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Affaire Duhamel : les inavouables secrets des bourgeois de la gauche caviar
©STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Un pour tous, tous pour un

Pour les décrire, il faudrait s’inspirer de Flaubert qui a magistralement campé leurs portraits.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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A la fin du XIXème siècle, et dans la première moitié du XXème, règne la morale bourgeoise. Elle s’attache au paraître et aux convenances. Il peut y avoir des secrets de famille mais il faut qu’ils restent en famille.

Si une fille faute il ne faut pas que cela se sache. Elle est enceinte ? On fera appel, si on est pas très catholique, à une faiseuse d’anges. Si l’on est pieux et pratiquant, on trouvera, moyennant une jolie dot, un brave homme qui acceptera d’épouser à l’église une fille porteuse d’un enfant dont il n’est pas le père.

Les convenances, les convenances seules, comptent. S’agissant de l’affaire Duhamel, elles sont au rendez-vous. Car les petits bourgeois de la gauche caviar sont les héritiers certifiés conformes de ceux du XIXème. En ces années-là, les années où Olivier Duhamel a abusé de son beau-fils, un petit garçon à l’époque, paraît une pétition signée par des noms célèbres. Elle défend le « droit des enfants » à l’éveil sexuel, y compris avec des adultes.

Voici quelques noms des signataires. Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, Louis Aragon, Patrice Chéreau, Gilles Deleuze, Félix Guattari, Philippe Sollers, Jack Lang, Francis Ponge, Catherine Millet, Gabriel Matzneff et, last but not least, Bernard Kouchner. Ce dernier est le père du petit garçon violé par Olivier Duhamel. Il savait et il se taira. Nous sommes dans les pires lendemains de mai 68 et de son « jouissez sans entraves ». Oui on peut jouir sans entraves, y compris avec des enfants…

Le petit garçon violé savait bien sûr et il se taira pour ne pas démolir sa famille et ce qu’il faut bien appeler son clan, sa caste. Sa grande sœur savait elle aussi. Elle gardera le silence pendant des années avant de publier le livre par qui le scandale est arrivé.

La femme de Kouchner savait : elle se taira. Leurs proches étaient également au courant : ils se tairont. Certes quand on est de gauche, on n’aime pas se confier à la police. Mais pourquoi ne sont-ils pas allés casser la gueule à Olivier Duhamel ? Pourquoi Bernard Kouchner, plus concerné que d’autres, ne l’a-t-il pas fait ?

Une seule réponse : les convenances avec cette phrase qui fleure bon la morale de boutiquier : « pour vivre heureux vivons cachés ». Dans ce concert d’hypocrisie, la palme revient au patron de Sciences Po où Olivier Duhamel enseignait.

A la parution du livre, il a innocemment fait part de sa « stupeur » en apprenant ce qui était reproché à son ami Duhamel. Puis 48 heures après, toute honte bue, il s’est ravisé en indiquant qu’Aurélie Filippetti, également chargée de cours à Sciences Po, l’avait prévenu il y a deux ans de ce qui était arrivé au fils de Kouchner.

Tout ça, ça en fait du monde ! Du beau monde ? Faut voir. Il paraît qu’on appelle ça les élites. Non :  des petits bourgeois médiocres, sans envergure, avec pour seule morale se serrer les coudes. Pour citer Sartre, ils ont les mains sales. Ils pourront toujours les recouvrir de louches de caviar. La crasse reste la crasse. 

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