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Comment la préférence immigrée a fait le lit de la préférence nationale
©Reuters

La France aux Français ?

Le réel finit toujours par se venger. Deux livres sont là pour en témoigner.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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L’un est pamphlétaire. L’autre est géographe. L’un a écrit "Le suicide français" qui se vend comme des petits pains. L’autre a publié "La France périphérique" qui se vend nettement moins bien. L’un apostrophe, dénonce et appelle, avec quelques excès, à une insurrection des âmes. L’autre étudie, analyse et donne à voir une France malheureuse d’avoir été oubliée et ostracisée.

La France périphérique (à ne pas confondre avec celle du périphérique !) de Christophe Guilluy, c’est la France de l’entre-deux. La France pavillonnaire devenue inaudible à cause du bruit des cités. La France qui n’est ni ZEP, ni ZUP, ni ZSP (Zone de Sécurité Prioritaire). Sa voix, pourtant majoritaire, a été étouffée pendant longtemps. Maintenant elle parle dans les urnes et dans la rue. Et elle parlera de plus en plus fort.

D’avoir vécu pendant trois décennies sous l’étouffoir de la préférence immigrée la fait, par réaction, un peu lorgner vers la préférence nationale, cheval de bataille du Front National. Il paraît que c’est pas bien. Peut-être. Mais à qui la faute ? La faute à une frénésie amoureuse et imbécile qui, depuis les années 80, a fait figure de catéchisme obligé. Plus la xénophobie imaginaire des Français était dénoncée, plus s’imposait une xénophilie délirante et destructrice.

Dans les années 80 (et on en entend encore les balbutiements aujourd’hui), la pensée fut remplacée par une mode. Il était à la mode d’avoir une beurette comme maîtresse ou un beur comme fiancé. Il était à la mode de former des couples mixtes. Non, non, pas un homme et une femme, mais un Juif et une Arabe, un Noir et une Blanche, un catholique et une musulmane… Seuls eux étaient beaux et dignes de représenter la France bigarrée et métissée qu’on appelait de ses vœux.

Dans ces années-là, les filles arabes étaient bien sûr les plus belles : elles posaient en petite tenue pour les magazines (le voile n’était pas encore en vogue). La presse féminine cherchait désespérément des cover-girls et des mannequins noires. Dans ces années-là, le rap (expression sublime des banlieues) commençait à remplacer la musique et les tags furent décrétés aussi importants dans le domaine artistique qu’un quelconque Van Gogh ou Picasso.

C’est ça qui était in. Et c’est la France qui était ringarde. On créa un Ministère de la Ville qui ne s’occupa d’aucune ville, mais seulement des banlieues. Des milliards déversés sur les "cités sensibles" sans autre résultat qu’une augmentation galopante du chômage, de la criminalité et d’une effrayante acculturation. Cette mode (on ne peut quand même pas dire "pensée") s’imposa partout comme une évidence. Des semi-intellectuels, des penseurs de bistrot dans le vent, des plumitifs qui n’avaient pour seul viatique intellectuel que la détestation du béret basque tinrent ainsi pendant longtemps le haut du pavé, trustant télés, radios et journaux.

Cette mode connut son apogée, son couronnement triomphant, lors de la Coupe du Monde de Football de 1998. On aurait pu célébrer une victoire tricolore. Mais non, ça n’aurait pas été in. On célébra donc le succès de la France Black, Blanc, Beur. Une hystérie qui faisait bon ménage avec la bêtise la plus crasse. Avec, modèle de ce genre dévoyé, un célèbre article des Inrockuptibles accusant "Le fabuleux destin d’Amélie Poulain" d’être un "film vichyssois", car on n’y voyait ni Arabes, ni Noirs.         

Cette période touche heureusement à sa fin. La France périphérique, c’est-à-dire, pour simplifier, la France tout court, sort d’une longue torpeur. D’avoir supporté un incessant matraquage qui accordait aux "autres" une identité enviable, une sorte de sur-identité, lui donne certainement envie d’affirmer enfin la sienne. Je ne la crois pas haineuse, même si je ne raffole pas du prince charmant (Marine Le Pen) qui engrange les bénéfices de ce réveil. Mariage Pour Tous, Manif Pour Tous… Ils veulent simplement La France Pour Tous (pas "la France aux Français" !). Donc pour eux aussi.  

Et n'oubliez pas : le A-book de Benoît Rayski, Le gauchisme, cette maladie sénile du communisme, est toujours disponible à la vente sur Atlantico éditions : 

Le gauchisme, cette maladie sénile du communisme

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