Bling bling fantôme : bienvenue à Bishops Avenue, le quartier londonien où les milliardaires laissent tomber en ruine leurs mega-manoirs <!-- --> | Atlantico.fr
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Dans le nord de Londres une quinzaine de maisons de milliardaires décrépissent à vue d'œil
Dans le nord de Londres une quinzaine de maisons de milliardaires décrépissent à vue d'œil
©Capture écran

A l'abandon

Dans le nord de la capitale britannique, plus précisément dans la deuxième rue la plus chère du pays, une quinzaine de maisons de milliardaires décrépissent à vue d'œil.

Un toit recouvert de fientes d'oiseaux, des gravats partout, des plafonds effondrés, des squelettes de pigeons gisant sur le sol, des corniches cassées, des murs en état de décrépitude avancée… Non, vous n'êtes pas dans un bidonville d'Afrique, d'Asie ou d'Amérique du Sud. Il s'agit de l'état de 16 maisons laissées à l'abandon sur l'une des artères les plus chères de Londres (et les plus chères du monde tout court) : The Bishops Avenue.

Selon The Guardian, à l'origine de ces informations, un tiers des maisons situées sur ce qui est communément appelé l'"allée des milliardaires" sont entièrement vides ou laissées en état de ruine depuis près de 25 ans. La valeur totale de ces biens est estimée par le quotidien britannique à un peu plus de 420 millions d'euros. Alors que de plus en plus de gens ont du mal à trouver un logement décent et que les prix de l'immobilier ont grimpé de 11,2% l'an dernier, ces révélations sur des maisons abandonnées choquent en Grande-Bretagne, précise le Daily Mail.

Parmi les manoirs abandonnés, 10 d'entre eux appartiennent à la famille royale d'Arabie Saoudite. Ces biens ont été soi-disant achetés entre 1989 et 1993 afin de permettre à la couronne de se réfugier durant la guerre du Golfe. Pourtant malgré l'état de délabrement avancé de ces maisons, il est fort probable, comme l'avance Business Insider, que les propriétaires saoudiens fassent une énorme plus-value à la revente. En effet, l'ensemble est estimé à environ 88 millions d'euros alors que la plus chère des propriétés a été achetées "seulement" 1,36 million d'euros en 1998.

En règle générale d'ailleurs, toutes ces maisons ont vu leur prix de vente augmenter. C'est ainsi le cas d'une villa achetée 12 millions de livres en 2007 par un homme politique pakistanais et désormais mise en vente à 30 millions de livres. Ou encore de cette autre maison achetée 400 000 livres à la fin des années 1970 et dont la valeur est désormais proche des 13 millions de livres.

En face des Saoudiens, on retrouve un manoir d'une valeur de 21,7 millions d'euros. Les fenêtres y sont brisées, les murs gorgés d'eau et les grilles fermées toute l'année. Un peu plus loin, la même scène désolante avec la maison du fondateur de l'empire du sucre Tate&Lyle. Il s'agit d'une demeure de 14 chambres actuellement mis en vente pour la modique somme de 79 millions d'euros.

C'est dans ce quartier de Londres que les maisons sont laissées à l'abandon

Le Daily Mail situe un peu mieux les villas 

La plupart de ces maisons sont rarement occupées et lorsque c'est le cas, elles le sont seulement pour de courtes périodes dans l'année. Selon The Guardian, la plupart de ces propriétés serviraient de lieu de résidence pour des entreprises situées dans des paradis fiscaux tels que les îles Vierges, les Bahamas, Panama ou encore les îles anglo-normandes. Cela permettrait ainsi à leurs riches propriétaires étrangers de rester anonyme et d'éviter de payer des millions d'euros de timbre fiscal.

Autre symbole de la déliquescence de cette "allée des milliardaires", l'un des manoirs inoccupés a été récemment saisi par la justice britannique. Il appartenait à un homme d'affaires kazakh accusé de fraude fiscale. Ou encore cette maison de 12 millions d'euros appartenant à une princesse saoudienne dont le toit est entièrement envahi par les plantes et les mauvaises herbes. Enfin, pour d'autres, les fontaines intérieures s'effritent, les pelouses sont devenues des jungles, les lustres gisent à même le sol et les odeurs de rance sont insupportables. Pour autant, pas de quoi arrêter la marche en avant du marché de l'immobilier.

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