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Démesure ? Quand Bakou entreprend de se transformer en Dubaï du Caucase
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Folie des grandeurs

La capitale de l'Azerbaïdjan où se joue la finale de l'Eurovision 2012 multiplie les projets immobiliers pharaoniques et se transforme, de ville de la république la plus pauvre de l'Union soviétique, en métropole moderne.

L'eurovision a placé Bakou, la capitale de l'Azerbaïdjan, sous les feux de la rampe. C'est dans la ville de deux millions d'habitants que s'est en effet déroulé le grand concours de chant cette année, et pour l'occasion, Bakou n'a pas fait les choses à moitié. L'ancienne ville soviétique, surnommée aujourd'hui la "deuxième Dubaï" ou "Dubaï du Caucase", a construit juste pour l'événement le Baku Crystal Hall. Le projet architectural, qui aurait pu être transformé en stade si la ville avait été retenue pour accueillir les JO de 2020, est signé le 2 août 2011 avec l'agence allemande Alpine Bau Deutschland AG, et terminé à temps pour le fameux concours. Si le coût intégral du contrat avec l'entrepreneur reste inconnu, on sait que le gouvernement a alloué la somme de 6 millions de manats azerbaïdjanais pour la construction de la salle, qui peut accueillir jusqu'à 23 000 personnes.

Le Crystal Hall accueillera l'Eurovision cette année (crédit Reuters)

Le Crystal Hall est loin d'être l'unique projet immobilier mis en avant par Bakou. En janvier dernier, la ville a annoncé la construction de la "Tour Azerbaïdjan" pour 2016, une tour de 189 étages, mesurant plus d'un kilomètre de hauteur, 1050 mètres exactement. Elle deviendrait alors la plus haute tour du monde, dépassant de 200 mètres l'actuelle détentrice du record, Burj Khalifa Jeddah de Dubaï, et la Kingdom Tower, en construction à Jeddah en Arabie Saoudite, qu'elle battra de seulement 50 mètres. Les premiers plans prévoyaient une tour de 560 mètres pour commencer, mais le promoteur Haji Ibrahim Nehramli, président du Avesta Group of Companies, a décidé de changer cela, probablement dans l'idée de se faire remarquer. La tour, qui devrait comprendre des résidences, des infrastructures sociales, des commerces ou encore des restaurants, sera construite sur une île artificielle dans la mer Caspienne.

Les îles artificielles, autre grand projet de Bakou. Le promoteur Haji Ibrahim Ibragimov a dévoilé le projet des îles Khazar, de luxueuses îles artificielles sur la mer Caspienne à une vingtaine de kilomètres au sud-ouest de Bakou. Le projet de 2000 hectares, donc le coût atteint tout de même 100 milliards de dollars, a déjà commencé. Si l'ensemble devrait prendre une dizaine d'années à voir le jour, la première île devrait être prête dès 2016. C'est le premier projet de ce type dans la région. 66 ponts suspendus, des allées pour piétons, ainsi que des "infrastructures innovantes" relieront les quarante îles artificielles. La métropole flottante pourra accueillir jusqu'à un million de personne quand elle sera terminée, en 2022. Plus de 150 écoles, de nombreux hôpitaux, des centres culturels, plusieurs parcs, des magasins, et bien sûr la "Tour Azerbaïdjan" seront construits sur la future ville.

 Le grand projet d'îles artificielles aux environs de Bakou : les îles Khazar 

Bakou ne manque donc pas de projets immobiliers ambitieux. Le Bakou White City (BWC) en fait également clairement partie.Présenté au Marché International des Professionnels de l'Immobiliers (MIPIM) en 2011, le BWC transformera la partie orientale du centre-ville, surnommé la "Ville Noire". Ce projet phare est très symbolique. Cette partie de la ville, autrefois pollué par le pétrole, deviendra l'un des endroits les plus attractifs de la capitale, grâce justement au revenu de l'or noir ! Ce projet de développement a été voté par Décret du président Ilham Aliyev. Un des aspects importants du BWC est d'améliorer la situation écologique de la capitale.

Le Bakou White City, présenté au MIPIM en 2011 

Mais ce lifting de Bakou a un coût.De nombreuses familles, qui vivaient dans le même quartier depuis des générations, sont expulsés de leurs quartiers pour permettre ces nouvelles constructions. Certains ont tenté de résister mais ont été sortis de force par la police. Dans d'autres cas, les démolitions ont commencé alors que les locataires ou propriétaires n'avaient toujours pas quitté leurs logements selon l'association Human Right Watch.

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