Attention danger
Trois noyades par jour cet été : pourquoi les Français savent moins bien nager
Ce jeudi, l'agence Santé Publique France publiait les premiers résultats de son enquête sur la noyade. Des résultats très alarmants : depuis le mois de juin, 121 personnes ont trouvé la mort suite à une noyade.
Atlantico : Depuis le début de l'été, Santé Publique France qui vient de publier les résultats provisoires de son enquête sur les noyades, a recensé 121 décès et 522 accidents de baignade. De plus, un français sur sept ne sait pas nager. Comment expliquer ces chiffres et comment faire pour y remédier ?
Christian Poutriquet : Bien que l’Education Nationale ait prévu l'apprentissage de la natation à l’école, on rencontre des difficultés structurelles. Le transfert des installations sportives des communes aux communauté de communes, n’y est pas étrangère. En cette période de contraintes budgétaires, on prend souvent la piscine comme une structure de loisir sans se rendre compte de son rôle éducatif.
Peux être faudrait-il revenir au plan de dotation des années 1970 avec la création des mille piscines. Ce plan est intervenu dans le cadre des investissements du sixième plan quinquennal (1971-1975) et son but était de populariser l'apprentissage de la natation. Un peu plus tôt, le secrétaire d'Etat aux sports du gouvernement Chaban-Delmas avait déjà décidé de concentrer ses efforts sur la diffusion de la pratique de la natation et surtout sur son enseignement scolaire. Le plan avait été couronné de succès, mais encore une fois, les contraintes budgétaires actuelles ne permettent plus de tels projets.
Pour revenir à l'apprentissage scolaire de la natation, suite à une circulaire de 2011, il est inscrit comme priorité nationale faisant partie du socle commun de connaissances et de compétences. A la fin de la 3ème , au plus tard, les élèves doivent savoir nager sans problème dans un espace surveillé (piscine, parc aquatique, plan d'eau calme). Cependant, les difficultés structurelles pèsent sur ces plans de grandes envergures et les résultats ne sont pas ceux que l'on espérait.
La noyade est la première cause de mortalité par accident de la vie courante chez les moins de 15 ans. Comment mieux apprendre à nager aux enfants et adolescents? Quels conseils donneriez-vous aux parents afin de diminuer les risques de noyade ?
Il faut encourager les enfants à se rapprocher d’une fédération membre du Conseil Interfédéral des sports aquatiques (CIAA). L'école de Natation Française en fait partie, et elle s'adresse à toutes et à tous. C'est un lieu privilégier pour apprendre à nager, se perfectionner à son rythme et en sécurité. L'enseignement y est dispensé par des éducateurs diplômés.
Les adolescents qui savent, eux le plus souvent, nager adoptent souvent des comportements à risque. Il faut donc les mettre au courant des bonnes pratiques et les responsabiliser. Ils peuvent aller voir un mettre nageur, celui-ci leur expliquera les règles à respecter pour ne pas se mettre en danger. Dans tous les cas, que l'enfant soit grand ou petit, si un adulte est présent il doit le surveiller, observer un rôle educatif, car on ne peut pas mettre un maître nageur-sauveteur derrière chaque nageur !
Avec les enfants, ce sont les personnes âgées qui sont le plus à risque de se noyer. 35% des 65-75 ans ne savent pas nager. Ce chiffre est-il en augmentation ? Outre les cours de natation qui leur sont destinés, comment faire en sorte que les seniors soient plus prudents lorsqu'ils se rendent à la plage ou à la piscine ?
Quant à la question de la prudence, qu'il s'agisse d'enfants ou d'adultes les règles sont toujours les mêmes. Des gestes simples, mais qui peuvent nous sauver :
- Que ce soit à la plage ou à la piscine, il faut se baigner dans un endroit surveillé
- Ne jamais se baigner seul, mais plutôt à deux, afin que l'un veille sur l'autre
- Ne pas se baigner dans une eau trop froide, surtout s'il s'agit du premier bain
- Ne pas aller dans l'eau avec une longue exposition au soleil
- Pour premier bain, ne pas rester trop longtemps dans l'eau (15 minutes environ) et y rentrer progressivement
- Ne pas s'éloigner trop du bord et ne jamais quitter la zone surveillée
- Ne pas trop se servir de son masque et tubas afin de faciliter la surveillance
- Connaitre les signes de l'hydrocution : malais générale, rougeur de la peau, trouble de la vision, mouches volantes, violente migraine
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