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Les technologies vertes pour réduire les dépenses d’énergie sont un secteur d'activité en pleine explosion.
Les technologies vertes pour réduire les dépenses d’énergie sont un secteur d'activité en pleine explosion.
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A la recherche des marchés

Les créations d'entreprises, autoentreprises comprises, continuent d'enregistrer reculs sur reculs (-2,1% en mai). Pourtant des secteurs offrent des opportunités pour qui veut lancer sa propre affaire, à condition de bien s'y prendre.

Philippe  Hayat

Philippe Hayat

Philippe Hayat est entrepreneur et repreneur d'entreprises, professeur à l'ESSEC, cofondateur du fonds d'investissement Serena Capital, et président de l'association 100 000 entrepreneurs qui vise à l'enseignement la culture de l'entrepreneuriat aux jeunes. Il a remis a remis à Fleur Pellerin le rapport "Pour un New Deal entrepreneurial en Octobre 2012.

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Atlantico : Les créations d’entreprises sont en recul de 2,1% en mai par rapport à avril, selon les derniers chiffres de l’Insee. Même si l’heure est à la morosité, a-t-on identifié des secteurs en particulier qui offriraient des opportunités à qui voudrait créer sa propre entreprise ? Quels sont-ils ? Quelles demandes attendent d’être satisfaites ?

Philippe Hayat : Tous les secteurs d’activité offrent des opportunités, même les plus traditionnels. Tout d’abord parce que les habitudes de consommation évoluent, il faut inventer de nouvelles manières de les satisfaire. Ensuite parce que les nouvelles technologies permettent de faciliter la diffusion de ces produits et services.

De nombreux secteurs d’activité sont en pleine explosion. Parmi exemple, les services à la personne, tirés par l’allongement de la durée de vie, qui fait naître de nouveaux besoins d’assistance, de divertissement, de technologies de soin à distance, etc. Mais aussi les technologies vertes pour réduire les dépenses d’énergie. Ou encore les contenus de la connaissance, puisque le savoir évolue si vite qu’on a besoin de se former à chaque période de la vie. Les exemples de secteurs porteurs sont innombrables…

Quand on parle de création d’entreprise, on pense souvent à internet. Les start-up créant des applications ou proposant toutes sortes de services web ont-elles tendance à occulter tous ces domaines dans lesquels il est possible de lancer sa propre affaire ? Les « bons vieux » commerces ont-ils été ringardisés par le net ?

Les « vieux » secteurs offrent de belles perspectives. Les nouvelles technologies et les réseaux sociaux permettent de démultiplier les débouchés commerciaux de toute entreprise, sans avoir à recruter une armée de représentants (même si les coûts de marketing en ligne sont coûteux également). L’innovation n’est pas uniquement technologique, elle consiste à mieux servir le client sur ses besoins les plus traditionnels. Dans les dix prochaines années, 800.000 pme seront à vendre. Elles constituent de belles opportunités pour qui sait les faire bénéficier des nouvelles technologies pour les rendre innovantes.

Internet n’est qu’un moyen de faire connaître et commercialiser une offre. L’outil ne justifie pas l’objet de l’entreprise, il ne fait que l’enrichir et l’accélérer. Par exemple, le modèle économique du commerce électronique est en train d’être redéfini. Il y a quelques années, les entrepreneurs se disaient que n’importe quel produit (les fleurs, les voyages, les chaussures, etc.) pouvait justifier la création d’un site de commerce en ligne, dans la foulée d’Amazon. Aujourd’hui, on sait que le modèle n’est pas tenable. Si le produit n’est pas différencié par rapport à la concurrence, le site de commerce électronique subit une guerre des prix qui rogne ses marges et les amène sous les 30%. Il n’arrive plus à supporter le coût de recrutement et de fidélisation des clients et ne peut pas survivre. On en revient donc à des fondamentaux traditionnels : mon produit doit être unique afin d’être commercialisé au bon niveau de prix, permettant d’afficher une marge brute de 50% au moins. Mes clients doivent être fidèles et fréquenter mon site pour les produits qu’il offre, pas pour leur prix. De plus en plus d’entreprises de commerce en ligne souhaitent ouvrir des magasins physiques et créer des cartes d’abonnement pour fidéliser leurs clients. On en revient à des recettes vieilles comme le monde…

Quelles sont les exigences aujourd’hui pour réussir à lancer et pérenniser sa propre activité ? N’a-t-on d’autre choix pour se démarquer et attirer la clientèle que de faire de « l’ultra qualité », à un prix restant modéré ? Faut-il faire une croix sur des marges importantes ?

Tout modèle qui consisterait à se différencier par le prix et la baisse des marges est voué à disparaître, car il y aura toujours un concurrent plus astucieux, ou plus fou, qui vendra moins cher que les autres. Il faut rechercher l’offre qui se différencie par la technicité ou le service qu’elle propose. Celle qu’on est prêt à payer parce qu’elle n’a pas d’équivalent. Il faut construire une récurrence de revenus (modèles d’abonnement par exemple), afin de construire une activité pérenne et un portefeuille de clients fidèles. Il ne faut pas hésiter à se lancer sur une niche et vouloir en être le leader, afin de créer un avantage concurrentiel indiscutable. Et ces niches se trouvent souvent dans des secteurs traditionnels, loin des modes. Comment savoir que l’on tient la bonne idée ? Elle n’est jamais bonne du premier coup, elle se travaille, s’affine, se forme d’échec en déception. Interroger sans cesse de futurs clients… Eux seuls savent décrire leurs besoins, leurs contraintes, leurs envies.

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