Caricatures dans Charlie Hebdo : à l'islam de s'adapter aux règles de la République pas l'inverse<!-- --> | Atlantico.fr
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Charlie se moque de toutes les religions, pas seulement de l'islam
Charlie se moque de toutes les religions, pas seulement de l'islam
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Affaire Charlie Hebdo

L'hebdomadaire satirique a publié ce mercredi, des caricatures du prophète Mahomet, alors qu’une flambée de violences secoue le monde musulman en raison d'un film anti-islam.

Thierry Jaune

Thierry Jaune

Thierry Jaune, 50 ans, est journaliste et chef d’entreprise.

Il écrit sous pseudo.

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Ce qui est irresponsable, c'est d'envisager de ne pas caricaturer l'islam et les musulmans. Ce qui est une grossière manipulation relevant de la propagande totalitaire, c'est l'argumentation du Conseil français du culte musulman qui évoque "l'islamophobie". Le CFCM continue à tenir un double langage : oui à la liberté d'expression, mais pas touche à l'islam. Il rate une occasion de pédagogie et fait preuve d'une faiblesse coupable.

Charlie se moque de toutes les religions, pas seulement de l'islam qui, une nouvelle fois, fait preuve d'une paranoïa et montre sa difficile comptabilité avec la démocratie républicaine.

N'en déplaise aux hiérarques musulmans, on peut rire de ces caricatures sans pour autant détester l'islam, le coran et les musulmans. D'ailleurs, on peut même être athée, position difficilement imaginable pour les barbus. On peut considérer que, comme les autres religions, l'islam est une croyance archaïque, sans aucun intérêt et donc parfaitement inutile. Ce n'est pas pour autant qu'on ressent de la colère contre les adeptes des religions. Tant qu'ils ne cherchent pas à imposer leurs croyances et leurs conséquences rétrogrades (ramadan, voile, mariage forcé pour les musulmans, refus de l'avortement ou du mariage des prêtres pour les catholiques, etc.) qui sont une insulte à l'intelligence humaine. Tant qu'ils ne se comportent pas en nazis, prêts à tuer au nom du prophète.

Si le gouvernement (Ayrault, Fabius notamment) est dans son rôle, de protection à court terme de la population, lorsqu'il appelle à la modération, (appel qui concerne d'ailleurs autant les journaux que les musulmans), ne pas publier de caricature serait un aveu de faiblesse face aux extrémistes et fanatiques qui refusent les lois de la République, aujourd'hui musulmans, demain catholiques, après-demain sectaires. L'ancien Premier ministre François Fillon l'a bien compris et l'exprime avec courage, calme et dignité : "Je défends 'Charlie Hebdo', je défends la liberté d'expression et je pense qu'on ne doit pas céder un pouce de terrain dans ces domaines-là". Et il faut rappeler le combat visionnaire de Jean-François Copé contre la burqa. Mais I-Télé se déconsidère en choisissant de ne pas montrer les caricatures. Et d'autres, comme Rama Yade ("dans le contexte actuel, il faut être responsable") ratent leur rendez-vous avec l'Histoire. Dans 50 ou 100 ans, nous comprendrons ce que doit le maintien de notre liberté de pensée et d'expression a des journalistes courageux comme ceux de Charlie Hebdo.

Non seulement on ne doit "pas céder un pouce de terrain", mais il faut cesser de tergiverser, comme nous le faisons depuis 20 ans, avec les musulmans. Le gouvernement français, soutenu à 100% par l'opposition, doit leur demander une adhésion totale et sans aucune ambiguité aux lois et valeurs de la République. Il faut leur demander d'adopter un comportement neutre dans la rue et dans tous les lieux publics, de limiter leur pratique religieuse au domicile et à la mosquée. Il faut leur demander de cesser le prosélytisme. Il faut demander aux hommes de remplacer les babouches par des chaussures, les pyjamas par des habits occidentaux et de raser leurs barbes moyenâgeuses, aux femmes d'ôter leurs voiles, quels qu'ils soient. Voiles et pyjamas sont le premier signe du refus, au nom de l'islam, de l'égalité constitutionnelle entre hommes et femmes. Voiles et pyjamas manifestent le refus de la prééminence de la loi républicaine sur la religion. Il faut inclure dans le serment sur la nationalité française l'acceptation de l'idée que la loi est supérieure à la religion. La présence de femmes voilées pour accompagner les sorties d'école n'est pas du tout un sujet compliqué comme le laisse entendre Vincent Peillon. C'est un sujet très simple : l'école de la République française est laïque et ne peut accepter la propagande en faveur de l'islam que représente une maman voilée. Non seulement il ne faut pas céder au chantage des associations militant pour ces mères voilées, mais il faut déclencher une grande et longue bataille juridique et de communication pour dire que l'Etat ne cèdera jamais, quitte à renforcer l'arsenal juridique protégeant sa neutralité et notre laïcité. Une tâche urgente pour le Parlement.

C'est aux musulmans de s'adapter aux règles de la République, pas l'inverse. Ces règles nous permettent de vivre ensemble, dans le respect et la paix. Toute concession de la part de la République l'affaiblit. Toute concession aux religions (aujourd'hui les musulmans, hier les catholiques, demain les juifs) dans une volonté d'apaisement, relève d'une attitude munichoise et prépare le contraire du but recherché : la montée du racisme, le ras-le-bol des laïques, l'incompréhension des catholiques, la progression du Front national, et encourage les salafistes au prosélytisme et à mettre la pression sur les musulmans républicains.

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