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Congrès de la CGT : ce que doivent vraiment les travailleurs français (et nos élites) à l’organisation la plus emblématique de l’action syndicale française
©Reuters

Bilan globalement positif ?

Réunie en congrès à Marseille cette semaine, la CGT est de plus en plus fragilisée au sein du paysage syndical. Alors que la CFDT monte en puissance, le syndicat dirigé par Philippe Martinez est peut-être face à un tournant de son histoire. Une histoire trouble, jalonnée d'obtentions d'acquis sociaux mais comportant également d'importantes dérives.

Jean-Luc Touly

Jean-Luc Touly

Jean-Luc Touly est syndicaliste. Il est aujourd’hui chez Sud, après avoir été pendant près de 30 ans à la CGT, et également délégué syndical FO chez Veolia. Il est l’auteur de L’argent noir des syndicats (Fayard, 2008) et reste, par ailleurs, conseiller régional en Ile-de-France d’EELV.

Il a publié, en septembre 2013, le livre Syndicats: corruption, dérives, trahisons chez First Editions.

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Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe est le fondateur du cabinet Parménide et président de Triapalio. Il est l'auteur de Faut-il quitter la France ? (Jacob-Duvernet, avril 2012). Son site : www.eric-verhaeghe.fr Il vient de créer un nouveau site : www.lecourrierdesstrateges.fr
 

Diplômé de l'Ena (promotion Copernic) et titulaire d'une maîtrise de philosophie et d'un Dea d'histoire à l'université Paris-I, il est né à Liège en 1968.

 

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Atlantico : Alors que la CGT se réunit cette semaine en congrès à Marseille, sa position dominante au sein du syndicalisme français est de plus en plus menacée. Dans son histoire, qu'est-ce que la CGT a apporté aux travailleurs français sur le plan social ? Et à l'inverse, quelles ont été ses décisions les plus préjudiciables aux travailleurs ?

Jean-Luc Touly : La CGT créée en 1895, dans sa première partie (jusqu'au début des années 1950), a apporté sa représentativité importante de l'époque – ce qui n'est plus le cas aujourd'hui –, que ce soit en 1936 ou à la sortie de la guerre. Elle n'était pas seule, mais elle a fait en sorte que de nouveaux droits soient apportés aux salariés (congés payés, réduction d'horaires de travail, représentation du personnel, etc.). Autant d'apports jugés plutôt positivement.

A partir des années 1980 et l'arrivée au pouvoir de François Mitterrand, le volet politique et le mélange des genres, en appelant à voter plutôt pour la gauche, ont créé une désaffection. C'est environ à la même époque, avec le tournant de la rigueur de 1982-1983, que les choses ont commencé à se gâter pour les salariés. Il s'agissait alors plutôt de défendre les avantages acquis que d'aller chercher de nouveaux droits. La CGT se demandait plutôt ce qu'elle allait perdre. Elle a été nettement amoindrie par une importante baisse des effectifs, et a accompagné une sorte de déclin du syndicalisme et des avantages que les salariés avaient réussi à obtenir.

A partir de 1983, les gens de gauche ne se sont plus reconnus dans l'action politique de la gauche au pouvoir, dans un parallèle assez intéressant d'ailleurs avec ce que l'on observe aujourd'hui depuis 2012. Tout cela a conduit à ce que le gouvernement et les institutions patronales gagnent des avantages et rognent des acquis concédés quelques années et décennies auparavant. 

Nous constatons que depuis plus de 30 ans, les résultats du syndicalisme ne sont jamais positifs. Le meilleur exemple, c'est le fait que la CGT a signé un certain nombre d'accords sur les régimes spéciaux, tout en appelant toujours à voter pour le candidat de gauche dans le but d'améliorer la situation des travailleurs. C'était évidemment une illusion, et la réalité n'a pas rejoint les promesses. Voilà le paradoxe et les contradictions traversées par la CGT à partir de l'arrivée de François Mitterrand.

Eric Verhaeghe : Cette question est très compliquée, parce que la CGT est multiple dans le temps et dans ses revendications, et qu'elle a beaucoup partagé l'initiative sociale avec d'autres syndicats : la CFTC d'abord, devenue la CFDT par la suite, FO, qui est née d'une scission avec la CGT, et à certains égards avec la Confédération des Cadres. Votre question oblige donc à être schématique pour résumer une histoire protéiforme dont le cours est souvent difficile à démêler. Avec les réserves de ce schématisme, on posera donc un "grand pour" et un "grand contre".

Le "grand pour" est incontestablement d'avoir structuré une conscience de classe dans le monde ouvrier qui a permis de faciliter le progrès social au sens large. Sans la CGT, on peut imaginer que ce qui façonne aujourd'hui le monde du travail aurait trouvé une issue moins heureuse ou moins pacifique. Dans cet ensemble, on mettra pêle-mêle le droit au week-end, une modération du temps de travail, un respect de l'équilibre entre la vie personnelle et la vie professionnelle. La CGT peut se targuer d'avoir associé son image et son engagement à cette amélioration concrète des modes de vie.

Le "grand contre" porte probablement sur la culture politique qui a entouré cette évolution. On l'a un peu oublié aujourd'hui, mais la CGT a longtemps accompagné le Parti Communiste dans un rejet très ambigu du capitalisme, qui se signalait d'abord par ses penchants pro-soviétiques. La CGT fut le bastion stalinien du syndicalisme. Cette culture imprègne encore la Confédération même si elle est en perte de vitesse. 

L'affaire Lepaon le prouve : en interne, la transparence est difficile, et les oppositions au chef sont durement sanctionnées. Cette difficulté à faire la démocratie parmi les militants est directement héritée des longues décennies de stalinisme, où la vérité de Moscou était la seule admissible.

>>> A lire aussi : CGT : deux ans après l’affaire Thierry Lepaon, ce qu’on sait des vraies raisons de son éviction (et des méthodes du syndicat)

Au-delà de l'aspect social et des conditions de travail des Français, la CGT a également toujours joué un rôle sur le plan politique, notamment auprès du Parti communiste. Là encore, que peut-on retenir de son rôle dans la vie politique française ?

Jean-Luc Touly : A partir de 1936 puis de 1944-1945, un certain nombre de mouvements de réunification se sont produits (exemple de la fusion CGT-CGTU), ce qui a permis avec l'arrivée du Front Populaire d'améliorer la situation des salariés. En 1944-1945, avec l'arrivée de ministres communistes au gouvernement, on constate l'apogée de la CGT, tout comme celle du Parti communiste qui était à près de 28%. La CGT revendiquait plus de six millions d'adhérents, c'était la première organisation syndicale.

Un certain nombre d'acquis ont été obtenus : nous sommes ainsi passés de trois à quatre semaines de congés payés. En 1968, il y a eu une tentative du Parti communiste et de la CGT de prendre un peu le pouvoir (en vain). En 1972, est arrivé le programme commun, dans des circonstances semblables aux années 1930 et favorables à une unification du mouvement syndical et des partis de gauche. Mais il aboutira cinq ans plus tard à un désaccord profond entre le PS et le PC, c'est d'ailleurs à ce moment-là que le PC commence à perdre beaucoup d'influence. François Mitterrand ayant pris la tête du PS en 1971, il a fait en sorte que celui-ci devienne le premier parti de gauche au détriment du PC.

Tout ce mélange entre politique et syndicalisme a troublé nombre de militants et de sympathisants, y compris ceux qui votaient communiste et qui étaient adhérents à la CGT. Il y a eu beaucoup de confusion, et il a fallu l'arrivée de François Mitterrand et le tournant de la rigueur pour que ce qui avait été accordé soit en grande partie repris. Les désillusions face aux promesses non tenues ont conduit à une désaffection, point de départ du déclin du syndicalisme français.

Avec la présence d'une CFDT plus réformiste, qui ne prenait pas en compte uniquement le salarié mais aussi le citoyen, le discours de la CGT s'est un peu déconnecté des aspirations des salariés et ses forces vives se sont concentrées à partir de là dans la fonction publique. Les résultats s'en sont suivis, et les salariés ont commencé à perdre des avantages acquis. Moins de jeunes se syndiquent : d'après les derniers chiffres donnés au congrès de la CGT, la moyenne d'âge est de plus de 50 ans. Ce n'est pas un syndicat de jeunes, les discours ne correspondent plus aux attentes. Même si les dirigeants de la CGT s'étaient un peu éloignés du PC quand ils ont vu qu'il s'effondrait, cela n'a pas changé grand-chose. La CGT avait ainsi publié des chiffres très éloignés de la réalité (680 000 adhérents environ, alors que selon différents organismes qui ont enquêté là-dessus, la réalité serait plus proche des 350 000).

Tout doucement, la CFDT a rejoint la CGT en terme d'adhérents et dans les urnes (élections prud'homales et professionnelles). Depuis dix ou quinze ans, les courbes s'inversent et nous ne sommes pas loin aujourd'hui d'une égalité autour de 25% – sur un nombre de syndiqués extrêmement faible, rappelons-le –. Le syndicalisme est à l'image des partis politiques : énorme remise en cause, plus beaucoup d'adhérents et incompréhension de la population. Si l'on regarde ce qu'il se passe avec la loi El Khomri, on constate que la CGT ne veut pas entendre l'inéluctable évolution de la population active qui a beaucoup changé (il y a de plus en plus d'employés, d'agents de maîtrise et de cadres). Nous ne sommes plus au 20ème siècle. Même si cette loi est imparfaite et mal préparée, je pense que la population souhaite malgré tout une modernisation et une simplification du Code du travail.

Eric Verhaeghe : Là encore, je placerais un pour et un contre.

Politiquement, la CGT a contribué à créer une élite ouvrière. Certes, celle-ci était viscéralement communiste, au sens de pro-soviétique, et ne faisait pas dans la dentelle. Mais elle permettait aux entreprises de pouvoir compter sur des délégués capables de comprendre les grands enjeux et profondément respectueux d'une logique de production. Mine de rien, lorsque le moment vient de signer des accords, disposer d'un volant de représentants du personnel ou du syndicat capables de s'engager sur une signature n'est pas un élément neutre. 

L'inconvénient de cet engagement est qu'il s'est accompagné d'une incapacité à remettre en cause la ligne du parti, et plus généralement la tradition anarcho-syndicaliste. A la CGT, le syndicalisme est fait pour exproprier les patrons et attribuer le capital aux prolétaires. L'obsession de la lutte des classes est demeurée une dominante, dont les contours sont très variables d'ailleurs. Tantôt elle passe par une expropriation générale et une étatisation de l'économie, tantôt elle prend des visages plus proches du pragmatisme. Mais la CGT reste le syndicat qui a défendu sans vergogne et avec beaucoup de monolithisme les intérêts de classe. Cela s'est vu au moment où Nicolas Sarkozy a voulu supprimer les régimes spéciaux de retraite. La CGT n'a guère apprécié l'incursion du politique dans ces héritages professionnels qu'elle avait défendus becs et ongles en 1945 contre la Sécurité Sociale universelle. Cela se voit encore aujourd'hui autour des intermittents du spectacle, où la CGT aime à défendre l'existant.

D'une manière générale, la posture de la CGT est volontiers celle d'un combat d'arrière-garde. 

Quelles sont les "affaires" internes qui ont le plus secoué la CGT, comme récemment celle des travaux de son ex-secrétaire général Thierry Lepaon ? Ces affaires ont-elles joué un rôle dans la baisse d'influence de ce syndicat  ? La CGT ne s'est-elle pas tuée elle-même avec tous ces scandales ? Dans quelle mesure a-t-elle contribué à abîmer le syndicalisme français ?

Jean-Luc Touly : Le rôle de ces affaires est relativement récent : il remonte à moins de 10 ans, même s'il y a eu beaucoup d'histoires. On parle de Thierry Lepaon, mais on pourrait parler de Jean-Christophe Le Duigou, aussi. En 2009, à la veille de sa retraite, il est nommé au dernier échelon du conservatoire des hypothèques de l'Essonne, le poste le mieux rémunéré de la fonction publique. Il est au Conseil économique et social, le gouvernement en 2013 le nomme au conseil d'Etat… Des carrières absolument fulgurantes pour "services rendus", alors qu'on ne sait pas bien lesquels. Beaucoup de militants syndicaux sont mis sous pression, licenciés, et là on remercie des dirigeants qui sont des permanents depuis très longtemps.

Il y a aussi le cas de Bernard Saincy, qui était entre 2002 et 2008 le directeur de cabinet de Bernard Thibault. Souvenez-vous que la CGT était très opposée à la fusion GDF-Suez. Or, quelques semaines après la fusion fin 2008, on retrouvait à la direction de la responsabilité sociétale de GDF-Suez le même Bernard Saincy. Alors certes, tout est possible. Si les compétences existent, pourquoi pas ? Des changements aussi radicaux à la tête de la CGT peuvent néanmoins paraître un peu surprenants… Il y a eu ensuite Bernard Thibaud nommé au Bureau International du Travail à Genève.

C'était des gens avec des convictions, qui n'acceptaient pas d'être achetés par le patronat ou le gouvernement, et en fin de compte on voit tout cela… Cela a créé en interne une fracture, visible depuis une dizaine d'années et qui s'est accentuée sur la fin, entre une minorité plus radicale par rapport au gouvernement et au Medef, et une tendance plus modérée qui accepte la négociation.

Toutes ces affaires, ajoutées à la situation qu'on a évoquée précédemment, ont accéléré le processus de désaffection. Quand l'affaire Lepaon a éclaté, elle a donc été très médiatisée. Pour quelqu'un qui s'occupera plus tard de l'illettrisme, comment n'a-t-il pas su lire une facture de rénovation de son appartement ? La vérité a d'abord été cachée, avant que Philippe Martinez lui conserve son amitié et lui promette d'essayer de lui trouver un nouveau poste tout en lui gardant le niveau de sa rémunération de 4 200 euros net par mois depuis son retrait de secrétaire général de la CGT début 2015. Rappelons qu'il avait été auparavant au Conseil économique et social, émargeant à 3800 euros par mois. Ce n'est donc pas quelqu'un qui était à la rue. Quand on voit aujourd'hui que Thierry Lepaon est nommé dans une agence où la présidente était jusque-là bénévole, et qu'il sera payé vraisemblablement entre 4000 et 9000 euros, c'est très étonnant au vu de la "République exemplaire" de François Hollande. Il n'y a aucune gêne, tout cela est naturel pour ces gens-là, alors que pour le commun des mortels et les militants qui ont parfois des rapports difficiles dans leurs entreprises, il n'y a pas de seconde chance.

Au moment où la CGT est de plus en plus affaiblie et risque de perdre sa place de leader syndical aux prochaines élections, c'est un très mauvais signal envoyé. Je n'attends pourtant pas grand-chose du congrès. Ceux qui sont présents, même s'ils sont désignés démocratiquement, sont en général fidèles à la ligne sortante. Philippe Martinez ne sera pas vraiment chahuté, on essaiera même d'oublier que Thierry Lepaon est là. Il est même possible qu'il intervienne pour expliquer que toute cette polémique est injuste, que cela fait des années qu'il travaille sur l'illettrisme et qu'il a les compétences nécessaires pour ce poste.

Tout cela est extrêmement navrant pour le syndicalisme et les salariés. La boutique CGT n'est plus aussi importante. Nous n'avons pas en France un syndicalisme à la hauteur des enjeux, c'est le moins que l'on puisse dire.

Par ailleurs, il est fort regrettable que le rapport de la commission d'enquête parlementaire de Nicolas Perruchot, centré sur le financement occulte des syndicats (détournement de subventions des CE, des organismes paritaires comme la formation et le logement, la publicité dans les journaux syndicaux) n'ait pas été publié (pas avant 30 ans). Il aurait sans doute permis de prendre des mesures (non cumul des mandats, sincérité des comptes) pour rénover le syndicalisme français qui en avait bien besoin, lui qui meurt à petit feu par son manque d'indépendance et de transparence.

Eric Verhaeghe : Rétrospectivement, on peut penser que le problème principal vient de la succession de Bernard Thibault, qui n'a pas apprécié, pour des raisons qui lui appartiennent, de voir qu'elle lui échappait au profit d'un outsider. A l'époque, il était question qu'Eric Aubin, issu du bâtiment, lui succède. Cette nouvelle a beaucoup agacé Thibault, qui s'est chargé de faire barrage au cours de l'histoire et d'imposer un autre candidat. En l'espèce, ce fut Thierry Lepaon qui fut tiré du chapeau, à la grande surprise des militants, mais pas de l'intéressé lui-même. Ce dernier avait annoncé dès 2010 qu'il deviendrait le prochain secrétaire général du syndicat, mais peu de gens avaient relevé à l'époque cette information. Il faudra attendre la "déclassification" des archives de la CGT pour comprendre ce qu'il s'est véritablement passé à ce moment-là.

Toujours est-il que l'arrivée de Thierry Lepaon à la tête de la CGT a déclenché une série de cataclysmes. Le premier était celui d'une désinvolture qui a tué toute pensée structurée au sein de la confédération. Tous ceux qui étaient capables d'aligner trois idées à la suite sont rapidement devenus des suspects dont il fallait se débarrasser. Cette mécanique a tué les forces vives du syndicat et explique pour quelle raison la CGT est inaudible aujourd'hui. Le second cataclysme est celui de la radicalisation pour faire oublier la crise interne. La seule façon de rassembler les militants consiste à les mettre derrière la bannière d'une lutte des classes mal comprise idéologiquement et très largement caricaturée.

Surtout, l'affaire Lepaon a étendu aux organisations syndicales le ras-le-bol et la défiance qu'on constate vis-à-vis des partis politiques. Le "tous pourris" a trouvé un visage dans le monde syndical. La prochaine nomination de Lepaon aux frais du contribuable à la tête d'une officine gouvernementale ne devrait pas calmer les esprits.

Nicolas Perruchot : Ce que je peux vous dire est simple : la CGT d’hier c’était la lutte des classes. La CGT version Thibault/Lepaon/Martinez c’est la lutte des places.

En 20 ans, le syndicat a perdu en influence, et terni l’image des syndicats : affaire Lepaon, rapport à charge sur la gestion du CE de la RATP par la CGT, difficultés d’évolution de la SNCF (co-gérée par la toute puissante CGT), attitude des dockers du port de Marseille, partout où la CGT passe, le développement trépasse...

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