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Ce que le soutien de Nicolas Sarkozy à François Fillon révèle des objectifs de l’ancien président
©France 2

Eminence grise

Les proches de Nicolas Sarkozy et lui-même n'ont pas hésité à faire part de leurs craintes de voir François Fillon perdre l'élection présidentielle. Mais ils continuent de soutenir leur candidat malgré les affaires. Vendredi 7 avril, l'ancien Président a appelé à voter François Fillon, en faisant fi des "hésitations" et des "états d'âme".

Bruno Jeudy

Bruno Jeudy

Bruno Jeudy est rédacteur en chef Politique et Économie chez Paris Match. Spécialiste de la droite, il est notamment le co-auteur du livre Le Coup monté, avec Carole Barjon.

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Atlantico : Ce vendredi 7 avril, Nicolas Sarkozy a pu appeler à voter François Fillon, en faisant fi des «hésitations» et des «états d'âme». Où en sont les sarkozystes exactement dans la campagne ? Quels peuvent être leurs objectifs à quelques semaines du scrutin ? 

Bruno Jeudy : Les militants sarkozystes globalement se sont rangés derrière la candidature de François Fillon. Les électeurs eux sont partagés. Une grosse moitié, un peu plus de 60%, disent dans les sondages qu'ils voteront pour François Fillon. Mais le reste se partage entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron. 

Les barons sarkozystes sont également divisés. Il y a ceux qui font campagne activement (comme François Baroin, Luc Chatel ou Éric Woerth), ceux qui font campagne en trainant les pieds (comme Laurent Wauquiez et Brice  Hortefeux) et ceux qui ne font pas du tout campagne et qui même se bouchent le nez pour voter François Fillon (comme Christian Estrosi). 

Dans le cas d'un succès de François Fillon au mois de mai, quel pourrait être le rôle joué par Nicolas Sarkozy et ses soutiens ?

Nicolas Sarkozy restera dans sa position de retraité de la vie politique. Les soutiens eux seront récompensés à la hauteur de leur investissement dans la campagne. Il y a de fortes chances que François Baroin en cas de victoire de François Fillon, soit Premier Ministre et que les autres comme Luc Chatel ou Éric Woerth obtiennent des postes importants. 

Quant à Laurent Wauquiez, il y aura sans doute débat, mais il voudra probablement prendre la tête du parti Les Républicains. Il faudra voir quels seront ses relations avec François Fillon à ce moment-là.

Al'inverse, quelles pourraient être les réactions des sarkozystes, et de Nicolas Sarkozy lui même, en fonction des autres scénarios qui peuvent se profiler ? 

En cas de défaite, ce sera feux sur François Fillon forcément. La droite risque de fortement se désunir. Il y aura déjà des difficultés pour trouver un accord sur une consigne commune à suivre pour le deuxième tour. Entre le ni-ni, le vote pour faire barrage au Front National, celui pour Emmanuel Macron. Tout le caléidoscope des positions se manifestera. 

Egalement, la droite peut parier sur une course pour savoir qui sera le premier à déclarer vouloir voter pour Emmanuel Macron. Nicolas Sarkozy sera sans doute dans les premiers d'ailleurs. 

Puis viendra la question fatidique, qui conduira la campagne pour les législatives. Est-ce que ce sera le patron par intérim du parti Bernard Accoyer? Ou Laurent Wauquiez qui va vouloir s'auto proclamer chef de l'opposition ? Ou encore François Baroin qui pourrait apparaitre à ce moment-là comme le Premier Ministre de la cohabitation ?

Je pense que Les républicains vont plutôt jouer la victoire d'Emmanuel Macron pour espérer se retrouver dans une situation de majorité relative et, derrière, une cohabitation. 

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