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Comment les sarkozystes draguent encore (et plus que jamais) Bruno Le Maire
©Reuters

Appels du pied

Alors que la campagne bat son plein, chaque candidat tente de déstabiliser ses concurrents par tous les moyens, ainsi le bruit court que les sarkozystes tenteraient toujours d'acheter le ralliement de Bruno Le Maire.

Christelle Bertrand

Christelle Bertrand

Christelle Bertrand, journaliste politique à Atlantico, suit la vie politique française depuis 1999 pour le quotidien France-Soir, puis pour le magazine VSD, participant à de nombreux déplacements avec Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, François Hollande, François Bayrou ou encore Ségolène Royal.

Son dernier livre, Chronique d'une revanche annoncéeraconte de quelle manière Nicolas Sarkozy prépare son retour depuis 2012 (Editions Du Moment, 2014).

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Les sarkozystes n'ont pourtant pas l'habitude d'être laudateurs envers leurs concurrents. Au contraire. Pourtant, ce matin là, dans un café, à deux pas de l'Assemblée, l'un des soutiens de l'ancien président n'en démord pas : "Bruno Le Maire fait une très belle campagne. Sur la forme comme sur le fond. Il parle directement aux gens, les fait intervenir dans ses réunions publiques. Je pense qu'il fera un bon score et c'est mérité".  Mais quelle étrange mouche a donc piqué la sarkozie ?

Le mystère n’est pas bien épais. Alors que l'ancien ministre caracole en troisième position dans les sondages, l'ancien président lui, toujours derrière Alain Juppé, se dit qu'il n'a aucune chance de l'emporter s'il ne bénéficie d'aucun soutien entre les deux tours. Or la plupart des candidats ont déjà affiché leur proximité avec le maire de Bordeaux : Jean-François Copé, en guerre contre Nicolas Sarkozy, François Fillon et NKM pour les mêmes raisons. Seul Jean-Frédéric Poisson pourrait se rallier à l'ancien président mais ces quelques points ne suffiront pas à faire la différence. Reste donc Bruno Le Maire et ses 10 à 12% d'intentions de vote et les sarkozystes ont décidé de sacrifier corps et âme pour obtenir le soutien de l'ancien ministre de l'Agriculture qui a pourtant affirmé qu'il resterait neutre.

Ils lui ont promis Matignon, bien sûr, maintes fois. Lui disant que François Baroin, dont Nicolas Sarkozy a dit qu'il serait son Premier ministre, n’était pas un problème et qu'ils le "dégageraient s'il fallait", explique un conseiller politique. Mais devant l'absence de réponse de Bruno Le Maire, l'entourage du candidat Sarkozy, persuadé qu'Alain Juppé, s’il est désigné ne tiendra pas la distance et s'écroulera au mois de février, a sorti sa botte secrète : convaincre l'ancien ministre de l'Agriculture qu'il pourrait être le recours. "Si Juppé s’effondre, tu y vas et on te soutiendra", lui aurait promis l'entourage de l'ancien locataire de l’Élysée.

Autant d'appels du pied que ne confirme pas l'entourage de Bruno Le Maire bien au contraire. "Les sarkozystes ne nous approchent pas, Bruno a été suffisamment clair en promettant une 'liberté totale (et) absolue' à ses électeurs", affirme l'un de ses conseillers. Le 2 octobre, Bruno Le Maire a, en effet, exclut, sur I-Télé, un quelconque rapprochement avec Nicolas Sarkozy à cause de "convictions politiques" divergentes. "Il défend le cumul des mandats, j'y suis totalement opposé. Il ne veut pas de renouvellement de la classe politique, je veux un renouvellement complet. Il estime qu'en matière diplomatique - choix essentiel pour le futur chef de l’État - il faut continuer à avoir un lien très étroit avec l'Arabie saoudite et avec le Qatar. J'estime indispensable de revoir nos relations (avec ces deux pays)", a-t-il expliqué ajoutant : "Comment voulez-vous trouver des points d'accord quand des divergences de fond sont aussi importantes ?". Un autre proche de Bruno Le Maire, s’esclaffe même à l'idée que les sarkozystes puissent imaginer un échec de Juppé : "celui qui sera désigné par la primaire sera élu président, surtout dans la situation dans laquelle est Hollande aujourd’hui".

Plus qu'un ralliement, ses concurrents espèrent peut-être, suggérer l'idée que malgré ses dénégations Bruno Le Maire serait prêt à se vendre pour un maroquin et ainsi le décrédibiliser. 

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