Coupure d'électricité à Tchernobyl : petites précisions factuelles pour éviter les interprétations hâtives dangereuses

"Tchernobyl coupé d’électricité, le refroidissement n’est plus assuré", écrit Sandrine Rousseau sur Twitter. C’est faux, et ce pour deux raisons : 

Le volume d’eau contenu dans la piscine est suffisant pour assurer une évacuation efficace de chaleur, même sans électricité. En cas de besoin, un générateur électrique fonctionnant au diesel peut être activé.Être factuel c’est être responsable. Les interprétations sont malvenues.  

Pour rappel, on parle ici de la piscine d’entreposage du combustible usé. Les conséquences de cette perte d’électricité sont précisées par l’IAEA, l’Agence Internationale de l'Énergie Atomique.

Ainsi, s'il y a des inquiétudes, elles sont d’une autre nature. Notamment, l’épuisement et le moral du personnel de la centrale peut être affecté, compliquant leurs travaux de maintenance. C’est le cas à Tchernobyl et toute autre centrale nucléaire sous contrôle russe.

Pour en savoir plus, un communiqué de l'IAEA  fait le point sur la situation. L’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire indiquait par ailleurs dans une note le 25 février 2022 : "Les études réalisées après l’accident de la centrale de Fukushima Daiichi sur les conséquences d’une perte totale du refroidissement de la piscine montrent une montée lente en température de l’eau de la piscine jusqu’à une température de l’ordre de 60°C mais pas de dénoyage des assemblages. En cas de perte du réseau électrique en Ukraine, les réacteurs en fonctionnement disposent de sources électriques de secours qui leur permettraient de rester dans un état sûr. Ces moyens de secours ont été renforcés suite à l’accident de la centrale de Fukushima Daiichi."