Débat Hollande et Sarkozy : qui a dit vrai, qui a menti<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
France
Débat Hollande et Sarkozy :
qui a dit vrai, qui a menti
©

Bobaromètre

Fact checking : les propos des deux candidats passés au détecteur de mensonges.

Au cours du débat qui les a opposé mercredi soir, François Hollande comme Nicolas Sarkozy se sont parfois arrangés avec la vérité. Ils ont tous les deux cité de nombreux chiffres, pas toujours conformes à la réalité. C'est l'heure de vérité :

Le montant de la dette :

François Hollande a estimé que la dette publique de la France avait augmenté de "600 milliards d'euros" entre début 2007 et fin 2012. Nicolas Sarkozy conteste ce chiffre et parle d'une progression limitée à 500 milliards. Selon les chiffres de l'Insee, la dette publique de la France s'établissait à 1 152 milliards d'euros fin 2006 et à 1 717 milliards fin 2011, soit un bond de 565,1 milliards d'euros. Si l'on considère que la dette va encore gonfler cette année, selon les prévisions du gouvernement, l'augmentation de 600 milliards entre début 2007 et fin 2012 évoquée par François Hollande devrait bien être atteinte. Mais entre fin 2007 et fin 2011, la dette a augmenté de 505,7 milliards d'euros, passant de 1.211,6 milliards à 1.717,3 milliards, ce qui peut expliquer le chiffre cité par le président sortant, même s'il ne prend pas en compte l'intégralité du quinquennat.


La hausse du chômage depuis 2007 :

François Hollande affirme que le nombre de demandeurs d'emploi a augmenté d'un million depuis l'arrivée à l'Elysée de Nicolas Sarkozy. "Faux !", répond le candidat-président, qui affirme que, selon le Bureau international du travail (BIT), l'augmentation du nombre de chômeurs est de 422 000, soit "une augmentation de 18,7%".

Le site de l'Insee, lorsqu'il s'appuie sur les chiffres du BIT, indique qu'à la fin 2011, il y avait 2,6 millions de chômeurs, contre 2,2 millions à la mi-2007, soit 464 000 chômeurs de plus (+22%). Mais François Hollande prend en compte un autre chiffre : le nombre de demandeurs d'emploi inscrits à Pôle emploi, toutes catégories confondues. Là, il est passé de 3 632 400 en mai 2007 à 4 920 400 en mars 2012, soit une augmentation de près de 1 300 000.

La hausse du nombre d'élèves :

Le candidat-président justifie le non-remplacement de postes d'enseignants en expliquant qu'il y a 540 000 élèves en moins entre 1990 et 2011. Selon l'Insee, il y en a en réalité 455 000 en moins.


Le nombre de professeurs :

"Saviez-vous que l’Éducation nationale c’est la moitié de la fonction publique ?", interroge Nicolas Sarkozy. Or, selon des données issues d’un rapport sur les personnels de l’enseignement scolaire, les effectifs de l’Éducation nationale s’élevaient à 985 573 en 2009, enseignants et personnels administratifs, techniques et surveillants compris. Or, selon l'Insee, le nombre de fonctionnaires d’État s'élève à 2 151 millions de personnes. Donc le ratio est de 0,46, et non de 0,5 (un sur deux) comme l'affirme Nicolas Sarkozy. Le chiffre du candidat-président est donc très proche de la vérité.


La France : championne des impôts ?

"La France est, avec la Suède, le pays d'Europe qui a les impôts les plus lourds", affirme Nicolas Sarkozy. Or, les chiffres de l'Union européenne montrent que la Suède est deuxième (avec un taux de prélèvements obligatoires à 46,9%) derrière le Danemark (48,1%). La France (41,6%) n'apparaît qu'au septième rang, derrière la Belgique (43,5%),  l'Italie (43,1%), la Finlande (43,1%) et l'Autriche (42,7%).

Hollande accusé d'avoir dit qu'une "personne riche" gagne "4 000 euros" :

"Vous avez défini une personne riche comme gagnant 4 000 euros", affirme Nicolas SarkozyNon, vous savez très bien que ce n'était pas mon expression", répond le candidat socialiste.En réalité, le député de Corrèze a bien évoqué ce seuil des 4 000 euros. C'était dans Le Parisien, en janvier 2007, alors qu'il était encore patron du PS. Mais à aucun moment il ne l'associe au mot "riche" :"Les impôts augmenteront pour les contribuables qui sont dans les deux plus hautes tranches de l’impôt sur le revenu. (...) Cela ne concerne que les contribuables qui ont un salaire de plus de 4 000 euros net", disait-il alors.Nicolas Sarkozy a associé cette phrase avec une autre déclaration de François Hollande en juin 2006 dans "A vous de juger", sur France 2 : "Je n'aime pas les riches."




François Hollande a affirmé vouloir fermer les centres de rétention

François Hollande promet de lutter, lui aussi, contre l’immigration illégale. Or Nicolas Sarkozy affirme que le candidat socialiste veut fermer les centres de rétention. Pour preuve, il cite une lettre de François Hollande à l’association France Terre d’asile, dans laquelle il expose ses projets en matière d’immigration. Or, le candidat PS ne prévoit pas tout à fait de fermer ces centres. Dans cette lettre il dit : "Je souhaite plus globalement que la rétention redevienne l’exception et non un instrument banal de procédure. Je souhaite que soient privilégiées les alternatives à l'enfermement et, lorsque le placement en rétention est nécessaire, qu’on veille aux conditions de vie dans les centres." En revanche, le socialiste veut bien mettre fin à la rétention pour les enfants – et leurs familles.


Nicolas Sarkozy au dîner des donateurs de l'UMP au Bristol :

Alors que François Hollande accuse Nicolas Sarkozy d'avoir participé à des collectes de fonds pour l'UMP au Bristol au cours de son quinquennat, le président-candidat nie : "Jamais je ne me suis prêté à cela.Une photo prise par Philippe de Poulpiquet (photographe au Parisien) à la sortie d'une réunion des donateurs du parti majoritaire dans le luxueux hôtel parisien le 7 décembre 2009 semble prouver le contraire.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !