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De plus en plus de jeunes Russes rentrent dans des milices et s'entraînent à la guerre urbaine pour faire la "Nouvelle guerre froide"
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Chant des partisans

Ils s'attendent à une nouvelle guerre, et trouvent Poutine trop modéré.

"En gros, on est en train d'apprendre à tuer." Le ton est donné. Il s'agit de "Partisan", un stage intensif d'une semaine de formation aux techniques paramilitaires, organisé par "Réserve", un club paramilitaire et patriotique russe.

Denis Gariev, le formateur, précise bien que "On espère que ça n'arrivera jamais et qu'on ne fera jamais de mal à une créature vivante. Mais s'il le faut, nous devons être prêts", rapporte le Washington Post.

Bienvenue dans le monde des clubs patriotiques et milices paramilitaires russes, un monde en croissance dans une Russie qui se perçoit comme assiégée par le monde occidental, dans le cadre d'une "Nouvelle guerre froide"

Les hommes s'entraînent à tirer des fusils d'assaut Kalashnikov et des pistolets Makarov, aux premiers secours, à pénétrer une pièce en formation tactique, à descendre des bâtiments abandonnés en rappel. 500 personnes, souvent des professionnels diplômés, sont passés par les cours de Gariev depuis 2011. Ce genre de cours est à la mode, rapporte Alexandre Verkhovsky, dirigeant du SOVA Center, une ONG qui étudie les mouvements extrémistes. Mais pas seulement chez les jeunesses nationalistes. Chez Gariev, on trouve un professeur d'université, ou encore un cadre en entreprise.

Gariev, un ancien soldat, n'est pas un fan de Poutine : il le trouve trop modéré, et trouve qu'il y a trop de corruption. Sur les murs de ses locaux, on peut trouver, par exemple, un autocollant avec une photo de Poutine et le slogan "Un voleur devrait être en prison". Par le passé, ce genre de prises de positions lui a valu des perquisitions et d'autres formes de harcèlement des services de sécurité, mais plus maintenant. Depuis l'annexion de la Crimée par la Russie, le Kremlin voit les nationalistes russes comme des alliés.

Dans la guerre en Ukraine, le mouvement paramilitaire de l'organisation Mouvement impérial russe, monarchiste et chrétien-Orthodoxe, a combattu auprès des troupes russes. Un autre mouvement paramilitaire, les "Cent Loups", d'inspiration cosaque, a fait parler de lui par ses méthodes brutales, rappelle Time.  Les "Cent Loups" était déjà le nom d'un groupe de cosaques de l'époque tsariste, et s'est distingué pendant la Première guerre mondiale. Aujourd'hui, les soldats proclament que "pour chacun d'entre nous qu'ils tuent, nous en tuerons cent."

Dans ces stages de formation, certains sont simplement des amateurs sportifs qui viennent pour le défi physique, mais d'autres veulent protéger leur sécurité et apprendre l'auto-défense.

Dans les cours de Gariev, il est interdit de parler de politique. "Je dis juste que nous sommes tous des Russes, et que dans la guerre qui arrive, nous devrons tous nous serrer les coudes", explique-t-il. 

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