Accident de Brétigny : l’étau se resserre autour de RFF et de la SNCF<!-- --> | Atlantico.fr
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L'accident de train de Brétigny-sur-Orge a fait 7 morts.
L'accident de train de Brétigny-sur-Orge a fait 7 morts.
©REUTERS/Benoit Tessier

Mise en examen

La catastrophe de Brétigny-sur-Orge qui fit 7 morts trouve son premier épilogue : les dirigeants de RFF et de la SNCF sont convoqués cette semaine chez les juges d’instruction d’Evry. Objet : la mise en examen, en tant que personne morale, des deux entreprises. Pour homicide involontaire.

Gilles Gaetner

Gilles Gaetner

Journaliste à l’Express pendant 25 ans, après être passé par Les Echos et Le Point, Gilles Gaetner est un spécialiste des affaires politico-financières. Il a consacré un ouvrage remarqué au président de la République, Les 100 jours de Macron (Fauves –Editions). Il est également l’auteur d’une quinzaine de livres parmi lesquels L’Argent facile, dictionnaire de la corruption en France (Stock), Le roman d’un séducteur, les secrets de Roland Dumas (Jean-Claude Lattès), La République des imposteurs (L’Archipel), Pilleurs d’Afrique (Editions du Cerf).

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Plus d’un an après le déraillement en gare de Brétigny-sur-Orge du train Intercités reliant Paris-Austerlitz à Limoges, qui avait causé la mort de 7 personnes et blessé 30 personnes, les premières mises en examen vont tomber. D’abord, ce  mardi 16 septembre avec celle, en tant que personne morale, de Réseau Ferré de France ( RFF), pour homicide involontaire. Jeudi 18, ce sera au tour de la SNCF d’être à son tour épinglé. Toujours pour homicide involontaire.

Ainsi en ont décidé les juges d’instruction d’Evry après avoir pris connaissance du rapport accablant de Michel Dubernard et Pierre Henquenet, tous deux experts près la cour d’Appel de Douai. Dans ce document révélé au cours de l’été par Le Figaro, ces derniers écrivent : "Les examens métallurgiques qui ont été effectués permettent d’établir que nous ne sommes pas en présence d’un acte de malveillance et que le processus ayant abouti à la désintégration complète de l’assemblage s’est, bien au contraire, étalé sur plusieurs mois et a concerné l’ensemble de l’appareil de voie incriminé sur lequel ont été relevés plus de 200 anomalies de divers degrés de criticités. La plupart de ces anomalies étaient connues de la SNCF."

Et les deux experts de marteler que le drame du 12 juillet 2013 aurait pu avoir lieu avant cette date. "En effet, notent-ils, d’autres assemblages éclissés, situés sur le même itinéraire que celui qui a lâché, avaient entamé, trait pour trait, le même type de processus de dégradation que leur homologue dont la ruine a entraîné le déraillement du train." Egalement critiques à l’égard des personnels de la SNCF, Dubernard et Henriquet estiment que leur formation dans le domaine de la maintenance n’est pas des plus parfaites. Une critique tempérée pour deux raisons :

1- Les manuels d’entretien sont trop volumineux.

2- Leur contenu pêche par des références contradictoires.

De quoi dérouter les personnels qui se trouvent sur le terrain. Sonnés par ces conclusions accablantes, les dirigeants de la SNCF et de RFF, s’ils assument leur responsabilité dans la catastrophe du 12 juillet 2013, ont demandé "la plus grande prudence dans l’interprétation de ce rapport." En effet, qui dit expertise ne signifie pas culpabilité. Comme on le souligne dans les deux entreprises, le rapport sera discuté de façon contradictoire dans le cadre de l’information judiciaire.

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