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Un président centriste en 2012 ?
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VGE 2.0

Ce week-end, les parlementaires valoisiens, réunis en congrès, devraient accepter de rejoindre une confédération centriste, après le Nouveau Centre qui en a validé le principe le 7 mai dernier. Les centres sont-ils capables de se doter d'un leader et d'en faire un candidat à la présidentielle ?

Alexis Massart

Alexis Massart

Alexis Massart  est directeur d'Espol, école européenne de sciences politiques et sociales de l'Université catholique de Lille.

 

 

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Atlantico : Est-ce que le centre peut faire un président de la République en 2012 ?

Alexis Massart : Il en a déjà fait un en 1974 ! Donc rien n’exclut qu’il puisse en faire un éventuellement en 2012, mais cela passe par une décision irrévocable de candidature, ce qui n’est le cas de personne pour l’instant au centre, que je sache, puisqu’il y a toujours des candidats potentiels en période préélectorale…

Maintenant, en ce qui concerne le centre droit, les choses semblent se clarifier autour d’une candidature de Jean Louis Borloo, qui dispose d’une popularité intéressante dans les sondages déjà

Quid de François Bayrou ?

Ce n’est pas la même configuration politique. Il est plutôt sur un discours « centre autonome », même si les dernières échéances voyaient le Modem discuter avec la gauche. La configuration Borloo est une configuration de centre droit, une recomposition de ce qu’était l’UDF il y a quelques années. Cela veut dire très certainement que l’UMP va éclater encore un peu plus qu’il ne l’a déjà fait aujourd’hui. En 2005, on pouvait imaginer voir apparaitre en France un grand parti de droite et de centre droit, une sorte de PPE à la française, c’était le pari de l’UMP. Mais cela impliquait un équilibre interne. Or la tendance ex-RPR ayant assez rapidement repris la main sur les organes du parti, cela pousse les centristes à sortir, ce que certains ont déjà fait, et ce que d’autres vont faire dans les mois qui viennent.

Le rêve, l’hypothèse, l’utopie, d’une confédération des centres qui irait du centre droit au centre gauche, sur un seul candidat ?

L’hypothèse crédible à ce stade est plutôt la création d’une formation de centre droit plus visible, plus forte, mais une configuration allant jusqu’au centre gauche, avalant Bayrou et le Parti Radical, me paraît difficile à imaginer. Mais j’ai du mal à imaginer Bayrou accepter une configuration de ce type. Maintenant, il aurait toute sa place dans une confédération de ce genre, il a dirigé le CDS puis l’UDF. Mais sa stratégie présidentielle, ses velléités d’y aller, l’en empêche.

Jean Louis Borloo peut il rééditer le coup de François Bayrou en 2012 voire faire mieux et être au second tour ? Et pour y arriver que doit-il encore faire ?

La possibilité de rééditer le coup de Bayrou n’est pas à exclure. C’est un homme de challenge, qui a réussi à plusieurs reprises des opérations électorales de manière assez impressionnantes. Il a été élu à Valenciennes haut la main alors que personne ne le connaissait quelques mois auparavant. Il a toujours fait des scores très impressionnants aux élections régionales, dans le Nord-Pas-de-Calais. Il a donc un historique de coups électoraux réellement efficaces. Il doit cependant réussir la création de la confédération des centres, et incarner un projet politique en rupture, qui vienne à nouveau faire rêver les électeurs, et il a la capacité d’entrainement autour de lui, car c’est un homme de conviction profond, il n’est pas venu en politique pour faire carrière il avait déjà réussi avant.

Doit-il "tuer" Hervé Morin pour réussir ?

Jean-Louis Borloo n’est pas  un tueur, c’est un homme de dialogue qui veut convaincre sur un projet. Il y passera des nuits s’il faut pour entrainer avec lui vers la victoire. A ce stade ils se promettent tous réciproquement des avenirs politiques s’ils travaillent ensemble.

Borloo chasse-t-il sur les mêmes terres que François Bayrou ?

Oui et non. Une partie de l’électorat de droite peut-être séduit par les deux, qui rejettent la dérive sarkozyste. Maintenant, il a la capacité à s’adresser plus facilement et avec plus de facilité et de crédibilité aux classes populaires. Jean-Louis Borloo a en effet mis les mains dans le cambouis dans le valenciennois, il a montré ce qu’il était capable de faire, c’est un argument de poids en sa faveur.

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