70 ans après la mort d'Heinrich Himmler, comment sa fille de 85 ans lui voue toujours un culte<!-- --> | Atlantico.fr
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Gurdun Burwitz est surnommée la "Princesse du Nazisme".
Gurdun Burwitz est surnommée la "Princesse du Nazisme".
©German Federal Archive/Friedrich Franz Bauer

Idolâtrie

Gurdun Burwitz a consacré sa vie à aider les derniers dignitaires nazis encore en vie à échapper aux tribunaux, par le biais de l'obscure organisation de soutient baptisée "Stille Hilfe" (aide silencieuse).

Le 23 mai 1945, l'un des hommes les plus tristement célèbres du XXe siècle mettait fin à ses jours en avalant une capsule de cyanure. Même 70 ans après la mort du cerveau de la "solution finale", le souvenir d'Heinrich Himmler est encore ravivé par quelques discrets irréductibles. 

Parmi ces inconditionnels, une personne a observé un deuil particulier pour l'anniversaire de sa mort. Surnommée la "Princesse du Nazisme", sa fille, Gudrun Burwitz, est toujours animée par la conviction que son père était un homme bon. 

Plusieurs décennies après avoir livré le récit des moments "merveilleux" passés avec son père à visiter le camp de concentration de Dachau, sa sympathie pour l'idéologie nazie est toujours inamovible. Elle tient même un album de collection où est compilé chaque cliché de son père paru dans la presse depuis la guerre. 

Au cours des dernières années, l'énergie dévolue à vénérer les convictions de Himmler n'a cessé de croître, faisant d'elle une quasi-divinité dans les cercles néonazis. Il y a quelques années, elle a notamment participé à un rallye néonazi à Ulrichsberg en Autriche, où elle fut encensée par les vétérans SS.

Jusqu'à aujourd'hui, Gudrun Burwitz a consacré sa vie à aider les derniers dignitaires nazis encore en vie à échapper aux tribunaux, par le biais de l'obscure organisation de soutien baptisée "Stille Hilfe" (aide silencieuse).

En 2010, son organisation a financé la défense de Samuel Kunz, un responsable SS poursuivi pour complicité dans l'assassinat de 437 000 juifs au camp de Belzec en Pologne.

Gudrun a aussi volé au secours du SS hollandais Klaas Carel, quelques années avant son décès à 90 ans, afin d'empêcher son extradition en Allemagne, lui permettant de finir paisiblement son existence dans son pays d'origine. Depuis son engagement à la tête du groupe, Gudrun Burwitz a facilité l'insertion sociale de nombreux criminels de guerre nazis tels que Klaus Barbie, le boucher de la Gestapo de Lyon. 

Elle a également aidé Anton Malloth, un impitoyable gardien de camp de concentration, condamné à mort par contumace avant d'avoir trouvé refuge en Allemagne. Cet ancien nazi a été placé dans une maison de retraite grâce à l'argent de l'organisation. Gudrun Burwitz lui rendait visite chaque semaine avec des fruits et des chocolats dans une résidence construite sur un terrain ayant appartenu au dignitaire nazi Rudolf Hess. 

A 85 ans, elle est aussi la "marraine" de différents groupes de femmes d'extrême droite, qui tentent toujours des incursions dans des crèches et des écoles pour diffuser leur idéologie aux plus jeunes. 

Âgée de 14 ans quand Himmler s'est donné la mort, elle a toujours été aussi dévouée à son père que celui-ci l'était envers Hitler, contrairement à la majorité des enfants de dignitaires nazis, qui ont refusé d'entretenir le souvenir de leurs parents. 

"Chaque année le 24 décembre, j'étais en voiture avec mon père pour aller voir Hitler à la Maison Brune à Munich et lui souhaiter un joyeux Noël (…) quand j'étais petite, il me donnait des poupées, et plus tard, des boîtes de chocolat" confie-t-elle dans un recueil jamais publié.

Dans la maison qu'elle occupe à Munich, se trouve encore un manuscrit à sa mémoire. Celui-ci "démonte les mensonges" racontés sur son père par les alliés après la guerre. 

Selon Gudrun Burwitz, l'un de ces plus gros "mensonges" porte sur la mort de son père. Elle maintient toujours que celui-ci a été assassiné par les alliés, qui l'ont capturé après sa tentative de fuite, déguisé en soldat, la moustache rasée et un bandeau sur l'œil. "Je ne crois pas qu'il a avalé cette capsule de poison (…) ma mère et moi n'avons jamais reçu de notification officielle de sa mort (…) la photo censée prouver sa mort est une photo retouchée de lui lorsqu'il était envie", assure-t-elle. 

La fille de Heinrich Himmler et son organisation sont constamment sous surveillance de l'Office fédéral de protection de la constitution, le service de renseignement intérieur allemand. 

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