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Ces 9 raisons pour lesquelles Davos 2017 compte plus que d’habitude
©Reuters

En Suisse, il n'y a pas que du chocolat

Se déroule en ce moment le Forum économique mondial à Davos en Suisse. Des positions de la Chine au discours inaugural de Donald Trump en passant par les annonces de Theresa May sur le Brexit : voici les éléments à ne pas louper qui vont impacter cet événement.

Philippe Crevel

Philippe Crevel

Philippe Crevel est économiste, directeur du Cercle de l’Épargne et directeur associé de Lorello Ecodata, société d'études et de conseils en stratégies économiques.

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Atlantico : Cette semaine se tient le Forum économique mondial dans la ville de Davos en Suisse, compte tenu des événements politiques et économiques actuels quels sont les 10 éléments à surveiller ?

  • L’ombre du discours inaugural de Donald Trump :

Depuis son élection le 8 novembre dernier, Donald Trump occupe le devant de la scène par ses discours et ses tweets. Donald Trump est disruptif par sa méthode, par ses nominations. Il est non politiquement correct. Cela génère des interrogations, des craintes mais dans le même temps les marchés financiers semblent en redemander. En prônant la relance des grands travaux, en promettant la baisse de la fiscalité, il a dopé d’espoir le monde des affaires. Nul ne sait s’il sera un Président aussi imprévisible que le candidat l’a été ou si l’exercice du pouvoir arrivera à le policer. Certains veulent croire son protectionnisme que son anti-européanisme ne sont des rodomontades de préaux d’école ; d’autres craignent un repli des Etats-Unis. Certains considèrent que Donald Trump devra passer sous les fourches caudines du Congrès quand d’autres imaginent des Etats-Unis redessinant le monde avec comme allié la Russie.

  • Le fantôme de la globalisation :

Davos, le Forum Economique Mondial est année après année devenu le symbole de la mondialisation ou de la globalisation en marche. Avec le retour des tentations protectionnistes, du nationalisme, du populisme, la globalisation semble être remise en cause de toute part. Certes, à Davos, on sait distinguer l’écume des vagues des réalités. La globalisation de l’économie ne saurait disparaître par la simple accumulation de déclarations péremptoires.

  • La nouvelle place de la Chine

La présence du Président de la Chine communiste, Xi Jinping à Davos est révolutionnaire en soi. Qu’en plus, ce dernier fasse un discours en faveur du libre échange, de la mondialisation l’est également comme quoi « le communisme est soluble dans le capitalisme » à moins que cela soit l’inverse. La Chine semble reprendre le flambeau du capitalisme face à des pays avancés fatigués et résignés. Nous sommes peut être en train d’assister à une passation de témoin. La Chine, l’Empire du Milieu, tisse sa toile en acquérant des entreprises à l’international et décide de devenir un acteur incontournable du jeu économique mondial. Il est fort à parier que dans 10 ans les institutions internationales comme le FMI ou la Banque Mondiale auront une toute autre composition. Si cela n’est pas le cas, la Chine développera ses propres institutions comme elle l’a fait par ailleurs avec la création d’une Banque Internationale de Financement.

  • Des démocrates attristés :

Les vieilles démocraties semblent être déprimées. Pour autant, il n’y a jamais eu autant de pays démocratiques et aussi peu de conflits. Pour autant, jamais les vieux pays avancés n’ont eu le sentiment d’être aussi vulnérables. La crise des migrants, Daech, la léthargie de la croissance, la montée des populismes… minent les démocraties. Il y a une panne d’imagination au pouvoir au point où la Russie avec son Président Vladimir Poutine donne le La de la vie internationale.

  • Theresa May et ses annonces concernant le brexit :

Theresa May à travers son discours du 17 janvier 2017 a signifié qu’il y a une vie en dehors de l’Union européenne. Elle a appelé de ses vœux une vraie sortie et l’entrée dans un nouveau monde sans Bruxelles, sans Cour de Justice de l’Union Européenne, sans Parlement européen. Londres veut effacer plus de 60 ans de construction européenne. Face à elles, les Européens semblent bien désarmer. Le Royaume-Uni restera-t-il uni ou sera-t-il désuni avec le départ de l’Ecosse et de l’Irlande du Nord. Nul ne le sait. Nous entrons dans une longue période de négociation. Theresa May en optant pour un hard Brexit a voulu prendre date.

  • Les malheurs de l’Europe

Davos est en Europe mais l’Europe a-t-elle encore un numéro de téléphone ? L’Europe fêtera cette année le 60ème anniversaire du Traité de Rome mais en raison d’une série d’élections aux Pays-Bas, en France, en Allemagne et en raison du Brexit, la fête d’anniversaire risque d’être terne. La relance de la construction européenne annoncée après le référendum britannique du 23 juin dernier tarde à venir.

  • La responsabilité de chacun :

A Davos, la question de la montée des inégalités fait l’objet de nombreuses discussions et de débats. Cela peut surprendre mais de plus en plus de milliardaires considèrent que la croissance bute sur un mauvais partage des revenus. Même à Davos, il est possible de parler de pauvreté comme quoi il ne faut pas désespérer. Il n’est pas certain que le revenu universel de Benoît Hamon ne fasse recette. Peut être que celui de Gaspard Koenig le responsable de Génération Libre et ancien collaborateur de Christine Lagarde pourrait recevoir un meilleur accueil, bien que…

  • Le poids des nouvelles technologies :

Le CES de Las Vegas fait de l’ombre à Davos. Les responsables économiques et politiques font de plus en plus le déplacement dans la capitale du jeu des Etats-Unis. Davos s’est embourgeoisé. Le Vice Président des Etats-Unis, Joe Biden vient faire ses adieux. Certes, treize entreprises spécialisées dans l'énergie et l'automobile y annoncent une coopération pour favoriser le développement de l'hydrogène. Certes, la marche du digital, des objets connectés, des biotechnologies et des nanotechnologies est jugée à Davos comme la solution pour retrouver de la croissance, il faudra un peu plus que quelques accords et vedettes pour entraîner l’adhésion de la population.

  • Les soirées enivrantes de réseautage

Le Forum sert-il encore à quelque chose ? Est-ce toujours l’endroit magique pour avoir les puissants d’hier, d’aujourd’hui et de demain ? Le charme désuet de cette station de ski permet toujours de faire quelques rencontres enrichissantes mais aujourd’hui le show a pris le pas sur le off. 

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