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Conseil constitutionnel : et Laetitia Avia mordit la poussière…
©ERIC FEFERBERG / AFP

Touchée, coulée

La poussière c’est pas bon : l’oreille d’un chauffeur de taxi c’est meilleur.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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C’était un monstre juridique et nous sommes heureux de pouvoir en parler au passé. Il prévoyait que les fournisseurs d’accès – Twitter, Facebook, Snapchat etc – devaient, sous peine d’amende et de prison, retirer dans l’heure qui suivait son signalement un contenu jugé haineux. Depuis Vichy on n’avait pas connu une loi aussi infâme et scélérate.

Là où seuls des juges auraient dû se prononcer, quelques clics remplaçaient la balance de la Justice. Ce texte a été voté à l’Assemblée nationale par des centaines de députés LREM. Il porte le nom de loi Avia. Ce qui a projeté cette dernière dans la lumière.

N’importe quel député, n’importe quel ministre, n’importe quel Premier ministre, n’importe quel président aurait pu s’apercevoir que la loi Avia était juridiquement monstrueuse. Qu’elle violait tous les principes de notre Constitution. Ils n’ont rien vu ou pas voulu voir. Dans la macronie on serre les rangs, on obéit quitte à aller dans un précipice. Il a donc fallu attendre que le Conseil constitutionnel jette cette loi dans la poubelle dont elle n’aurait jamais dû sortir.

Laetitia Avia se dit « déçue ». Mais ce sont tous les députés de son groupe qui devraient baisser leur tête de honte. La vaillante parlementaire n’abandonne pas pour autant le combat. « Cette décision, a-t-elle dit, trace ma feuille de route pour l’avenir ». Sa route est toute tracée. Elle l’amènera rue Cambon ou elle mordra à pleines dents les neufs Sages. Si sa loi avait été validée, nous n’aurions pas pu écrire ce qui était arrivé au chauffeur de taxi coupable d’avoir énervé la fougueuse Laetitia Avia. Une telle mention eut été jugée « haineuse ». Maintenant grâce au Conseil constitutionnel on peut. On ne va quand même pas s’en priver... 

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