Clinton président en France : c’est juridiquement impossible... Mais ça ressemblerait à quoi ? <!-- --> | Atlantico.fr
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L'affaire Monica Lewinsky oubliée, Bill Clinton dispose aujourd'hui d'une image très positive dans le monde.
L'affaire Monica Lewinsky oubliée, Bill Clinton dispose aujourd'hui d'une image très positive dans le monde.
©Reuters

Politique fiction

L'ancien président des Etats-Unis s'est imaginé, lors d'une interview télévisée mercredi 26 septembre, candidat à la présidence en France. Bill Clinton pourrait-il faire mieux que François Hollande ?

André Kaspi

André Kaspi

André Kaspi, est agrégé d'histoire, spécialiste de l'histoire des États-Unis. Il a été professeur d'histoire de l'Amérique du Nord à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et directeur du Centre de recherches d'histoire nord-américaine (CRHNA). Il a présidé notamment le comité pour l'histoire du CNRS.

 

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Atlantico : L’ancien président des Etats-Unis, Bill Clinton, a expliqué amusé lors d'une interview télévisée mercredi 26 septembre, qu'il pourrait se présenter à la présidence en France et en Irlande. Juridiquement, cette candidature serait-elle possible ?

André Kaspi :Non, cette lecture de la constitution française est fausse. Juridiquement, cette candidature n'est pas possible. Mais ce n’est pas la première fois que l’on imagine Bill Clinton président d'un autre pays que les Etats-Unis. Par exemple, Bill Clinton est extrêmement populaire en Israël. Les Israéliens se sont demandés pourquoi il ne pourrait pas être président de l’Etat d’Israël. Mais là encore,  il ne remplit pas les règles nécessaires pour être candidat.

Néanmoins, cela signifie que Bill Clinton est de plus en plus populaire. On a oublié le scandale de Monica Lewinsky, on retient simplement une présidence active, prospère, qui rappelle le temps où les Etats-Unis était une véritable superpuissance puisque l’Union soviétique avait disparue. Par ailleurs, Bill Clinton a une personnalité charmeuse. C’est un homme qui plaisante, qui s'exprime bien, c’est un homme qui séduit. Ainsi, beaucoup de pays se disent : "Ce serait bien que notre président ressemble à Bill Clinton". Et compte tenu de son action aux Etats-Unis, qui dans l’ensemble a été plutôt bonne, Bill Clinton serait sans doute moins mauvais que le président que nous avons élu.

En tant qu’Américain, quelle pourrait être sa vision de la politique européenne et quel impact pourrait-il avoir dans la résolution de la crise ?

Bill Clinton serait sans aucun doute extrêmement dynamique pour protéger l’euro. Il ferait beaucoup pour stimuler la croissance, ce qui ne veut pas dire qu’il réussirait. Il est évident que la solution à la crise dépasse largement la personnalité de tel ou tel leader. Je crois qu’il réussirait à redonner confiance parce que c’est un homme qui incite à l’optimisme. Et c’est un atout formidable.

Avec Bill Clinton, quelles pourraient être les relations franco-allemandes ?

Si on le replace dans la position européenne française, il aurait certainement charmé Angela Merkel. Néanmoins, les positions de chacun des pays n’auraient pas beaucoup varié. Ce n’est pas par le charme que l’on constitue véritablement une alliance ou que l’on fait changer la nature des relations bilatérales.

A son accession au pouvoir, Bill Clinton était confronté à une forte montée du chômage. Aujourd’hui, le chômage explose en France. Quelles politiques pourrait-il adopter pour la France ?

Il est certain que Bill Clinton n’aurait pas opté pour une politique de création d’emplois publics. Il aurait sans doute essayé de mélanger l’appel aux fonds publics et l’appel aux fonds privés qui jouent traditionnellement un rôle important aux Etats-Unis. Je ne pense pas qu’il aurait pratiqué une politique franchement étatiste.

L’économie de la France aurait-elle pu s’ouvrir à un capitalisme plus débridé sous Bill Clinton ?

Un capitalisme plus débridé, peut-être pas, mais une économie ouverte sur le marché, sur la productivité, sur le dynamisme extérieur, oui. Lorsqu’il dirigeait les Etats-Unis, Bill Clinton a beaucoup fait pour nouer des contacts commerciaux avec l’étranger.

Imaginons que dans quatre ans Bill Clinton devienne président de la République française. Qui pourrait être son Premier ministre ?   

Il est difficile de répondre car aux Etats-Unis il n’y a pas de Premier ministre. Il faudrait quelqu’un qui soit moins exubérant, quelqu’un de plus posé que Bill Clinton.


Propos recueillis par Charles Rassaert

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