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Attaques de loups : les bergers de montagne n’en peuvent plus et le font savoir avec une vidéo choc
©flickr/dalliedee

Agriculture

La vidéo très trash imaginée par des bergers de montagne pour montrer le quotidien de leurs troupeaux face au loup montre leurs bêtes en train d’agoniser les tripes à l’air après une attaque du prédateur. Leur collectif, L113, souhaite sensibiliser l’opinion publique à l’aide de ces images insoutenables.

Antoine Jeandey

Antoine Jeandey

Antoine Jeandey est journaliste et auteur de « Tu m’as laissée en vie, suicide paysan veuve à 24 ans ».

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 WikiAgri

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WikiAgri est un pôle multimédia agricole composé d’un magazine trimestriel et d’un site internet avec sa newsletter d’information. Il a pour philosophie de partager, avec les agriculteurs, les informations et les réflexions sur l’agriculture. Les articles partagés sur Atlantico sont accessibles au grand public, d'autres informations plus spécialisées figurent sur wikiagri.fr

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Cette vidéo, qui comporte des images choquantes, est visible sur WikiAgri

Les collectifs deviennent à la mode en agriculture. Devant l’impuissance des syndicats agricoles classiques à résoudre certaines problématiques, il arrive désormais de plus en plus fréquemment que des paysans se regroupent dans des collectifs autour d’une problématique précise. On l’a vu quand la grippe aviaire a frappé les élevages de canards gras du sud-ouest, avec l’émergence du mouvement Les Canards en Colère (qui, depuis, accepte de faire des manifestations communes avec un syndicat, en l’occurrence la Coordination rurale).

Aujourd’hui, c’est au tour de L113 de naître ainsi, pour rassembler les bergers de toutes les obédiences sur une plateforme commune afin de faire face au loup. Le prédateur s’est en effet multiplié au fil des années, et la protection comme espèce protégée dont il bénéficie entraine non seulement de lourdes pertes parmi les brebis, mais encore un véritable traumatisme chez leurs éleveurs. L113 a donc pour vocation de communiquer auprès du grand public sur cette problématique.

Le nom du collectif n’est pas dû au hasard. L’article L113.1 du code rural stipule en effet que, « par leur contribution à la production, à l’emploi, à l'entretien des sols, à la protection des paysages, à la gestion et au développement de la biodiversité, l’agriculture, le pastoralisme et la forêt de montagne sont reconnus d'intérêt général comme activités de base de la vie montagnarde et comme gestionnaires centraux de l’espace montagnard. » Or le loup s’est multiplié ces dernières années (vous avez des statistiques dans cet article) et, avec lui, ses prédations sur les troupeaux. A tel point que les équilibres sont en train de se bouleverser sur les espaces montagnards, et que même au-delà la présence du loup a été observée voire subie jusque dans les fermes y compris en plaines (dans l’Aube, pour citer un exemple reconnu officiellement et donc non contestable).

Derrière, il y a des drames. La vidéo choc montre des bêtes dépecées et laissées vivantes par le prédateur avec leurs tripes à l’air. Le règlement stipule que l’éleveur n’a pas le droit d’euthanasier ses bêtes avant le constat officiel des autorités de la prédation. Entre-temps, la bête agonise dans un état lamentable sous les yeux de l’éleveur impuissant. Ce sont ces images que diffuse L113. Le collectif entend faire valoir ainsi le 8e point figurant dans l’article du code rural éponyme : « Le gouvernement s’attache à (...) assurer la pérennité des exploitations agricoles et le maintien du pastoralisme, en particulier en protégeant les troupeaux des attaques du loup et de l’ours dans les territoires exposés à ce risque. »

Or, d’après les bergers et autres sympathisants du collectif L113, cette mission gouvernementale n’est plus assumée aujourd’hui, du fait de la prolifération du loup. La « cohabitation » troupeaux / loup devient ingérable devant un déséquilibre qui se serait ainsi créé au fil des années.

Evidemment, le nom de L113 a aussi été choisi en réaction à la très médiatique association L214, qui a diffusé de nombreuses vidéos d’abattoirs, elles aussi insoutenables. Le mode de communication est le même, la vidéo choc montrant des vérités qui dérangent. Mais cette fois avec un message visant à sauver des animaux, ceux composant les troupeaux, mais aussi des hommes, leurs éleveurs. « Pourquoi un fils de berger serait obligé de voir ça et pas les autres ? Il faut montrer la réalité, si tu ne la montres pas, personne ne comprend », a confié à WikiAgri l’un des fondateurs de L113.

Si vous voulez vous rendre compte par vous-même, cette vidéo est visible ici.

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