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Les bus brûlent-ils ? Oui et bientôt nous brûlerons avec !
©Reuters

Quand l’essence fait sens

Le feu, on le sait, a des vertus purificatrices. Et en banlieue, les purificateurs sont nombreux…

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Dans les années 30, en Allemagne,  on brûlait des livres. Ceux des auteurs qui ne correspondaient pas au politiquement correct et au racialement correct édictés par les nazis. Puis après cette mise en bouche et à la recherche d’une pureté absolue, on emprisonna les auteurs de ces livres. Puis, feu d’artifice final, on brûla leurs corps dans des fours crématoires. Les nazis, qui avaient quand même un peu de culture historique, s’inspiraient de l’Inquisition espagnole. Cette dernière commença par brûler les textes séditieux et hérétiques. Et pour parvenir à la plénitude de la foi, elle brûla ensuite les hérétiques eux-mêmes.

La racaille de banlieue n’a jamais entendu parler de l’Inquisition. Elle ne sait pas non plus ce qu’est un livre : il lui arrive juste de temps en temps de mettre le feu à une école ou à une bibliothèque où il y en a. C’est donc très spontanément, sans aucune connotation idéologique et religieuse, qu’elle retrouve les mécanismes qui motivèrent les moines espagnols et les SA d’Adolf Hitler. Tout ça dans le désordre, sans plan réfléchi, avec une fougue un peu anarchique Celle de la jeunesse car la racaille est jeune. Le but est de montrer aux populations apeurées qui règne en maître sur certains territoires. Et c’est assez réussi.

La racaille a quelques points communs avec les islamistes. Non, non ne vous réjouissez pas racistes et autres islamophobes : il n’est question ici ni d’origine, ni de religion ! Il y a des islamistes "modérés". Là où ils exercent leur pouvoir, ils ne lapident pas les femmes non voilées : ils se contentent simplement de les fouetter. De la même façon, ils n’égorgent pas les blasphémateurs et les mécréants : ils les frappent, les emprisonnent ou les convertissent de force. Ils sont « modérés ».

Pareillement, il existe des racailles "modérées". On les a vues à l’œuvre samedi soir sur la ligne 302 qui longe la cité des 4 000 à La Courneuve. Cagoulés et masqués, ils étaient trois à monter dans le bus. Là, ils ont prié la conductrice et les passagers de descendre. Ont versé un bidon d’essence dans le véhicule. Et y ont mis le feu. Comme on dit, il n’y a pas eu mort d’hommes…Selon Le Figaro qui rapporte cette histoire sans importance, les pouvoirs publics s’interrogent sur les motivations des incendiaires. Osons une réponse : faire peur et montrer qui sont les vrais maîtres à La Courneuve !

Comme chez les islamistes, dont certains ne sont pas "modérés", il y a des racailles non "modérées". Celles, par exemple, qui ont jeté des cocktails-Molotov dans un véhicule de police pour y brûler vifs ses occupants. Pour qui connaît le Code pénal, l’incendie volontaire est, en France, puni par vingt ans de réclusion criminelle et la perpétuité s’il y a un mort. Depuis des années, des milliers de voitures brûlent dans la nuit de la Saint-Sylvestre. Les caméras de surveillance filment tout. Quelqu’un a-t-il été arrêté et condamné à vingt ans de prison ?

Les gouvernements successifs ont laissé faire pour ne pas mettre le feu aux banlieues considérant qu’il s’agissait là d’un rituel initiatique. Voilà pourquoi on met si facilement le feu aux voitures, aux bus et aux véhicules de police. Un jour, les racailles ne feront pas descendre les passagers du bus avant de l’incendier. Un jour, nos voitures brûleront avec nous à l’intérieur. Un jour peut-être les policiers dégaineront…

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