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Les Chinois n'en peuvent plus de la répression sexuelle du régime communiste
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Strip Mahjong

Les instincts sexuels refoulés par la révolution culturelle sous Mao sont en train de réapparaître avec l'émergence d'une société de consommation. Pourtant, le régime continue d'exercer une répression sexuelle, et la frustration des jeunes Chinois grandit.

Dans le Confucianisme classique comme au vu des critères modernes, une bonne vie se caractérise par deux éléments : être bien nourri et être satisfait de sa vie sexuelle. Après avoir résolu le problème du pain, la Chine doit donc mettre un terme à la répression sexuelle de ses citoyens, selon Bai Mo, du site EEO.

Au moment où l'Occident faisait sa révolution sexuelle, dans les années 1960, la Chine subissait de plein fouet la révolution culturelle imposée par Mao. Vouée à éradiquer "tous les éléments capitalistes" de la société chinoise, cette politique a transformé les instincts sexuels en idolâtrie.

Aujourd'hui, après des décennies de frustration, ces instincts resurgissent avec la stimulation de la croissance économique et du matérialisme. Les Chinois s'aperçoivent qu'au lieu d'aimer le dirigeant, ils peuvent très bien s'aimer entre eux. Le résultat, c'est une véritable explosion de l'énergie sexuelle, qui se manifeste par des "symptômes d'hystérie", comme le fait remarquer le sexologue américain Thomas W. Laqueur.

Le marché du mariage

Un phénomène largement favorisé par la concentration des ressources (argent, pouvoir et prestige) entre les mains de quelques-uns depuis une vingtaine d'années, ainsi que par le déséquilibre hommes/femmes : aujourd'hui, il y a 120 hommes pour seulement 100 femmes en Chine. D'ici quinze ans, plusieurs dizaines de millions d'hommes seront dans l'incapacité de trouver une femme. En conséquence, le mariage devient un véritable "marché" où les femmes sont en position dominante.

La tentation pour elles d'utiliser le sexe ou le mariage pour s'élever socialement va grandissante, comme le montre un récent sondage effectué par le site de rencontres hongniang.com: 43% des jeunes Chinoi(se)s placent la situation financière et l'environnement familial comme premier critère dans le choix d'un partenaire, devant les qualités personnelles.

Répression et misère sexuelle

Et la situation est d'autant plus grave que le sexe reste un sujet tabou dans la société chinoise, ce qui pèse sur l'épanouissement sexuel des individus. Des lois très répressives condamnent encore plusieurs pratiques sexuelles, comme l'orgie, passible de trois ans et demi de prison. Résultat : près de 26% des femmes chinoises n'ont jamais eu d'orgasme (pour une moyenne mondiale de 10%), le nombre moyen de partenaires sexuels au cours d'une vie est d'à peine 1,3 (contre 16 dans le monde), et à peine 30% des jeunes sont favorables aux rapports avant le mariage.

Une répression qui alimente la frustration des jeunes chinois, prêts à se jeter sur la moindre petite annonce (fausse) prétendument envoyée par une jeune chinoise à la recherche de ce que les Occidentaux appellent "une aventure d'un soir". EEO rapporte qu'ils seraient plus de 120 000 à consulter régulièrement ces sites, malgré l'évidente absence de sérieux des annonces qui y sont déposées. Le web est devenu le repère le plus frappant de la misère sexuelle de la jeunesse chinoise.

Car dans le même temps, le régime continue de punir sévèrement la pornographie, en dépit de la liberté d'expression et de publication proclamée par la Constitution.

Autre problème : le déficit d'éducation sexuelle des jeunes Chinois, qui pose des problèmes évidents. Selon ZeNews India, près de 14% des jeunes n'ont pas utilisé de contraceptif lors de leur première relation. Ce qui explique peut-être le taux élevé de contamination au VIH par voie sexuelle : 64%, selon le ministère de la santé, cité par le People's Daily Online.

Nul doute, donc, que pour devenir un pays avancé, la Chine devra mettre un terme à la répression sexuelle qu'elle exerce sur le peuple. En effet, que le régime y consente ou non, la révolution sexuelle chinoise devra bien avoir lieu un jour.

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