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Le rouleau compresseur de la dépense publique continue de faire des dégâts.
Le rouleau compresseur de la dépense publique continue de faire des dégâts.
©Reuters

Éditorial

Alors que les élections municipales se rapprochent, les initiatives gouvernementales se multiplient, faisant passer au second plan l'objectif de maîtrise des dépenses publiques.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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La stratégie à double face du gouvernement continue : le ministre du Budget affirme que « le cap est mis sur les économies » avec un effort pour réduire de quinze milliards le train de vie de l’Etat. Un nouveau rapport a été confié à deux personnalités, l’une de la majorité, l’autre de l’opposition, pour remettre d’ici le printemps prochain des propositions sur l’éternel sujet de la maîtrise des dépenses publiques. Et pendant ce temps, celles-ci poursuivent leurs dérives, comme si l’on avait décidé d’enlever tous les freins parce qu’on est entré dans la période délicate des élections municipales.

Ainsi, quatre nouvelles taxes sont au menu des députés : chacune est modeste et se présente avec de bonnes intentions, pour faciliter les services rendus aux usagers ; elles sont concoctées en fait par l’un de ces nombreux organismes créés au fil du temps et dont les conclusions se terminent toujours par des propositions de hausse de la fiscalité. Leur faible montant individuel est souvent accepté par des municipalités trop dépensières, mais leur empilement entraîne une charge de plus en plus lourde pour des contribuables déjà pressurés davantage que leurs voisins des autre pays.

A la veille de la consultation populaire, le laxisme gouvernemental n’a plus de frein et les initiatives se multiplient. Le jour de carence des fonctionnaires qui avait permis de faire baisser les charges de l’assurance maladie vient d’être supprimé, ce qui fera remonter le déficit. La garantie universelle des locataires qui devait être imputée aux propriétaires dans le projet de loi sera finalement à la charge de l’Etat. La baisse de la dotation aux collectivités locales sera compensée par d’autres mesures qui pèseront sur le budget. On pourrait multiplier les exemples qui témoignent que le pouvoir lâche les rênes. Au demeurant, il ne manifeste plus la moindre intention de procéder à la fameuse remise à plat de la fiscalité annoncée il y a seulement quelques semaines à grand fracas par Jean-Marc Ayrault. Ce dernier a d’ailleurs clairement montré au cours de son récent voyage en Chine qu’il baissait les bras, puisqu’il faudrait selon lui deux quinquennats pour assurer la réforme. Il est vrai que François Hollande avait indiqué son souhait que celle-ci se fasse à somme nulle alors que par définition, elle ne pourrait réussir qu’avec une baisse des impôts, afin qu’il n’y ait pas de perdants. Quant au parti socialiste, il vit toujours sur les dogmes hérités du passé et refuse d’opérer une décrue des impôts, car il a le sentiment qu’il continue de « frapper les riches » sans se préoccuper de l’étouffement qu’il provoque sur une couche de la population de plus en plus mobile et qui hésite de moins en moins à s’expatrier pour valoriser son capital et ses talents.

Au demeurant, les effets pervers de l’immobilisme actuel sont déjà perceptibles avec la baisse des recettes qui n’est pas seulement due à la morosité de la conjoncture. La loi de finances rectificative pour 2013 chiffre à près de onze milliards les moins-values nettes sur les rentrées fiscales. Alors même qu’il n’y aura sans doute pas de baisse des dépenses publiques comme le gouvernement s’y était engagé mais tout au plus un ralentissement de la hausse. Tout cela ne sera pas perceptible  avant le printemps, c’est-à-dire après les élections, mais contribuera à fragiliser un peu plus l’économie française face au risque de redressement des taux d’intérêt sur le front international, qui alourdiront encore le poids de la dette.

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