, ils se faisaient surtout remarquer pour des affaires de vols ou de coups et blessures, pas pour des agressions sexuelles". Alors, elle aurait pu s’arrêter là, la journaliste de Libération. Car c’est déjà beaucoup pour un journal dont le sacerdoce consiste à hurler au racisme pour le dixième de ce qu’il publie lui-même aujourd’hui. Eh bien non ! Emportée par de mystérieuses et incompréhensibles pulsions – le shit, l’alcool ? – elle a enfoncé le clou.

Elle fait état d’un rapport de la police locale, rapport appelé – comme c’est bizarre – "Casablanca". D’après ce rapport, "40% des jeunes Marocains et Algériens deviennent criminels au cours des douze premiers mois de leur séjour en Allemagne". Et encore ceci dans le même rapport : "toutes les trois heures et demi, un criminel maghrébin frappe à Düsseldorf". Marocains, Algériens, Maghrébins… Jean-Marie Le Pen va réclamer des droits d’auteurs.

Heureusement, tout ceci n’existe qu’en Allemagne. En France, rien de tel. C’est pourquoi, aucun envoyé spécial, de Libération ou de tout autre journal, n’est allé enquêter à la Courneuve, au Mirail, à Trappes ou à Roubaix. Il n’y a pas chez nous de "bandes criminelles d’origine immigrée". Juste des "jeunes". Beaucoup de "jeunes". Dont quelques-uns sont certes un peu turbulents. Non, la France n’est pas l’Allemagne. La raison pour laquelle nous louons le Seigneur de nous avoir permis de vivre dans un pays aussi paisible.

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