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Comment on se transmettait les résultats avant 20 heures avant Twitter
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Jours anciens

Le contournement de l'interdiction de diffusion des résultats électoraux a toujours été un sport pour happy few...

Anita Hausser

Anita Hausser

Anita Hausser, journaliste, est éditorialiste à Atlantico, et offre à ses lecteurs un décryptage des coulisses de la politique française et internationale. Elle a notamment publié Sarkozy, itinéraire d'une ambition (Editions l'Archipel, 2003). Elle a également réalisé les documentaires Femme députée, un homme comme les autres ? (2014) et Bruno Le Maire, l'Affranchi (2015). 

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Eh oui ! Nous autres « vieux » journalistes observons avec un certain amusement tout ce tapage autour d’une éventuelle divulgation anticipée des résultats d’une élection. Dans la profession on a toujours su avant l’heure, mais les informations étaient circonscrit à un cercle relativement retreint de «  décideurs », du moins avant le téléphone portable, avant internet et surtout avant les réseaux sociaux qui permettent l’information en temps réel.

Dans cette débrouille quasi institutionnalisée, on a connu plusieurs périodes. La première est celle où toute publication de sondages était interdite pendant la semaine précédant le scrutin. Ce qui n’empêchait pas les instituts de sondage de faire leur travail pour le compte des  partis politiques ou du monde économique. Ces sondages, on se les communiquait  sous le manteau. Au soir du dimanche électoral les grands hebdos, les chaines de télé et radios privées organisaient un grand raout dans un grand hôtel parisien ou dans leurs propres murs. Par définition les participants n’étaient pas susceptibles d’être influencés puisqu’ils étaient conviés avant 20H et généralement  les portes étaient bouclées pour éviter les fuites. Pas de risques : en ce temps là, dans les années 70 et 80, le téléphone portable n'existait pas! Et  les chefs de service parlaient souvent en langage codé pour informer leurs envoyés spéciaux sur le terrain : en 1981, à RTL, en cas de victoire de VGE on annonçait  un pull over bleu et un pull rose pour François Mitterrand ! 

Puis est arrivée  la mode du petit déjeuner du samedi matin précédant l’élection. Pour beaucoup , c’était le moment le plus attendu de la campagne, l’endroit où il fallait être. Les papes des sondages livraient alors gravement leur pronostic ...pas toujours exact... Mais cela permettait  de partager l’information avec les proches et de créer le «buzz »en famille ou entre amis. Cet usage a disparu avec la fin de l’interdiction de publier des sondages pendant  la dernière semaine de campagne.

Quant aux estimations et sondages sortie des urnes, c’était bouche cousue dans les médias jusqu’à dimanche 20H. Mais dans le domaine de l’information les frontières n’existent pas et les télés  suisses et belges, alimentées par les Instituts...français... ont publié les résultats des présidentielles de 2007 dès 18H30, sans être relayées par les médias nationaux. Mais les réseaux sociaux ont tout balayé. Il n y a plus de happy few. Chacun a accès à l’information en temps réel. La divulgation d’une estimation est elle de nature à modifier le vote de ceux qui ne se sont pas encore rendus aux urnes à 19H ? Les  autorités qui régissent les élections semblent le croire. Mais seront-elles vraiment entendues? Le système ne va-t-il pas exploser tôt ou tard ??

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