A l’ère des média sociaux, un nouveau capitalisme social devient possible <!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Economie
A l’ère des média sociaux, 
un nouveau capitalisme social devient possible
©

Nouveau monde

Dans un monde souvent alourdi par les excès de la protection des consommateurs, les médias sociaux permettent d’envisager une économie véritablement centrée sur leurs besoins. La naissance d’un nouveau capitalisme social ?

Marylène Delbourg-Delphis

Marylène Delbourg-Delphis

Marylène Delbourg-Delphis est l'une des premières femmes européennes à s'installer dans la Silicon Valley, elle a aussi été P-D.G. de deux autres sociétés américaines (Exemplary, acquise par Persistent Systems et Brixlogic, acquise par Diebold).

Consultante en stratégie et management, facilitatrice M&A, membre du conseil d'administration, advisor ou P-D.G. intérimaire, elle a assisté comme une trentaine de start-ups (infrastructure, cloud, services en ligne et social media).

Voir la bio »

La conférence The Future of Money and Technology Summit la semaine dernière à San Francisco reflétait un ras-le-bol connu: celui d’un monde réglementé à l'extrême où sous couvert de protection des consommateurs on aboutit à une absence de transparence qui leur est dommageable. Le problème est général: l’empilement d’intermédiaires dans la chaine de valeur complique la vie du consommateur et génère un vrai gâchis de ressources. Mais qu'est-ce qui nous empêche de faire différemment? Dans bien des cas, "rien", dit Dan Robles, le Director de l'Ingenesist Project, qui présente les média sociaux comme la source d'une économie alternative : la naissance d’un « capitalisme social » comme un accomplissement du potentiel des media sociaux.

En effet les média sociaux ont vocation à prendre le relais là où les institutions et les acteurs industriels sont défaillants. Ils ont déjà commencé à jouer ce rôle: par exemple si un programme scolaire disparaît pour raison budgétaire, une communauté de parents d’élèves peut se mobiliser pour en créer un nouveau. Si nous cessons d'attendre trop des institutions, il y a beaucoup de choses que nous pouvons faire en organisant ce que Robles appelle le “value game” (le jeu de la création de valeur) qu'il définit comme un “nouveau type de modèle de business qui transforme les valeurs financières en valeurs sociales et vice versa.”

Tout entrepreneur social peut créer de la valeur (« un value game ») dès qu’il repère un actif que les gens veulent partager, et qu’il peut identifier plusieurs communautés dont la manière de s’emparer de ce bien génère de la valeur sociale. L'exemple présenté lors de la conférence, SocialFlights, est intéressant: pourquoi dépenser une fortune et perdre un temps fou quand on va d'un point A à un point B simplement parce que les plateformes de correspondance des compagnies aériennes sont optimisées pour la rentabilité des entreprises et non pour la commodité des voyageurs? SocialFlights (une société dont Robles est Directeur de l’Innovation) permet à chacun de trouver des gens qui ont les mêmes intérêts que les siens et de former des  “tribus de voyageurs” ad hoc. Cet exemple me parle tout particulièrement car en 1993, nous étions huit passagers à vouloir aller de Monterey (Californie) à la Vallée de la Mort. Par les lignes commerciales, le voyage prenait plusieurs heures, imposait deux changements et nécessitait donc de prévoir deux nuits d'hôtel, alors qu'affréter un avion privé réduisait le temps de transport de 90%, permettait un aller et retour dans la journée et tout cela pour la moitié du prix!

Contrairement à un système assujetti à l’offre, « l'économie de l'innovation en circuit fermé » de Robles est un système d’approvisionnement et de consommation efficace régi par la demande, et partie intégrante d'une économie en "réseau " -« l’économie  mesh » dont parle Lisa Gansky- où les individus interagissent sans hiérarchie centralisée.Dan Robles encourage les entrepreneurs à découvrir le "mouvement pour la création de valeur", en explique les concepts clefs, les mécanismes, et fournit des exemples intéressants.

Tout cela est en "open source", rappelle-t-il, donc si vous comprenez l'anglais, allez son site et regardez ses vidéos sur YouTube.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !