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BCE : pourquoi l’équipe de Christine Lagarde pourrait cruellement manquer d’économistes
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Savoir s'entourer

En décembre prochain, Benoît Coeure, un membre de l'exécutif de la BCE va partir. Un temps pressenti pour succéder à Mario Draghi, cet expert des questions liées à la BCE risque de beaucoup manquer à Christine Lagarde.

UE Bruxelles AFP

Jean-Paul Betbeze

Jean-Paul Betbeze est président de Betbeze Conseil SAS. Il a également  été Chef économiste et directeur des études économiques de Crédit Agricole SA jusqu'en 2012.

Il a notamment publié Crise une chance pour la France ; Crise : par ici la sortie ; 2012 : 100 jours pour défaire ou refaire la France, et en mars 2013 Si ça nous arrivait demain... (Plon). En 2016, il publie La Guerre des Mondialisations, aux éditions Economica et en 2017 "La France, ce malade imaginaire" chez le même éditeur.

Son site internet est le suivant : www.betbezeconseil.com

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Atlantico : Quel est le profil de cet expert et comment s'est-il rendu si indispensable au sein de l'exécutif de la BCE ?

Jean-Paul Betbeze : Benoît Coeuré est un multi-expert, à la fois par ses propres compétences, par sa curiosité et par son histoire. Il a été, entre autres, chef économiste de l’Agence France Trésor, Sherpa lors du G20, et ensuite à la BCE comme membre du Conseil des Gouverneurs, entité représentant la logique fédérale de l’institution, à côté des Gouverneurs des Banques centrales nationales. Il a donc eu une belle, diversifiée et complexe carrière, avec des succès à chaque étape.

Ce qui est remarquable dans sa dernière responsabilité (en date) est qu’il a su traiter les questions très techniques de son portefeuille concernant notamment la mise en œuvre de la politique monétaire dans ses relations avec les banques, les marchés et ses effets prudentiels. Plus remarquable encore, il a toujours su avancer dans les domaines de la politique monétaire en faisant le lien avec les changements technologiques, politiques et économiques en cours. Il était la tête chercheuse de la BCE s’aventurant ainsi dans les terrains des cryptomonnaies, de la politique monétaire dans une économie largement de services, ou encore aux prises avec le changement climatique. Chaque fois, il reprenait ce qui lui paraissait le plus utile dans les savoirs théoriques et pratiques des politiques monétaires et éclairait le chemin, étayant (de manière forte et subtile à la fois) ses proches choix et voies. Et on savait qu’il serait suivi ! 

De manière générale, Christine Lagarde devra bien s'entourer pour qu'il n'y ait pas d'accros sur le fonctionnement de la BCE, tous les aspects juridiques...Quels pourraient être les membres idéaux de son équipe ? 

Mario Draghi et Benoît Coeuré exerçaient un magistère d’influence qui durera bien après leurs départs. Christine Lagarde devra s’entourer, mais elle a su le faire au FMI ! Son équipe au sein du comité ne dépendra pas d’elle (au moins officiellement),6 c’est elle en revanche qui définira les portefeuilles des nouveaux membres. M Lane est donc chef économiste et M de Guindos numéro deux de la BCE en charge de la surveillance bancaire, deux postes dont le poids relatif va monter avec les problèmes actuels : faibles croissance et inflation plus problèmes bancaires. Mme Lagarde aura des fonctions relativement plus politiques avec la nouvelle Commission ou l’Italie, par exemple - tout en défendant son indépendance. Ce ne sera pas simple et dépendra de ses capacités d’explication et de conviction, dans un monde bien plus « dur ». 

Les profils d'économistes sont ils si rares pour remplacer Benoît Coeure ?

Normalement le chef économiste de la BCE est là (M Lane qui a succédé à M Praet). Ce qui est rare avec Benoît Coeuré est son talent d’innovation élégante ! Savoir, plus maîtriser, plus avancer ! De fait, à la BCE ou à la FED, ce n’est pas si fréquent ! Et il y a et aura de bons esprits là : il leur faudra la gravitas !

Attendons donc de savoir d’où Benoît Coeuré parlera, peut-être de manière plus cash ! La zone euro en a besoin !

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