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Allergies : la saison 2012 est la plus grave jamais connue (et le pire est à venir)
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Atchoum

Une étude britannique le montre : la saison du pollen ne cesse de s'allonger. La France n'est pas épargnée par ce phénomène et nous croulons toujours plus tôt sous le pollen et autres graminées.

Véronique  Lustgarten

Véronique Lustgarten

Véronique Lustgarten est allergologue à Nice et possède un certificat Immunologie et Immunopathologie de la Maîtrise de Sciences Biologiques et Médicales.

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Atlantico : En Grande-Bretagne, la saison des allergies dure plus longtemps... c'est même un record pour le pays qui n'a pas connu pareille situation depuis 20 ans. Comment l'expliquez-vous ?

Véronique Lustgarten : Pour des raisons essentiellement climatiques. L'Angleterre est soumis à un climat océanique en constante évolution. Le printemps dure plus longtemps mais surtout les périodes de soleil sont courtes et denses et alternent avec des moments de pluie et d'humidité. C'est le contexte idéal pour une pollinisation et donc des allergies.

En général, le réchauffement climatique entraine des printemps plus longs et donc, forcément, des périodes de pollinisation plus élargies.

Est-ce également le cas en France ? Et pareil phénomène est-il amené à s'amplifier avec le changement climatique ?

En France, nous battons chaque année des records. Les printemps polliniques sont de plus en plus longs, cela commence plus tôt et finit plus tard, surtout dans le Sud de la France. Le Nord n’a pas trop été atteint cette année car il n’a pas fait très beau. La saison pollinique a commencé cette année mi-février et a duré jusqu’à mi-juillet. L’an dernier, cela avait plutôt commencé au mois de mars.

Dans le Sud de la France, nous avons même connu des années où cela commence dès mi-janvier, avec déjà des pollens de cyprès sur les capteurs à pollen.

La saison pollinique dure cinq mois notamment dans le sud de la France. L'hiver est en train de disparaître, le printemps s'allonge et les arbres rentrent dans un cycle de "pollinisation récurrente". Ils ne font que ça.

C'est une tendance qui concerne beaucoup la Côte d'Azur mais le Nord n'est pas en reste. Il y a beaucoup d'arbres de type "bouleau", très allergènes et leur saison commence aussi très tôt. Rajoutez à cela une dégradation de la qualité de l'air notamment à Paris et vous faites face à une recrudescence des allergies. Dans ce genre de villes, la pollution et les maladies qui en découlent peuvent même vous toucher en hiver.

Le futur verra-t-il un nombre toujours plus grand d'allergiques ?

Il y a de plus en plus d'allergies alimentaires et dans le futur ça sera un souci. On n'a pas encore trouvé de traitements efficaces pour ce type de pathologie. Notre environnement change, nos habitudes aussi et donc nous sommes plus sensibles à certains aliments surtout quand ils sont nouveaux. On connaissait les problèmes liés au gluten ou à l'arachide. Aujourd'hui, on fait aussi face à des allergies au kiwi ou encore la farine de lupin présente dans de nombreux produits industriels. On ne sait pas comment lutter contre.

Du côté des plantes, il y a l'ambroisie. C'est une mauvaise herbe qui pousse l'été et l'automne et qui envahit la France. Elle est très mauvaise et allergisante. On est même obligé d'organiser des campagnes d'arrachage pour en venir à bout mais à terme cela ne suffira pas. Il faut faire attention. La nature évolue !

Quels traitements peuvent être suivis en amont ?

En amont, il faut faire de la prévention et se renseigner au maximum. Si dans sa famille, il y a une terrain allergique, il faut se prémunir. Cela passe par ne pas avoir d'animaux chez soi par exemple mais aussi éviter la poussière qui s'accumule souvent avec les tapis ou la moquette.

L'idéal c'est d'éviter les zones à pollen comme le sud de la France. Franchement, il n'y a pas grand chose à faire. Il faut bien connaître son allergie, savoir à quel moment la pollinisation se fait afin de se prémunir devant les symptômes. Le traitement le plus efficace est la sensibilisation par l'immuno-therapie. Elle ne se fait plus par piqûre comme avant mais grâce à des gouttes que l'on met sous la langue. C'est très efficace et c'est encourageant pour la suite.

Propos recueillis par Valérie Meret

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