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Après la péniche, le jet insoumis de Mélenchon : petit voyage entre amis (du luxe)
©Reuters

Signes extérieurs de richesse

Le leader de la France insoumise ne voyage plus qu’en classe Affaire. Il ne s’en cache pas, car il a des problèmes de dos. Ces voyages coûtent cher. Comment les «  gens » dont parle sans cesse le candidat à la présidentielle perçoivent-ils ce qui s’apparente, qu’on le veuille ou non à un luxe ? Lequel n’est accessible qu’à peu de citoyens.

Xavier Prague

Xavier Prague

Xavier Prague est journaliste.

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Un célèbre dirigeant du Parti communiste français, avait dit-on, l’habitude de se rendre aux meetings avec son chauffeur, non sans avoir pris la précaution de se faire déposer quelques centaines de mètres auparavant pour arriver… à pied. Une façon de faire (vraiment ) peuple , de ne pas heurter les militants du Parti communiste. Plus près de nous, un reportage diffusé à la télévision montrait une Ministre de François Hollande descendre du TGV par le wagon de 2 ème classe… alors qu’elle avait effectué le trajet en… première classe. Une façon comme une autre de ne pas heurter les militants socialistes…Jean-Luc Mélenchon, fondateur du Parti de gauche, leader de la France insoumise qui espère être au 2 ème tour de la présidentielle ce dimanche 23 avril, joue, quant à lui, franc- jeu lorsqu’il voyage en avion. Toujours en classe Affaire, car dit-il, « j’ai passé l’âge d’aller me faire briser le dos à la classe économique.» Il le dit et le répète à l’envi. Bon d’accord, la santé avant tout. Un président de la République se doit d’être en bonne forme… Mais tout de même n’y a –t-il pas un décalage, dans ce comportement entre ce que souhaite le candidat Mélenchon pour « les gens » et ce qu’il se réserve pour lui-même ? Lui, le tribun à la fois populaire et populiste ne se rend-il pas compte qu’il peut froisser- qu’il a dû froisser- ses propres électeurs ? ll y a trois ans, Le Huffington Post, qui reprenait une vidéo capturée par France 2 lors de l’émission «  13 heures 15 le Dimanche », avait déjà ironisé sur les goûts d’un certain luxe dont faisait preuve l’ancien sénateur socialiste de l’Essonne lorsqu’il empruntait la voie des airs… Ne serait- ce que quand il rendait visite à l’été 2012 à son ami Hugo Chavez le président du Vénézuela…Et le Huffington Post d’égrener les tarifs Paris-Caracas pour un vol aller-et -retour : 3 12O euros en classe Affaire et 1 350 euros en classe économique. Autant de tarifs en cours au mois de juillet 2013.

Plan de vol du samedi 4 février 2017 obtenu par Atlantico

C’est ainsi : on a beau aimer le peuple, lui promettre des lendemains qui chantent et même le grand soir, Jean-Luc Mélenchon aime avoir ses aises. A cet égard, le site parodique le Gorafi s'amusait en rapportant que le leader de la France Insoumise déclarait en juin 2013, que le recours au jet privé est non seulement pratique mais surtout très efficace. C’est d’ailleurs pour cette raison, que cette année-là, le Parti de gauche avait acquis un jet privé qui permettait l’ancien sénateur " de se rendre sur n’importe quelle zone de plan social en moins de deux heures" . Mais la fiction rejoint la réalité. Aujourd’hui, on n’évoque plus le jet du Parti de gauche. Mais le candidat de la France insoumise en pince toujours pour les jets privés. 

La preuve : le 4 février 2017, en compagnie d’une petite dizaine de collaborateurs, il s’est rendu à Bâle pour participer à la journée commémorative de l’abolition de l’esclavage à Champagney ( Haute-Saône) situé à 90 kilomètres de la ville helvète. Le coût de l’escapade ? Mystère. Tout au plus la présidente d’Aston Jet, compagnie qui a véhiculé Mélenchon, a-t-elle daigné nous confier que sous François Mitterrand elle avait bénéficié de contrats avec presque tous les ministères…Dans le petit milieu des sociétés de location de jets privés, il se murmure que Jean Luc Mélenchon et son entourage seraient coutumiers du fait. 

>>> Lire aussi : Cachez-moi ces vols en jet privé que je ne saurais voir : quand les Torquemada du fact-checking utilisent le Gorafi pour protéger Jean-Luc Mélenchon <<<

Précisions de la rédaction d’Atlantico suite à la polémique autour de son article « Après la péniche, le jet insoumis de Mélenchon : petit voyage entre amis (du luxe) ». 

La rédaction d'Atlantico a commis deux erreurs au sujet de son article sur les goûts de luxe de Jean-Luc Mélenchon en matière de déplacements :- une maladresse de style incontestable ayant pu donner l'impression à certains lecteurs que le Gorafi était cité comme source sérieuse d'information

- la publication malencontreuse d'une version non finalisée dans lequel manquait notamment l'élément de preuve accréditant le voyage en jet privé faisant l'objet de l'article

Le Gorafi est, bien entendu, connu d’Atlantico. C’est en toute connaissance de cause que cette référence a été faite. Et c'est en telle connaissance de cause que l'auteur de l'article -journaliste ayant plus de 40 ans de carrière- ne s'est pas rendu compte que tout le monde ne savait pas nécessairement ce qu'est le Gorafi. Son intention éditoriale était d'expliquer qu'en 2013, l'hypothèse d'un Jean-Luc Mélenchon voyageant en jet privé relevait de la parodie, en 2017, la réalité a rejoint la fiction.

Jamais Atlantico n'a délibérément souhaité prendre le Gorafi comme source sérieuse. L'article s'appuie en revanche sur plusieurs sources concordantes confirmant le goût du candidat de la France insoumise pour les déplacements en jets privés. Et nous publions la preuve de l'un de ses déplacements : un plan de vol d’Astonjet, faisant état de la location de Jean-Luc Mélenchon d’un jet privé pour un voyage Paris-Bâle le 4 février 2017  effectué pour se rendre avec son entourage à un colloque sur l'abolition de l'esclavage en Haute-Saône, à 300 kilomètres à peine de Paris.

Cette information, qui constitue l’élément central de l’article, n’a visiblement pas vraiment retenu l'attention de ceux de nos confrères qui se sont focalisés sur la référence au Gorafi.

L'objet de cet article est de constater le décalage entre la posture de tribun populaire d'un Jean-Luc Mélenchon appelant à "dégager" les puissants d'une part et ses propres goûts en matière de déplacements d'autre part.

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