Bye bye l’euro : quand France 5 s’intéresse au scénario de l’explosion de la monnaie unique<!-- --> | Atlantico.fr
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Et si on arrêtait ?
Et si on arrêtait ?
©Reuters

Jean Monnaie

La sortie de l’euro dans son fauteuil. C’est le programme proposé par France 5 ce soir à 20h40. Un document qui a le mérite d’ouvrir le débat et de mettre de nombreux acteurs en situation.

Nicolas Goetzmann

Nicolas Goetzmann

 

Nicolas Goetzmann est journaliste économique senior chez Atlantico.

Il est l'auteur chez Atlantico Editions de l'ouvrage :

 

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Ce mardi 17 février, France 5 diffusera un documentaire consacré à la sortie de l’euro "Bye Bye l’euro " (lien vers bande annonce). Le format, original, consiste à se mettre en conditions en interrogeant de nombreux acteurs, politiques, économiques, et autres journalistes tout au long d’un processus imaginé pour l’exercice.

Le point de départ du scénario envisagé est un coup de semonce provenant de l’Italie. Suite aux déboires bancaires du pays, le Président du Conseil Italien doit se résoudre à l’évidence, la sortie de l’euro n’est plus une option, elle est une obligation. Puis le déroulé de la contagion économique prend forme, jusqu’à la mise à genoux de la France, qui se retrouve, elle aussi et rapidement, dans une situation intenable. Le Président François Hollande choisi alors la sortie de la France de la zone euro.

La fraicheur de ce documentaire repose principalement sur cet aspect. Evoquer un sujet tabou, un sujet interdit, dont la réalité semble si désastreuse qu’il est préférable de ne pas le penser. Ici, cette première étape, majeure, est franchie. De plus, le fait que les différents intervenants, comme Jacques Attali ou Otmar Issing (ancien membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne) aient accepté de se prêter au jeu donne également un signal. Désormais, la sortie de l’euro est un scénario. Il n’est plus "rien".

S’enclenche alors une succession d’évènements plus ou moins prévisibles, panique bancaire, dévaluation, problèmes matériels causés par une monnaie en circulation n’ayant pas la même valeur que la monnaie en vigueur. Nécessité d’imprimer une nouvelle monnaie, effets sur le commerce extérieur. Si le trait est régulièrement grossi, si le scénario souffre de quelques incohérences, des réponses sont apportés aux questions les plus légitimes, les plus pragmatiques.

Puis, progressivement, l’ambiance s’alourdit, la sortie de l’euro n’est vraiment pas une réussite et le pays se retrouve contraint de mettre en place un large politique d’austérité afin de faire face à ses obligations. Sa crédibilité internationale n’existe plus, le résultat est franchement un désastre. Bien qu’un tel scénario soit parfaitement crédible, il n’est pourtant pas le seul. 

Et c’est sans doute la principale critique à formuler à l’égard de ce documentaire. La sortie de l’euro est une chose, mais c’est la suite qui est importante. Et en l’occurrence, le Président, le gouvernement, semblent se contenter d’une position totalement passive. Le sort de la Banque de France, la mission qui lui est confiée, le nom de son Président, le choix de la nouvelle  politique monétaire ... toutes ces questions, pourtant absolument essentielles, ne sont pas posées. Ce qui limite la portée du scénario. Car évidemment, sans plan B, le pays ne peut pas s’en sortir.Mais c’est peut-être précisément cette défaillance à imaginer une suite construite qui est le plus grand apport du documentaire. D’une part, cela oblige les partisans de la sortie de la zone euro à ne pas se contenter de proposer cette éventualité sans ne rien proposer de sérieux en remplacement. Car sortir de l’euro n’est pas un programme en soi. D’autre part, les partisans de l’euro se doivent de répondre aux lacunes qui ont permis à un tel documentaire d’exister.

Parce que si la sortie de l’euro sans réel programme de remplacement n’a aucun sens, la poursuite de la zone euro selon les règles immuables existantes n’en a pas beaucoup plus. Parce que le meilleur moyen de provoquer une sortie de la zone euro est de ne rien changer au cadre actuel. Mais ce "changement" a peut-être débuté le 22 janvier dernier avec le plan de relance monétaire mis en place par la Banque centrale européenne.

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