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D’Emmanuel Macron à Benjamin Griveaux :  les petites phrases sur lesquelles on se borne au détriment des sujets de fond
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Communication

Le magazine Le Point a attribué à Benjamin Griveaux des propos injurieux à l’encontre de ses concurrents et de ses futurs partenaires dans la course à la mairie de Paris. Cette polémique a nui à son début de campagne.

Bruno Jeudy

Bruno Jeudy

Bruno Jeudy est rédacteur en chef Politique et Économie chez Paris Match. Spécialiste de la droite, il est notamment le co-auteur du livre Le Coup monté, avec Carole Barjon.

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Atlantico : Benjamin Griveaux est dans la tourmente après ses déclarations révélées par Le Point sur ses camarades LREM. Peut-on vraiment juger un homme sur ce type de déclarations?

Bruno Jeudy : Le jugement porté sur un homme politique est un tout. C'est un avis qui se forge sur la base de son comportement dans la shère publique mais aussi privée. C'est aussi un style, une façon de s'exprimer et forcément pour un homme politique d'un certain niveau, il est parfois rattrapé par des propos qui sortent du cadre privé.

En l'espèce, ce sont des propos qui lui appartiennent même s'il convient de faire, dans le commentaire, la précision qu'il n'aurait sans doutes jamais prononcé ces phrases dans une interview par exemple.

Ses propos éclairent aussi sur le style, la façon de faire de la politique chez des candidats aspirant à d'importantes fonctions. En l'espèce, on savait que Benjamin Griveaux était un « tueur » en politique. C'est quelqu'un qui a des ambitions et qui les assument. Il n'est pas tout à fait dans la ligne du marcheur bienveillant mais pour conquérir la mairie de Paris il faut passer à l'offensive. Il y est allé un peu fort.

J'ai lu que certains avaient comparé son style à celui de Laurent Wauquiez mais on pourrait aussi faire la comparaison avec Nicolas Sarkozy dans cette façon de parler.

Devrait-on passer outre ce type de comportement pour se recentrer sur des questions politiques de fond ?

Il faut remettre les choses dans le contexte, c'est un épisode d'une campagne et cela fait parti intégrante du combat politique.

Toutefois, il ne gagnera ou ne perdra pas sur la seule base de ces propos. Il va quand même devoir essayer de convaincre les gens de son projet. Il est toutefois évident que cela risque de l'handicaper dans son but de rallier un maximum de gens derrière sa bannière. Or, c'est ce qu'il essaye de faire depuis un certain temps maintenant.

Depuis qu'il est parti du gouvernement il essaye de prouver qu'il a le talent d'un assembleur, il essaye de gommer les aspérités sur son caractère.

A peine nommé candidat, ces déclarations viennent balayer tous les efforts qu'il avait entrepris dans ce sens mais ce n'est pas pour autant que les dés sont jetés.

Ce type de polémiques a-t-il aujourd'hui plus d'impact que par le passé ?

Oui car les réseaux sociaux ont émergé et font parti intégrante d'une campagne. Les médias font des articles à partir de polémiques qui peuvent démarrer sur les réseaux sociaux. Cela peut donc avoir plus de poids que par le passé et poursuivre des candidats tout le long d'une campagne. Le temps médiatique passé à analyser les petites phrases est autant de temps passé à ne pas parler des sujets de fond.

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