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Philippe Caubère : "Les anti-corridas 
sont des obscurantistes"
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Chiffon rouge

Le comédien Philippe Caubère participe au tout premier festival charentais dédié aux arts de la tauromachie, qui se tient ce week-end à La Rochefoucauld. Il se confie pour Atlantico, sur sa passion pour cet art populaire inscrit depuis peu au patrimoine culturel immatériel français.

Philippe  Caubère

Philippe Caubère

Philippe Caubère est acteur, comédien de théâtre et auteur.

Il a entre autres interprété Lorenzaccio d'Alfred de Musset et Les Trois Soeurs de Tchékhov.

Au cinéma, il a joué dans Molière (1978), La Gloire de mon père (1990), Le Château de ma mère (1990) ou Truands (2007).

Voir la bio »

Atlantico : Avez-vous toujours été amateur de corrida ?

Philippe Caubère : Non, je suis devenu un amateur lorsque j’ai découvert Christian Montcouquiol, alias Nimeno II, le jeune frère d’Alain Montcouquiol qui lui a consacré plusieurs livres : ce torero a connu une fin tragique, paralysé lors d'un combat, il n’a pas pu retorer puis a fini par se suicider.

Jeune, j’étais comme tout le monde, je trouvais la corrida barbare et dégueulasse puis j’ai découvert plus tard l’aspect théâtral et artistique auquel je n’avais pas pensé au tout premier abord, quelque chose de plus profond et de beaucoup plus intéressant.


Considérez-vous la tauromachie comme un art populaire ?

Cela dépend où. C’est un art populaire dans le sud mais pas tellement dans le nord. Mais il est certain que la tauromachie fait partie de la culture méditerranéenne. Elle très profondément enracinée, et remonte même à l’antiquité.


Depuis le 22 avril, la tauromachie est inscrite au patrimoine culturel immatériel de la France. C’est une bonne nouvelle ?

Oui. C’est une très bonne nouvelle pour tous les gens qui aiment la corrida mais j’espère que le gouvernement ne va pas revenir dessus parce que les pressions des anti-corridas sont énormes. La corrida suscite des débats qui sont totalement à côté de la plaque, fondés sur l’obscurantisme et l’ignorance. Si les anti-corrida étaient dignes de ce nom : ils écouteraient et entendraient mais il n’écoutent pas et n’entendent pas. Ils me font penser à ces gens qui font des prières devant la dernière tentation du Christ. Des obscurantistes à l’esprit sectaire et fasciste.

S’ils écoutaient, ils verraient que le problème est bien plus compliqué que ce qu’ils veulent bien en dire. Les amateurs de corrida sont tout sauf des gens violents, ce sont des gens calmes que l’on culpabilise parce qu’ils finissent comme toujours par se demander si les autres n’ont pas raison. Il n’y a pas de débat mais uniquement des invectives qui ne viennent que d’un seul côté. Les anti-corridas refusent le débat, leurs arguments sont des anathèmes et des injures.


Que répondez-vous aux anti-corridas qui pointent du doigt la cruauté et les violences infligées aux animaux ?

Je vais vous dire une chose : je ne leur réponds rien du tout. On les entend tellement crier sur tous les toits des choses banales, que je ne leur réponds rien. Moi, j’ai eu une jeunesse militante dans l’extrême gauche et on m’a appris qu’on ne répondait pas aux fascistes, donc je ne parle pas avec les fascistes. Je ne répond pas à ces questions-là parce qu’elles sont trop bêtes. La mise à mort est au centre de la corrida, c’est le sens même de la corrida. Il y a depuis quelques années, un goût certain, une sorte d’attirance et de passion du peuple pour l’interdiction, qui est très inquiétante et qui monte.



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