Conflit du Haut-Karabakh : une nouvelle guerre du croissant contre la croix<!-- --> | Atlantico.fr
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Azerbaïdjan Ilham Aliyev Haut Karabakh
Azerbaïdjan Ilham Aliyev Haut Karabakh
©LUDOVIC MARIN / AFP

On ne change pas un Ottoman qui gagne

Et là encore c'est Erdogan qui est à la manœuvre.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Pour comprendre le présent, il convient de scruter le passé. Du temps de l'URSS, l'Arménie était une république soviétique. Le pouvoir communiste de l'époque détacha d'elle le Haut-Karabakh, peuplé d'Arméniens, pour le donner à l'Azerbaïdjan, une autre république soviétique et turcophone.

Il en fut de même avec la Crimée russophone qui fut arrachée à la Russie pour être accordée à l'Ukraine. Ainsi procédait-on à Moscou. Il fallait diviser un peu pour régner beaucoup.

Quand l'Union Soviétique sombra l'Azerbaïdjan et l'Arménie devinrent des Etats reconnus par l'ONU. Celle-ci jugeait intangibles les frontières héritées de l'empire soviétique même si elles étaient absurdes. Tel ne fut pas l'avis des Arméniens du Haut-Karabakh : ils n'avaient pas la moindre envie de vivre sous la coupe des Azéris et firent sécession.  

Depuis les affrontements sanglants entre les deux se succèdent. Celui qui est en cours est plus grave et plus violent que les précédents. Erdogan, qui est le parrain (au sens mafieux) de l'Azerbaïdjan, a accusé l'Arménie d'avoir déclenché les hostilités.  

Quand on veut connaître la vérité, il suffit de prendre le contrepied de ce que dit le numéro un turc ! Celui-ci n'a qu'un objectif : assurer son triomphe personnel et celui du croissant dans la région. Mater les Arméniens que les Turcs massacrèrent par centaines de milliers au siècle dernier est pour lui parfaitement logique : ils sont les héritiers d'une des plus anciennes chrétientés du monde.

Quand Erdogan transforma la basilique Sainte-Sophie en mosquée et qu'un imam muni d'un sabre y prononça son premier prêche, tout le monde aurait dû réfléchir au sens de cette cérémonie. Voilà qui devrait permettre de comprendre les raisons du conflit actuel. Va-t-on aider les Arméniens ? Certainement pas ! Car le président de l'Azerbaïdjan, Ilham Aliyev, est un homme très respecté.  

Il est le fils de son père qui fut président avant lui. Il n'a pas oublié son épouse dans la distribution des prébendes : elle est vice-présidente de l'Azerbaïdjan. Et son fils - n'en doutons pas - lui succèdera à son tour. Ilham Aliyev est très soucieux de son aura : dans tout le pays s'élèvent des statues le représentant.

Mais la principale qualité de ce Père Ubu d'Asie centrale est ailleurs : son pays regorge de gaz et de pétrole. C'est pourquoi la France l'a fait grand-croix de la Légion d'honneur... 

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