Comment le commerce sur mobile est en train de révolutionner la vente en ligne<!-- --> | Atlantico.fr
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Le chiffre d'affaires du commerce sur mobile a triplé en deux ans.
Le chiffre d'affaires du commerce sur mobile a triplé en deux ans.
©Sony

Consommation électronique

Selon les derniers chiffres de la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (FEVAD), le chiffre d'affaires du commerce sur mobile, ou m-commerce, a triplé en deux ans. Décryptage d'un marché en pleine explosion.

Catherine Lejealle

Catherine Lejealle

Catherine Lejealle est docteur en sociologie et ingénieur télécom (ENST Bretagne). Elle est professeur à l'ISC Paris et co-fondatrice de la Chaire Digital BusinessSes domaines de recherche couvrent les usages des TIC (téléphone portable, Internet, médias sociaux…)

Elle a publié La télévision mobile personnelle : usages, contenus et nomadisme,  Les usages du jeu sur le téléphone portable : une mobilisation dynamique des formes de sociabilité  aux Editions L'Harmattan et J'arrête d'être hyperconnecté ! : 21 jours pour réussir sa détox digitale chez Eyrolles.

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Atlantico : Selon la Fédération du e-commerce et de la vente à distance, le chiffre d'affaires du m-commerce a triplé en deux ans tandis que 20% des internautes pourraient payer via smartphone d'ici 2014. Comment peut-on expliquer un tel développement ?

Catherine Lejealle : Il y a plusieurs raisons. D'abord, le smartphone est un outil que l'on a toujours sur soi. On optimise ainsi notre temps libre dans les transports, lors de la pause au bureau ou lorsqu'on se trouve seul. C'est la chasse au gaspillage de temps. 
Le succès du commerce sur mobile s'explique aussi par les logiques d'usage : la première logique, celle de l'utilitaire : on sait ce que l'on cherche et ce que l'on veut.
La deuxième logique correspond à une autre attente, celle de l'achat d'impulsion : c'est le principe du lèche-vitrine, sans idée fixe.
L'achat d'impulsion a encore plus de succès sur le mobile que sur les autres supports, car on l'utilise dans des "contextes froids" : hall de gare, métro... Cet achat d'impulsion ramène du plaisir, du réconfort. Il y a d'ailleurs plus d 'achats d'impulsion sur mobile que sur ordinateur, car l'acte est moins réfléchi.

Ce mode de vente à distance va-t-il continuer à se développer ? Le m-commerce pourrait-il, à terme, concurrencer le e-commerce sur ordinateur ?

Bien sûr. D'abord en raison du confort d'utilisation qui ne cesse d'augmenter sur smartphone. L'avenir de la vente sur smartphone est le "cross-canal" : pour un achat, on va alterner les canaux physiques et numériques, et ce quel que soit le prix ou le degré de nécessité.

Le smartphone s'intègre dans le processus d'achat : dès que l'on a un moment de libre, on va vérifier les avis des internautes sur le produit - chercher de l'information -, trouver un meilleur prix etc. Dans les études, la place du mobile dans le processus d'achat a énormément changé : il n'est plus réservé à l'achat, mais est aussi de plus en plus utilisé en amont de l'achat.

En Angleterre et aux États-Unis, on utilise beaucoup les codes des produits : quelque soit le produit, on peut le scanner et trouver instantanément l'endroit où il est vendu le moins cher. Aujourd'hui, ce n'est pas encore disponible en France. Mais les connexions sur Internet se font de plus en plus par le mobile. Et avec l'arrivée de la 4G, on aura un confort encore meilleur. 

Quels sont les dangers relatifs à la transaction via smartphone ? Sont-ils les mêmes que sur Internet ?

Ce n'est plus vraiment un problème. Les banques ont mis en place un système de protection très abouti, et chaque achat est validé par la banque qui interroge son client : il y a un système de double protection qui fait que donner son numéro de carte bleue sur son smartphone n'est pas plus dangereux que sur l'ordinateur.
La confiance dans le numérique a considérablement augmenté ces dernières années, et le smartphone a bénéficié de cette hausse de confiance. D'après les enquêtes, environ 97% des gens se disent satisfaits ou très satisfaits de la vente à distance, ce qui est au-delà du chiffre que l'on a pour les ventes en magasin. 
Il n'y a plus cette peur du secret des codes bancaires, elle est davantage autour des traces numériques, car chaque achat laisse une empreinte. Il faut donc être prudent là-dessus.

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