Attention ! Plus de la moitié des crèmes solaires ont une efficacité limitée et voilà ce qu’il faut savoir pour choisir la bonne <!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Santé
Un homme applique de la crème solaire sur le dos d'une femme sur une plage à Asbury Park, dans le New Jersey.
Un homme applique de la crème solaire sur le dos d'une femme sur une plage à Asbury Park, dans le New Jersey.
©KENA BETANCUR / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

Protection contre les rayons du soleil

La crème solaire est nécessaire pour limiter les risques de cancer de la peau, mais aussi pour protéger ses tatouages ou ses cicatrices. Quels sont les critères pour choisir une crème solaire réellement efficace et quels sont les pièges à éviter ?

Laurence Coiffard

Laurence Coiffard

Laurence Coiffard est Professeur à l'Université de Nantes et co-créatrice du blog https://www.regard-sur-les-cosmetiques.fr/ 

Voir la bio »

Atlantico : 5 ans après notre dernière interview, le marché des crèmes solaire a a-t-il évolué ?

Laurence Coiffard : Oui, mais dans le mauvais sens. La situation s’est dégradée pour les hauts indices. Désormais, les industriels mettent de moins en moins de filtres dans leurs produits et les crèmes qui ont une efficacité réelle à 50 ou 50 + ne sont pas légion sur le marché. Si l’on regarde sur l’année 2022, d’après notre étude seules 44 % des huiles sur le marché assurent une protection suffisante.

Comment expliquer cette dégradation ?

On ressent une sorte de désengagement des autorités de contrôle. Elles procèdent à peu d’inspections sur les produits. Le marché est devenu pléthorique car la moindre petite marque veut son produit solaire ce qui a saturé les étals. La situation est devenue hors de contrôle et les autorités de contrôle n’ont pas de moyens matériels pour avoir une totale compréhension ainsi qu’une analyse réelle du marché.

Quels risques cela pose et comment s’en sortir en tant que consommateur ?

Le consommateur n’a aucun élément pour savoir si le produit est conforme à ce qu’il annonce. Mais il y a quelque chose de simple pour voir d’un coup d’œil si le produit est bon ou pas. Plus il y a d’ingrédients autres tels que l'excipient nommé et énoncé avant le premier filtre plus il y a de risques que le produit ne soit pas à 50 ou 50 +. Actuellement, il y a un risque sur deux que le produit que l’on achète ne soit pas à la valeur annoncée.

À Lire Aussi

Des crèmes solaires aux protections trompeuses ? Pourquoi vous ne protégez probablement pas votre peau autant que vous croyez

À quel point est-ce problématique d’avoir une crème solaire qui a un indice différent que celui affiché ?

Une personne qui achète une crème 50 + la destine à son enfant ou parce qu’elle a elle-même besoin d’être protégée. Si le produit n’est pas réellement à la hauteur annoncée, cela peut être alors un problème pour sa peau. C’est donc un vrai faux sentiment de sécurité qui est généré chez la personne.

L’achat en pharmacie est-il un gage de qualité ?

Dans nos recherches, nous nous sommes rendus compte que les produits vendus en pharmacie suivaient le mouvement de ceux des grandes surfaces. Eux-mêmes ne sont pas forcément à la valeur avancée. C’est d’autant plus préjudiciable quand un médecin conseille l’un de ces produits à l’un de ses patients.

Est-ce qu’il y a une liste des bons et mauvais élèves ?

Cette année, nous nous sommes rendus compte que les meilleurs produits venaient d’A-Derma du groupe Pierre Fabre en pharmacie et en grande surface, il s’agissait des produits de la marque Corine de Farme.

Qu’en est-il des produits bébé ?

Ces produits génèrent un sentiment de fausse sécurité chez les parents. Ils pensent qu’ils sont différents car ils auraient des caractéristiques adaptées aux nourrissons, mais c’est un message seulement marketing (certains produits sont même recommandés dès la naissance !) car on n’expose pas un enfant de moins de 3 ans au soleil. Ces crèmes ont beau être étiquetées bébé, elles ne font l’objet d’aucun test particulier.

Si l’on regarde la composition de certains produits enfants, on trouve de l’alcool. Par exemple, le produit Cien Kids de Lidl contient de l’alcool alors qu’il ne devrait pas être présent. En effet, cet ingrédient est un exhausteur de pénétration qui facilite le passage transdermique des filtres UV ce qui nest absolument pas souhaitable.

À Lire Aussi

1/3 des crèmes solaires ont une efficacité limitée voire nulle : voilà ce qu’il faut savoir pour choisir la bonne

Voici la liste des filtres UV admis dans les produits cosmétiques (cette liste est issue d'un ouvrage de Laurence Coiffard avec Céline Couteau : "Tout savoir sur les produits solaires", Healthmedia, mai 2021)

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !