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De Caunes, JR et Sérillon : quand vieilles gloires, macchabées et stars débranchées du Paf reprennent du service
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Années 80, sortez de ce corps

Présentateurs télé, séries et conseillers politiques, l'ensemble de la scène politico-médiatique française semble touchée par une vague de vintagitude.

Laurence Lasserre

Laurence Lasserre

Laurence Lasserre est spécialiste de la communication publique et des medias.

 
 
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TF1 rediffuse Dallas. Canal Plus exhume Antoine de Caunes et François Hollande parle dans l'oreillette avec Claude Sérillon. Ce retour vers le futur des présentateurs vintage nous pousse à lancer des avis de recherche sur d'autres présentateurs, actifs ou débranchés, qui pourraient reprendre du service à la plus grande joie de nos grands mères.

François Hollande a eu le premier cette formidable intuition que le présentateur du journal de 20h format années 80 est une valeur sûre qu'il convient de réhabiliter. Ce monde d'avant l'internet, où un homme-tronc causait dans le poste sans que l'on n'ait le moindre choix de l'heure, de l'angle ou du format, ce monde là renait de ses cendres et nous présente son lot de stars du Paf déchues qui redeviennent tendance.

La direction de Canal Plus a créé une première distorsion de l'espace-temps pour la génération nostalgique d'avant le web en nommant Antoine de Caunes, éternel jeune homme à l'éternel sourire éternellement sympathique, amateur de rock, de cinéma, de belles nanas et de déguisements burlesques, pour succéder au Grand Prêtre Michel Denisot, célèbre pour avoir présidé aux destinées du Paris Saint-Germain et de la Berrichonne de Châteauroux. Dès la rentrée, donc, Antoine de Caunes, déguisé en Gandalf, présentera le Grand Journal de Canal Plus, accompagné de José Garcia et Alain de Greef, les potes Didier l'Embrouille et Ouin-Ouin surnommé Pine d'huître, avec Annie Lemoine dans le rôle de Philippe Gildas, et Jérôme Bonaldi en charge de la météo. On ne change pas une équipe qui gagnait.

Il y a quelques temps, tout ce monde là était pourtant dramatiquement has been : la pauvre Christine Ockrent ramait pour essayer de diriger des chaines de télé destinées à tous les malheureux francophones et expatriés de la planète, et Bruno Masure caressait son 7 d'Or la larme à l’œil en faisant de mauvaises blagues chez Stéphane Bern. Béatrice Schönberg convolait avec un ministre mal coiffé et mal attifé, tout en essuyant les foudres de Télérama pour avoir pataugé dans la télé réalité. Patrick Poivre d'Arvor, qu'on avait enfin délogé de TF1 malgré la réussite de ses implants capillaires, n'éxistait plus que dans la triste séquence guignolesque d'avant 20h sur Canal, que plus personne ne regardait, d'ailleurs. Laurence Ferrari, Audrey Pulvar, Marie Drucker ou Anne Sophie Lapix erraient sur les terrasses des Costes avec Guillaume Durand, ou trainaient dans la rubrique people de Voici, causant de leurs mecs, du prix des lunettes, de leur désir d'enfant mais aussi de carrière, et vivotaient dans les petits formats et les faibles audiences des innombrables bouquets numériques.

Parmi les survivants de cette époque révolue, on note, par dérogation au principe, une immuable stabilité de Claire Chazal, dont l'âge réel est désormais non communiqué et dont le teint de peau impeccable ouvre un espoir à toutes les ménagères de 7 à 77 ans. On suppose, pour conserver sa beauté, qu'elle prend chaque jeudi un bain de lait d'ânesse comme le faisait Poppée, seconde épouse de l’empereur romain Néron. C'est certainement qu'elle a du lire Pline l'Ancien, qui en décrivait ainsi les vertus : « On croit que le lait d'ânesse efface les rides du visage, rend la peau plus délicate et en entretient la blancheur. On sait que certaines femmes s'en fomentent le visage sept cents fois par jour, observant scrupuleusement ce nombre ». On lui souhaite que dure cet exploit cosmétique, bien qu'elle se soit pris récemment un saut entier d'excréments sur les genoux, via la fenêtre ouverte de sa voiture, par un fâcheux qui voulait certainement rompre le sortilège.

Enfin, dans cette vintagitude ambiante, rendons un hommage spécial à l'insolent, à l'indéboulonnable, à l'inamovible, à l'incontournable David Pujadas, lequel, non content d'officier au 20h depuis un nombre incalculable d'années, se paie le luxe d'interviewer la superstar des années 80, le truculent, l'incroyable, l'increvable, le mythique Bernard Tapie. Pour ce match au sommet, au cœur de l'actualité du plus grand scandale politicomédiaticojuridicofinancier des 20 dernières années, pour ce duel collector, David se fait rincer par KO en un round sous nos yeux ébahis par Nanard, le seul, le vrai, qui cause exactement comme son avatar des Guignols. Un formidable moment de télé. Vraiment, on peut dire que sur ce coup là, on ne s'est pas foutu de notre gueule.

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