Comment les nouvelles techniques d’extraction vont révolutionner le paysage énergétique mondial<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Consommation
Les prix du pétrole ne subissent pas de grandes variations.
Les prix du pétrole ne subissent pas de grandes variations.
©Reuters

Decod'Eco

Bien qu'il paraisse relativement stable, le paysage énergétique mondial pourrait bien être profondément modifié par deux techniques d'extraction récentes.

Byron  King

Byron King

Byron King est diplômé de l'Université de Harvard et exerce actuellement la profession d'avocat à Pittsburgh, en Pennsylvanie. Il contribue régulièrement à l’édition américaine de La Chronique Agora, le Daily Reckoning. On peut également retrouver ses analyses économiques et géopolitiques dans La Quotidienne d’Agora ou L’Edito Matières Premières.

Voir la bio »

En l'absence d'événements exceptionnels qui tarissent l'offre comme la guerre (par exemple en Iran) et/ou de grandes catastrophes naturelles (par exemple, les ouragans dans le Golfe du Mexique), les prix du pétrole ne semblent pas subir de grandes variations, à la hausse ou à la baisse.

Du côté de la demande, l'économie mondiale croît lentement, sinon stagne voire recule. Dans la mesure où l'offre de pétrole s'équilibre bien avec la demande globale, on le doit à la révolution du fracking (fracturation) que connaît l'Amérique du Nord.

Remanier les champs pétrolifères mondiaux

Des années 1960 au début des années 2000, le monde développé -- Amérique du Nord, Europe occidentale, Japon et Australie -- a adopté une méthode totalement nouvelle pour obtenir du pétrole : s'approvisionner à la marge au niveau de la production énergétique locale et régionale qui est limitée (les traditionnels champs pétroliers américains et canadiens ou la Mer du Nord en Europe), mais surtout importer le plus gros des besoins en énergie de régions lointaines et instables -- vous savez lesquelles.

Toutefois, ces dix dernières années, le modèle consistant à laisser les autres faire tout le travail en fournissant du pétrole s'est tout simplement effondré. En partie du fait de l'arrivée de la Chine sur le marché pour les mêmes sources d'énergie. La Chine achetant du pétrole, cette matière a dans les faits acquis beaucoup plus de valeur.

Une autre partie de cet effondrement est due au déclin général des économies et des monnaies occidentales du fait d'une mauvaise gestion budgétaire et monétaire. Des monnaies faibles ont nourri la hausse du prix nominal du pétrole -- en commençant par le premier choc pétrolier de l'OPEP en 1973. Puis, au cours de la quarantaine d'années qui ont suivi, l'énergie est devenue très chère (avec certes des hauts et des bas). Ensuite arriva le fracking.

Cela fait à présent cinq ans que nous vivons un remaniement complet de la carte mondiale du pétrole. Cela a commencé par les Etats-Unis et le Canada et s'étend à présent au reste du monde. La technique du fracking a ouvert d'énormes volumes de pétrole et de gaz naturel jusqu'ici "limités", à la plus grande contrariété des politiques occidentaux et des potentats de l'OPEP. Par le fracking, l'industrie pétrolière a répondu à la phase baissière de la courbe classique en pic du pétrole. Il implique des niveaux élevés de capitaux et de technologie -- en fait, un modèle de "fabrication" -- pour libérer des molécules d'hydrocarbure étroitement liées à la roche.

Le fracking est industriellement complexe mais il est là pour durer. Il vous faut le comprendre, si ce n'est l'aimer. Mais il ne faut pas oublier non plus l'offshore.

Outre le fracking, le domaine de l'offshore constitue également un composant essentiel de la production de pétrole mondiale. Il y a de plus en plus de développement offshore (loin de l'OPEP) -- mais comme nous l'avons appris il y a trois ans avec l'explosion de BP, l'échec est un événement pouvant mettre à mal toute une entreprise.

Cette discussion à propos d'entreprises de fracking et d'exploitation offshore n'est pas nouvelle chez les grandes et moyennes compagnies pétrolières. Elles ne cessent de lancer de nouveaux projets. Les opérateurs repoussent les limites technologiques dans le domaine du fracking et de l'offshore.

Les barils arrivent

Pour résumer, dans un avenir proche, de plus en plus de barils proviendront de puits de plus en plus nombreux, même si beaucoup de puits présentent des courbes de déclin inquiétantes. Au moins le recours à de telles techniques permet-il de garder l'approvisionnement sous contrôle politique local.

A l'avenir, le pétrole nord-américain renforcera la sécurité énergétique à l'échelle du continent -- ce qui N'EST PAS la même chose que ce que l'on appelle "l'indépendance énergétique", terme stupide s'il en est. Les Etats-Unis continuent à importer du pétrole et continueront à le faire encore longtemps. Mais chaque nouveau baril provenant, par exemple, du Texas ou du Nord Dakota remplace un baril en provenance d'Angola, du Nigeria ou du Venezuela. Et l'OPEP doit s'en accommoder.

[Des analyses sur le marché du pétrole le reste de l'économie mondiale dans votre boîte e-mail GRATUITEMENT tous les jours ? Continuez votre lecture...]

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !