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Avis aux obsessionnels des calories : trop compter celles que vous dépensez en faisant du sport fait souvent prendre du poids
©Pixabay

Cours Forest cours

Lorsqu'il s'agit de perdre du poids, on s'oriente souvent vers le sport. Pourtant, faire du sport sans suivre un régime approprié et sans faire attention aux calories digérées n'est pas la bonne solution.

Charles-Antoine Winter

Charles-Antoine Winter

"Diététicien nutritionniste, consultant médias & entreprises, dirigeant fondateur de "Devenir un Ambassadeur de Santé", les premières formations françaises independantes de responsabilisation à la santé de l'Homme et de sa planète."

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Atlantico : Lorsque l'on cherche à perdre quelques kilos, faire de l'exercice peut-il suffire? Tous les types d'exercices sont-ils bons? 

Charles Antoine-Winter : La prise de poids est la conséquence de plusieurs facteurs. Mais les plus importants et sur lesquels nous pouvons facilement agir sont la sédentarité et le manque d’équilibre alimentaire. Ce duo de choc est responsable de la majorité des maladies non transmissibles qui, selon l’OMS, représentent pratiquement 60% des 56 millions de décès annuels mondiaux... Donc faire de l’exercice aide effectivement à perdre quelques kilos et préserver votre capital santé. De plus cela agit sur les sphères mentale et émotionnelle, deux sphères qui « pêchent » sérieusement chez la plupart de nos contemporains et mettent en échec bons nombres de suivis diététiques. Enfin, pour certains, se mettre au sport est plus simple que de se mettre à maitriser son alimentation. La perte de poids, même légère, de la reprise sportive, suffit à motiver la prise en main de leurs réflexes alimentaires. Y associer la nutrition optimise et stabilise la perte de poids.

L’effort physique le plus efficace et souvent le plus adapté aux personnes en surpoids est l’interval training. Travaillant seulement avec le poids du corps et mobilisant toutes les filières énergétiques de l’organisme par un travail de coordination et de conscience corporelle, l’interval training se réalise sur 30 à 45 minutes. Il tonifie l’organisme sur des fibres musculaires fonctionnelles et profondes. Rien de mieux pour redonner de la tonicité à l’organisme. Je vous invite donc à découvrir, entre autre, le TRX.

Une motivation supplémentaire : là où il y a muscle, il y a de la chaleur, de l’oxygénation et une bonne circulation sanguine. Un trio anticellulite !

Après un effort physique la sensation de faim est-elle augmentée? N'a-t-on pas tendance à s'orienter vers des aliments qui nous font plaisir, à faire un excès en se disant "qu'après l'effort vient le réconfort"? 

La sensation de faim qui suit dépend de l’intensité de votre effort. C’est donc à vous de côtoyer vos limites et de ne jamais rester dans votre zone de confort. Cependant, la faim après l’effort n’est pas le problème. C’est plutôt la confusion entre les sensations de soif et de faim et/ou le type d’aliments que l’on consomme. Un corps qui reçoit des aliments au moment où il réclame de l’eau citronnée va en pâtir. Et si il reçoit des aliments inadéquats, il en pâtira également. Retenez qu’il n’y a aucune raison de manger la première demi-heure qui suit la fin de votre séance. Cette demi-heure devrait être consacrée aux étirements, à la réhydratation et à la respiration. Tout le reste est nuisible car l’organisme n’est pas disposé au travail digestif.

L’aspect affectif est effectivement l’une des premières causes de corruption de notre relation à l’alimentation. Il serait temps de comprendre qu’un aliment plaisir n’est pas le plaisir de transgresser une règle, le plaisir d’aller à l’encontre. Car la seule personne à en récolter la nuisance c’est vous !! Troquez donc le plaisir d’un « écart » au bonheur d’une santé constante.

Ici, l’activité physique doit devenir réconfort. Les sportifs réguliers trouvent la récompense dans l’effort...

Comment continuer à manger sainement et faire du sport tout en évitant ces petits excès? En d'autres termes, comment cesser de voir la nourriture comme une récompense? 

Les excès ou écarts ne sont pas un drame en soi. C’est surtout l’intention que l’on y met qui nous rend esclave ou non. Quitte à faire des « bêtises », faites les avec enthousiasme.

Le plus important est de ne pas les cumuler puis d’éviter de les consommer à cause d’une émotion.  Ensuite, apprenez à associer à vos écarts et excès des aliments de qualité, peu ou pas transformés. Cela limitera les effets collatéraux et le cercle infernal de : je me fouette, me fais mal, me réconforte, m’amuse, me culpabilise, me fouette, me fais mal...

Comprenez que tout aliment et substance qui entre en vous embellit, entretient ou enlaidit votre corps. Une mauvaise qualité d’aliment est plus néfaste qu’un gros volume d’aliments sains, bio, riches en nutriments.

Pour la seconde question, je crains que nous n’ayons pas encore la réponse universelle à ces questions. Cependant, la nourriture est belle et bien une récompense ! Le souci aujourd’hui est que l’Homme voit la récompense non plus comme le moyen d’entretenir sa vie, son corps, cultivant un sentiment de gratitude. Mais comme le moyen de combler de façon très superficielle ses sens et son émotionnel qui son affamés par une vie sociale, professionnelle et amoureuse superficielle, excessive et conditionnelle. Ces conditions guident vos attirances alimentaires. Et vos choix alimentaires impactent vos émotions. Il n’y a que vous pour sortir de ce cercle douloureux et couteux !

Compter les calories est-elle la bonne solution lorsque l'on souhaite perdre du poids? 

Non !

  • Car ce que vous mangez n’est pas forcément assimilé. Les calories ne peuvent donc pas profiter à l’organisme au risque de la faire grossir.
  • Car ce qui est assimilé et calorique peut, par la nature de ses composants, stimuler la fonte adipeuse, le métabolisme de base. C’est ainsi que des aliments gras stimulent la perte de poids ! Mieux encore avec des régimes alimentaires hypercaloriques d’origine lipidique et protidique (régime cétogène) qui font maigrir les patients qui le suivent (attention régime spécifique à but thérapeutique). Autre exemple, le poisson gras qui contient l’équivalent d’1 cuillère à soupe d’huile pour 100g contre 1g de graisses pour du jambon blanc. Et bien ce poisson 10 fois plus calorique lutte contre l’inflammation qui est la cause de l’obésité.
  • Vous restreindre en calories est l’une des causes (pour pas dire LA cause principale) de la résistance à la perte de poids, la leptinorésistance ! Et puis combien se limitent en calories mais ces dernières sont dépourvues de micronutriments (vitamines, minéraux, enzymes...). Le corps grossit également par carence et dénutrition. Beaucoup de mes patients sont obèses car ils ne mangent pas assez et des aliments carencés.

Les calories n’ont donc jamais été une bonne solution. Hormis pour les industriels et leurs produits light.  Ou mes confrères et consoeurs visant une perte de poids sans considération du capital santé et de la notion de longévité. Les meilleurs repères sont votre mastication appliquée et consciente sur des aliments sains peu transformés et bio en respectant la sensation de satiété.

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