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La cyber guéguerre des hackers
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Cour de récré

Anonymous, LulzSec, Voxel ... les groupes de hackers se multiplient. Dans un chaos total, les cyber militants veulent transformer la société. Beaucoup de bruit pour pas grand chose, le monde des grands ne se souciant finalement pas tellement de la cour de récré virtuelle.

Charles Bwele

Charles Bwele

Consultant en technologies de l'information, designer multimédia.

Auteur du blog Electrosphère et de Stratégies dans le cyberespace (L'esprit du livre, 2011).

 

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Après avoir humilié Visa.com et Mastercard.com, la mouvance hacktiviste Anonymous fut érigée en incarnation du mal absolu par maintes huiles de la cybersécurité qui n'avaient encore rien vu. Peu après, LulzSec ridiculisa Playstation.com et CIA.gov avant d'annoncer sa fusion-absorption avec  Anonymous... effectuée sans la moindre offre publique d'achat. N'est-ce pas une preuve supplémentaire que les valeurs se perdent ?

Sous la pression enflammée de cette mouvance sans foi ni loi et de ses prochaines émules, la Matrice était vouée à un inéluctable effondrement. La chasse à l'Anonymous était ouverte.

Si vous organisez une ennuyeuse conférence en cybersécurité, promettez à vos invités qu'un membre d'Anonymous interviendra en direct de Gotham City. Au moment fatidique, prenez une mine déconfite et annoncez le désistement brutal de White Mask : vous bénéficierez aussitôt de l'attention d'un public peu versé dans la gestion des risques cybercriminels ou dans les menaces persistantes avancées.

Un bonheur n'arrivant jamais seul, survint un énième collectif hacktiviste nommé Voxel et armé d'un logo digne des services secrets de Groland. Son credo : rétablir l'ordre et la sécurité sur l'Internet en combattant âprement Anonymous. Enfin des gars qui savent ce qu'ils ne veulent pas. Dans l'underground digital, on évoque la proximité de ce nouveau venu avec un parti politique français récemment victime d'un come out de données personnelles initié par Anonymous.

La course à l'Elysée en est-elle pour autant relancée ? Et si cette tactique dissimulait plutôt un autre projet de fusion avec Anonymous c'est-à-dire beaucoup de buzz pour pas grand-chose ?

Cyber-anarchistes romantiques

En réalité, ces mouvances hacktivistes sont des versions geek des mouvances écologistes ou anarchistes des années 60-70. De fait, Anonymous séduit massivement des « adulescents » quasi natifs du numérique et fortement tentés par quelque romantisme révolutionnaire propre à leur époque : la transparence des données, la liberté ou la neutralité de l'Internet, les révoltes arabes, Occupy Wall Street, etc. Ainsi, le défacement de sites Internet, l'exploitation de failles zero day et le déni de service distribué (DDOS) ont remplacé le tract, le sitting et le cocktail molotov.

Toutefois, Anonymous et compagnie ne produiront aucun impact significatif sur cet ordre (ou désordre) économique mondial tant aimé. A l'approche de la trentaine ou de la paternité, l'immense majorité de ces hacktivistes prendront leur retraite. Harcelés par les aléas de la vie quotidienne et noyés sous de multiples responsabilités de l'âge adulte, ils céderont la place à leurs cadets plus calés en hacking, et, toute frustration bue, éplucheront les taux de crédit bancaires et les offres promotionnelles.

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