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©BERTRAND GUAY / AFP

Je frappe donc je suis

Si vous ne craignez pas les haut-le-coeur lisez ce qui suit.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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La scène, épouvantable, se passe à Saint-Denis. Un couple avec deux enfants, des jumeaux de six ans, veut traverser la rue. Elle est barrée par une voiture mal garée. Ils escaladent le véhicule.

Du restaurant sort le propriétaire de la voiture. Furieux il se rue sur la famille. Il frappe et frappe encore. La femme est blessée ainsi que son mari. Un des jumeaux reçoit des coups sur la tête : traumatisme crânien.

Il faut être une bête sauvage pour s’acharner sur un enfant de six ans ! Dans ce cas la violence n’est plus une pulsion mais un besoin et une nécessité. Dupond-Moretti qui parle d’un « sentiment d’insécurité » ne s’est pas exprimé sur la question. Sûr que s’il était encore avocat il se serait porté volontaire pour assurer la défense du propriétaire du véhicule. On imagine assez bien sa plaidoirie : « pour mon client, sa voiture était comme son enfant. D’où sa colère, certes excessive, mais parfaitement compréhensible ».

La femme blessée crie son indignation sur les réseaux sociaux : « nous ne pouvons plus vivre a Saint-Denis. Où devons-nous aller ? ». Nous lui déconseillons Bobigny et La Courneuve. Les barbares - seul ce mot convient - sont parmi nous. Ils frappent pour un « mauvais regard ». Pour un masque qu’on leur demande de mettre. Pour une clope refusée. Il leur arrive de se tuer entre eux à la kalash. Ca n’émeut évidemment personne. Pourtant il arrive qu'il y ait des balles perdues…

Ils frappent aussi pour faire peur. Pour montrer qu’ils sont les plus forts et pour nous obliger à trembler devant eux. Il y a quelques jours Valérie Pécresse - parfois bien inspirée - avait déclaré que la « peur doit changer de camp ». Il est temps. Peut-être  trop tard ?

Pour finir, une motion spéciale concernant la mairie de Saint-Denis. Le maire, indigné par l’ agression, l’a qualifiée d’« incivilité ». Quand le petit de six ans reviendra à l’école avec le crâne bandé ses copains lui demanderont : « que t’est-il arrivé ? ». Il répondra : « oh rien juste une petite incivilité ». Comme Rome nous avons laissé les barbares entrer chez nous. Nous savons comment Rome a fini…

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